Chapitre 13 : Sarinah

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Sarinah

— Comment c'est possible ? s'écrie Goliath en arrivant tout transpirant.

— J'ai gagné, il n'y a rien à se demander, c'est comme ça, c'est tout. Ce n'est pas de ma faute si tu te fais facilement avoir. Par contre, Faeryn va m'entendre ! Il savait très bien que la pierre était en haut, il en avait juste marre de nous voir, je pense. En tout cas, je suis énervée et fatiguée.

— OK. C'est bon, j'ai perdu.

Je pousse un cri de joie.

— On dirait que les griffons vous ont lâchés pour vous attendre ici, je fais remarquer.

— Ouais, ce gros lâcheur de Caspian !

— Je les ai trouvés ici en arrivant.

Il hoche la tête puis bande sa cuisse blessée à l'aide d'un pan de son chemisier. Pour ma part, je ne suis pas allée aussi loin, je me suis juste égratignée le bras et ça a suffi. Il veut toujours aller trop loin, il est vraiment idiot.

— Je me suis promis que si je perdais, tu pourrais me donner un gage, alors vas-y, fais-toi plaisir, déclare-t-il en me faisant signe.

Je ne sais vraiment pas quoi lui demander, je suis tellement épuisée et je crois que lui aussi. Les épreuves illusoires étaient extrêmement difficiles émotionnellement. Pour le moment, tout ce dont j'ai besoin c'est de... Oh, non, je ne peux pas lui demander ça quand même...

Je triture un pan de mon pantalon, toute gênée. Au pire, si je dois essuyer un refus, je dirais que c'était une blague et que je souhaite qu'il lèche le sol. Je mordille légèrement ma lèvre inférieure – un tic nerveux – avant de parler.

— Est-ce que tu pourrais me prendre dans tes bras... Me... me faire un câlin. Je... je crois que j'en ai besoin en ce moment à cause de...

— D'accord.

Quoi ?! Il accepte ?! Lui ? Ce monstre sans cœur ?!

— C'est le pire gage que tu pouvais me donner, je crois. Mais je l'ai mérité. J'ai perdu comme un apprenti guerrier.

— Tu dis n'importe quoi, tu as perdu parce que je suis plus forte, c'est tout.

— Pff, tu es faible, tu ne veux juste pas l'avouer. C'était juste de la chance que tu as eue.

— Peut-être que j'en ai eu, mais tu as vraiment cru que j'allais l'avouer ? Ce serait donner un coup de pied dans ma fierté. Du coup, je peux dire que je n'en ai pas de faiblesse.

— Menteuse.

— Non, je n'en ai pas, mais toi, tu en as plein.

— C'est faux, me contredit-il. J'en ai une seule faiblesse. Mes parents ne voulaient pas que j'en possède, pourtant, tout le monde en a une, c'est obligé.

— Bah non, puisque moi j'en ai pas !

Il soupire puis étire ses bras et je vais me serrer contre son torse. Mais ça ne dure qu'une seconde, car dès que j'ai enroulé mes bras, il me tire les cheveux en arrière et relève sa jambe pour me donner un coup de pied dans le ventre et ainsi me faire tomber en arrière.

— Gage effectué, annonce-t-il tout sourire.

— Ce n'est pas du jeu ! Un câlin, c'est minimum cinq secondes !

— Oh, se pourrait-il que mon petit Kraken préféré aime être entre mes bras ? Peut-être que si tu étais moins laide, j'aurais accepté. Dommage pour toi.

Je pars me rasseoir, fortement vexée.

— Toi au moins, Gwen, tu es beaucoup plus gentille...

— J'ai raté quelque chose, nous interroge le nouvel arrivant.

De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant