Millane Smith, modèle et actrice de renom, enchaîne les succès comme si cela pouvait effacer les souvenirs douloureux qui l'habitent. Riche et célèbre, on pourrait penser que malgré son jeune âge, elle avait réussi sa vie, si son état mental ne se d...
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J-2 avant Seattle. D'un côté, ça m'excite, et de l'autre, ça m'angoisse. C'est Mme Lopez qui s'est chargé de la quasi-totalité des préparatifs, et nous, on a été tenues au courant au dernier moment.
Comme si ça ne suffisait pas, on ne retrouve plus l'autorisation écrite par notre supérieure concernant l'usage du jet privé de Pearly Clouds. On sait qu'on l'a imprimée, mais on ne sait même pas où. Et sans autorisation, pas de voyage. Ca faisait au moins une demi heure qu'on fouille mon bureau, sans succès. Je sais que la feuille est dans la pièce puisque je l'ai vue ce matin. Si Mme Lopez s'aperçoit qu'on n'a plus l'autorisation, je crois qu'on va toutes y passer.
- Je l'ai ! s'exclame Aria en brandissant un papier sous mon nez.
- Ah, tu nous sauves ! Il était où ? dis je en prenant la précieuse feuille, la plaçant dans une pochette.
- Sous ta chaise. Franchement, range la, la prochaine fois.
- Oui, c'est promis. Dis, t'as pas vu Victo' ? Elle devrait être arrivée depuis un moment, nan ? demandais je, intriguée. Aria aurait dû arriver il y a 20 minutes.
- C'est vrai. On devrait l'appeler, on va pas s'en sortir, sinon. On avait encore une dizaine de trucs à faire malgré la feuille de retrouvée.
- Ouais, t'as raison. Je vais voir si elle n'est pas dans le hall.
- Ok, je l'appelle.
Je descendis au hall, mais il n'y avait aucune trace de Victoria. Il n'y avait que des stagiaires en train de visiter les lieux. C'est pas comme si on pouvait entrer sans motif particulier dans le bâtiment, sous haute surveillance. Alors que je me redirigeais vers l'ascenseur, une voix me sortit de mes pensées :
- Donc, elle est très occupée aujourd'hui, je ne pense que vous la croiserez. Je me retourna et je vis Mme Lopez en train de diriger un groupe de stagiaires l'accueil.
- C'est elle ! s'exclama une jeune femme appartenant au groupe. Qui, moi ?
Je leva un sourcil, avant de réaliser que c'est effectivement de moi qu'on parlait. Donc, en théorie, il y a des fans dans l'immeuble aussi ? Achevez moi, par pitié.
- Ah, Millane, je pensais que tu serais en haut, dit Mme Lopez en m'adressant un mince sourire. C'était le genre de personnage à la fin d'un film qui nous faisait tout un discours sur l'argent.
Mme Lopez avait toujours été une femme qui m'inspirait, tant par son charisme que par sa volonté de réussir, quel que soit le prix à payer. Même après environ 45 ans ( j'ai jamais osé lui demander son vrai âge), il y a toujours une certaine aura qui émane d'elle.
- Oui, je ... Je venais me prendre un café. C'est faux, je déteste le café.
- Oh, la machine de ton étage est encore cassée ? Prends le mien, je n'ai pas encore bu dedans. Je fis un sourire forcé en prenant le gobelet encore chaud. Il est bon pour la poubelle, par contre.
