Chapitre 4

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Je suis ensuite restée seule un long moment, observant la scène devant moi et jetant des regards à l'homme du jardin.

Il n'a pas dansé, dommage, j'aurais voulu le voir danser.

Puis Jean m'a dit que nous pouvions rentrer. J'ai hoché la tête et nous sommes partis. En chemin, nous avons croisé quelques personnes. J'ai eu droit à quelques légères révérences en passant devant eux. Ça me fait bizarre.

« Mademoiselle, Bianca ! » une voix nous arrête, je me tourne vers elle. C'est « Damien Baldwin ».

« Vous partez déjà ? J'aurais aimé avoir une discussion avec vous. »

« Je suis désol... » commence Jean, mais je le coupe.

« J'en serais ravie, allons discuter dans les jardins. » C'est ma chance !

« Mademoiselle, vous ne pouvez pas, votre frère... »

« Mon frère n'en saura rien, si vous ne lui dites pas », je réponds, espérant qu'il ne rapportera rien. Cela lui causerait aussi du tort.

« Super, prenez mon bras, je vais vous aider. Allons nous poser sur un banc. » dit M. Baldwin, faisant référence à ma cheville. Je souris et pose mon bras sur le sien. Jean nous suit, il semble inquiet, vérifiant tout autour si des yeux nous observent.

« Serait-il possible que votre garde du corps nous laisse avoir une discussion privée ? » demande-t-il.

Je regarde Jean, il recule un peu, mais ce sera le maximum, je pense.

« Posez-moi donc votre question maintenant », dis-je.

« Que diriez-vous de conclure un marché avec moi ? »

« Quel genre de marché ? »

« J'ai besoin de votre aide, et vous aussi. »

Il sait ?!

« Qu'est-ce qui vous fait dire que j'ai besoin de votre aide ? »

Il lève les yeux vers Jean, puis se penche vers mon oreille.

« Je peux vous aider à vous échapper d'ici », me chuchote-t-il.

Il sait.

Il se redresse et nous nous fixons. Est-ce que c'est vrai ?

« Et qu'attendez-vous de moi en retour ? » je demande.

« Invitez-moi à prendre le thé et je vous le dirai. »

Mais je ne peux pas faire ça, Alaric ne voudra jamais.

« Ne pouvez-vous pas me le dire maintenant ? »

Il jette un œil à Jean. Je comprends. Je me penche vers lui pour chuchoter :

« Je suis prisonnière ici, je ne peux pas sortir comme bon me semble. »

À la fin de ma phrase, il prend une mèche de mes cheveux et la remet derrière mon oreille. Je rougis.

« Je viendrai vous voir alors », dit-il en souriant. Il me montre discrètement ma fenêtre, me faisant comprendre qu'il sait où est ma chambre.

Jean s'approche de nous rapidement.

« Mademoiselle, allons-y ! maintenant ! » Il est inquiet.

Je regarde tout autour de moi. Effectivement, les fenêtres derrière moi, il est là, il a vu. 

Je vais mourir.

« Mince, on dirait que votre frère nous a vus », dit-il en souriant.

C'est quoi ce sourire ? Il n'y a rien de drôle.

Le Baiser du TyranOù les histoires vivent. Découvrez maintenant