La fête battait son plein dans la somptueuse villa de Tèbe. Les invités, enveloppés dans des étoffes chatoyantes, se délectaient des plaisirs de la nuit. Augustus, toujours accompagné de Maciekus, avait enfin capté l'attention d'Emmastia. Ils s'étaient éloignés de la foule bruyante pour discuter dans une alcôve tranquille, où la lumière tamisée ajoutait une touche d'intimité à leur conversation.
"Je dois avouer, Augustus," commença Emmastia avec un sourire narquois, "vous avez piqué ma curiosité avec votre projet de vieille monnaie. Mais dites-moi, pourquoi un homme de votre rang s'intéresse-t-il autant à la politique et à l'économie ?"
Augustus, bien que nerveux, sentit une opportunité se présenter. "Je crois fermement que notre royaume peut prospérer davantage en réformant notre système monétaire. La vieille monnaie offrirait stabilité et croissance, et je suis déterminé à voir ce projet aboutir pour le bien de notre peuple."
Emmastia leva un sourcil, amusée. "Pour le bien de notre peuple, ou pour le vôtre ?"
Il esquissa un sourire. "Peut-être un peu des deux. Mais en fin de compte, nos ambitions personnelles peuvent aussi servir l'intérêt général."
Elle rit doucement, trouvant son franc-parler rafraîchissant. "Vous êtes intriguant, Augustus. Je pense que nous pourrions bien nous entendre."
Ils passèrent le reste de la soirée à discuter, leurs échanges se faisant de plus en plus flirtants. Lorsqu'ils quittèrent la villa, la complicité qui s'était établie entre eux était palpable. Augustus sentait son cœur s'accélérer chaque fois qu'Emmastia lui souriait.
Quelques jours plus tard, Augustus invita Emmastia à une promenade le long des quais de Tèbe. Les lumières des bateaux dans le port créaient une atmosphère féerique, parfaite pour une soirée romantique.
"Augustus," dit Emmastia en s'arrêtant pour regarder la mer, "avez-vous déjà songé à quitter cette ville ? À aller explorer d'autres horizons ?"
Il hocha la tête. "Parfois, oui. Mais ma place est ici, pour l'instant. J'ai des responsabilités et des projets à accomplir. Et puis, je ne suis pas sûr de vouloir partir maintenant que je vous ai rencontrée."
Elle lui sourit, touchée par ses mots. "Vous savez, Augustus, sous vos airs de politicien ambitieux, vous êtes un homme charmant."
"Et vous, Emmastia, vous êtes bien plus qu'une simple bourgeoise. Vous êtes fascinante."
Leurs regards se croisèrent, et dans un élan de spontanéité, Augustus prit sa main. Emmastia se laissa faire, appréciant le geste. Ils se rapprochèrent, et leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser passionné.
Cependant, leur moment de tendresse fut interrompu par des cris venant des ruelles sombres derrière eux. Augustus et Emmastia se tournèrent et virent un groupe de malfrats s'approcher, armés de couteaux et de gourdins.
"Lâchez cette femme et videz vos poches !" cria l'un des bandits.
Augustus se mit instinctivement devant Emmastia, prêt à la protéger. "Nous n'avons pas de querelle avec vous. Laissez-nous partir."
Le leader des bandits éclata de rire. "Oh, mais nous avons besoin de quelques pièces et peut-être de quelques bijoux. Et cette jolie dame ferait une charmante rançon."
Emmastia, furieuse, se tourna vers Augustus. "Vous avez une arme sur vous ?"
"Non," répondit-il, essayant de rester calme. "Mais je sais me défendre."
Les bandits se rapprochèrent dangereusement, et Augustus se mit en position de lutte, prêt à utiliser les techniques de combat qu'il avait apprises. "Reste derrière moi, Emmastia. Je vais leur montrer ce dont je suis capable."
Le premier assaillant s'avança, et Augustus l'attrapa par le bras, le faisant basculer au sol d'un mouvement rapide. "Ça, c'est pour avoir sous-estimé un noble," déclara-t-il fièrement.
Cependant, les bandits étaient en supériorité numérique. Le leader du groupe s'approcha, un sourire cruel sur le visage. "Regardez ce nabot qui pense pouvoir nous effrayer !"
Avant qu'Augustus ne puisse réagir, deux des bandits le saisirent par les bras et le forcèrent à genoux. Le leader s'accroupit devant lui, lui donnant une claque brutale au visage. "Tu te crois malin, hein ?"
Augustus, humilié, sentit la rage monter en lui. "Vous regretterez ceci."
"Regretter ?" Le leader rit bruyamment. "Regarde-toi, tu es pathétique. Petit homme, grandes ambitions. Mais ici, tu n'es rien." Il se tourna vers Emmastia. "Toi, vide tes poches et remets-nous tes bijoux."
Emmastia, terrifiée mais courageuse, chercha à gagner du temps. "Pourquoi nous attaquer ? Il doit y avoir d'autres moyens de gagner votre vie."
Le leader se redressa, tirant Augustus par les cheveux pour le remettre sur pied. "Parce que c'est amusant, ma jolie. Et maintenant, tu vas te dépêcher, sinon ton petit ami ici va regretter de ne jamais avoir appris à se battre correctement."
Emmastia, voyant qu'il n'y avait pas d'échappatoire, commença à retirer ses bijoux. "D'accord, d'accord. Laissez-le tranquille."
Les bandits prirent tout ce qu'ils purent, se moquant d'Augustus et de sa taille. "Tu es vraiment un misérable. Tiens, tu as les salutations de Don Pablo," ricana le leader avant de lui cracher au visage et de partir en riant.
Augustus resta immobile, les poings serrés de rage et d'humiliation. Emmastia s'approcha de lui, posant une main réconfortante sur son épaule. "Augustus... je suis désolée."
Il se releva, ses yeux brûlant de haine. "Non, c'est moi qui suis désolé. Désolé de ne pas avoir été plus fort. Mais je te promets, Emmastia, que je me vengerai. Ces bandits et ce Don Pablo paieront pour cela."
Malgré cette épreuve, leur relation n'en fut pas entachée. Emmastia voyait en Augustus un homme déterminé et courageux, malgré les humiliations subies. Pour Augustus, cette attaque ne fit qu'exacerber sa haine des étrangers et des brigands. La violence et l'injustice de cette nuit alimentaient désormais sa détermination à purger Tèbe de ces malfrats et à protéger ceux qu'il aimait.