Chapitre 08

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Trois journées remplies s'écoulèrent avant que Jack et moi décidions de se revoir.

Durant la première, je m'étais relancée dans le sport afin de me remettre en forme. Je m'étais abonnée à la salle de sport pour pouvoir y aller avec ma mère, mais comme celle-ci avait des horaires de malade à son travail, on arrivait jamais à trouver l'occasion d'y aller ensemble ; et j'osais pas y aller seule. Alors je commença par quelques séances à la maison que je su plus tard qu'elles ne serviraient à rien. Puis je dû aller au travail pour faire la fermeture du magasin.
Depuis l'après-midi de dimanche, je me bataillais pour convaincre Jack de me donner son snap. Il refusait de me le donner parce qu'il ne voulait pas que je le surnomme "Panpan" dessus. Mais à force de persévérance et grâce au pouvoir de la suggestion d'amis, je parvins à l'inviter, ce qui l'insurgea. Heureusement pour moi, cette bataille fut en ma faveur et il finit par accepter à contre-cœur. Il se vengea néanmoins en m'appelant "Gollum", ce que je tolérai mieux que "pelo". Le même jour, je pris mon courage à deux mains et l'invita à manger un bout ensemble dans le week-end ; on opta pour la journée de samedi et je lui laissa le plaisir de choisir l'endroit.

La deuxième journée s'écoula tout aussi rapidement. Je passa ma matinée à lui envoyer des snaps à la con tout en révisant mon code. Bien sûr j'étais plus concentrée sur notre échange que sur le reste, si bien que je finis par laisser tomber pour aller me préparer. Ma journée de travail promettait d'être terriblement longue car je finissais bien plus tard que d'habitude, j'emporta donc avec moi de quoi grignoter discrètement, deux gourdes d'eau et même de la lecture pour les moments creux - je ne pouvais décidément pas parler toute la journée avec Jack, si ?

La troisième et dernière journée avant qu'on se revoit fut la plus épuisante. La nocturne de la veille m'avait achevé et j'eu ma première discussion déplaisante avec Jack. Bon, aucune méchanceté ou maladresse de ma part cela dit. 
Quand j'étais allée passer l'après-midi chez lui en début de semaine, il m'avait confié avoir installé une application de rencontre pour essayer de se trouver une chérie à plus ou moins long terme. Etant un grand timide, il ne parvenait pas à accrocher avec des femmes de son âges en face à face. J'avais été un peu déroutée, mais l'avais tout de même encouragé en lui assurant qu'il trouverait bien son bonheur. Le profil d'une jeune motarde avait attiré son attention, mais elle n'avait pas répondu à son message malgré le match.
Ce jour-là, sur une autre application, il retomba sur le même profil et le match se réalisa une seconde fois. Il m'en informa par message et là, la douleur dans mon cœur fut plus cuisante. Pour avoir vu une photo de la jeune femme sur son portable, je la savais super canon, avec de longs cheveux blond et des yeux verts pétillants. Tout en finesse et en muscle, elle respirait la classe comme je ne pouvais le faire. Jack me demanda comment il pouvait l'aborder de façon originale et ne voulant pas lui causer de peine, je l'aida à trouver des phrases d'approches un peu sympa et des idées de conversations à avoir avec elle. Assise à ma caisse, à répondre à ses messages, je grinçais presque des dents de frustration. Par message, je me contentais juste d'être la Rose qu'il connaissait.

Le jour J arriva enfin et ce n'est que pendant mon passage à un magasin d'équipement de moto que Jack me confirma le lieu de notre déjeuner. Casque, gants et bottes de moto sous le bras, je pris le bus pour me rapprocher de chez lui. Comme la dernière fois, il m'ouvrit la porte à peine eus-je sonné et les picotements sur ma joue se firent de nouveau ressentir. 

- Alors, fait voir cet équipement, dit-il alors que je m'asseyais sur le canapé de son salon.

Fière comme un paon, je sortis le casque de son sac pour le lui tendre. Un LS2 Vector II couleur gris avec une visière transparente - celle d'origine pour le moment. Il hocha la tête, approuvant mon choix, avant de reporter son attention sur la paire de gants Furygan et les demi-bottes Falco que j'avais choisi. Il se moqua de la petite taille de mes mains (pas loin d'être celles d'une enfant) et je décida de garder mon achat au pied pour notre sortie.

Une fois prêt, on décolla donc pour le restaurant chinois qui avait ouvert en face de mon travail. Au fond de moi j'étais fière de pouvoir payer un restaurant pour la première fois de ma vie, encore plus de le faire avec lui. On nous installa à une table pour deux et pris commande de nos boissons avant de nous laisser. Le repas dura longuement, mais ce fut le meilleur que je passa en compagnie de quelqu'un. Divers mets asiatiques remplirent nos assiettes et nous les dévorions avec grand plaisir, tout en parlant et en se balançant des vacheries. Je pris même quelques photos en souvenir, mais seulement de nos assiettes ; je doutais qu'il veuille que je détienne une photo de lui dans mon téléphone. Le ventre rempli, je paya notre repas et nous optons pour la digestion à domicile, c'est-à-dire chez lui. Cette fois-ci, on s'installa dans sa chambre ou plutôt on s'écroula sur son lit pour somnoler. Nous sommes resté ainsi pendant presque une heure avant qu'il n'ait le courage de se lever pour mettre un nouvel épisode de Your Lie in April. 

Evidemment, comme la fois précédente, le calme et notre proximité fut trop intense pour moi et je finis par recommencer à l'embêter. Une nouvelle bagarre en plein milieu d'un épisode se déclencha et je pris davantage la liberté de l'immobilisé en m'asseyant sur lui - sans toutefois y mettre tout mon poids pour ne pas le tuer. À ces moments-là, je rêvais que d'une chose, c'est de percevoir le moindre signe me permettant de me pencher vers lui et l'embrasser. Mais je n'osa jamais faire le premier pas, le laissant volontairement me renverser pour qu'il ait le dessus.

Le reste de l'après-midi se déroula ainsi, un mélange de calme et d'anime avec des bagarres enfantines par-ci par-là. Puis le début de soirée arriva et je dû quitter les lieux. En jeune homme bien éduqué, il me ramena de nouveau chez moi et je le remercia cette fois-ci en face pour la journée. Il me remercia avec sincérité à son tour et je lui fis la bise avant de quitter la voiture et de le regarder s'en aller. 

Ce soir là, pour la première fois, je brûlais d'envie de Jack.

Mon monde renverséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant