La nuit était tombée sur Tèbe, la petite ville portuaire de la crique des Charrettes. Les ruelles sombres étaient animées par les murmures des contrebandiers et les ombres des malfrats. La lumière des lanternes vacillait dans le vent, projetant des silhouettes inquiétantes sur les murs des maisons de pierre.
Augustus, un jeune rentier noble, se tenait à l'entrée d'une somptueuse villa. Son compagnon de la soirée, Maciekus, un rentier des terres de l'est et cousin éloigné, le tira de ses pensées.
"Ne t'inquiète pas, Augustus," murmura Maciekus avec un sourire narquois. "Emmastia sera là. C'est une de ses soirées préférées."
Augustus, petit mais majestueux avec ses cheveux dorés, ajusta son col. Il était déterminé à rencontrer Emmastia, cette jeune bourgeoise dévergondée. Malgré ses idéaux nationalistes et sa détestation des étrangers, il ne pouvait ignorer l'influence qu'Emmastia pourrait avoir sur ses ambitions politiques et monétaires.
En entrant dans la villa, ils furent accueillis par une cacophonie de musique et de rires. Les invités, vêtus de somptueuses robes et de costumes éclatants, semblaient ignorer la criminalité rampante qui infeste Tèbe. Maciekus les conduisit à travers la foule, échangeant des salutations rapides et des sourires charmeurs.
Au centre de la pièce, Emmastia, belle et manipulatrice, était entourée d'hommes séduits par son charme. Augustus prit une grande inspiration et s'avança, son cœur battant la chamade.
"Emmastia," dit-il en s'inclinant légèrement, "je suis Augustus, un humble serviteur de la noble cause du roi Mathys."
Elle le dévisagea, un sourire narquois se dessinant sur ses lèvres. "Augustus, le fervent religieux et politicien ? Quel honneur."
Il sentit le sarcasme dans sa voix mais choisit d'ignorer. "Votre réputation vous précède, mademoiselle. J'aimerais discuter avec vous de vos intérêts et peut-être découvrir des points communs."
Emmastia, amusée par sa détermination, fit signe à ses admirateurs de les laisser seuls. "Très bien, Augustus. Impressionnez-moi."
Ils s'éloignèrent de la foule, se dirigeant vers une alcôve plus calme. Augustus, malgré sa nervosité, commença à parler de ses projets pour la "vieille monnaie" et de ses ambitions politiques. Emmastia, intriguée par sa passion, l'écouta attentivement.
"Et que comptez-vous faire des étrangers et des contrebandiers qui infestent notre ville ?" demanda-t-elle finalement.
"Les éradiquer," répondit-il sans hésitation. "Nous devons protéger notre peuple et notre économie."
Emmastia sourit, un éclat de défi dans les yeux. "Intéressant. Mais vous devrez prouver que vous en êtes capable."
Alors qu'ils continuaient leur conversation, Augustus se rendit compte qu'il était tombé sous le charme de cette femme mystérieuse et dangereuse. Pourtant, il restait méfiant, conscient que son cœur et son ambition pourraient être mis à l'épreuve par cette relation.