Ne m'entrave pas - T.2 L&V (bxb) [EN PAUSE]

04. Le pacte

Valerian. 

Tout ce qui vient de se passer inquiète Lyes, qui me demande ouvertement si nous allons le tuer. Bien sûr que non ! Ce serait ridicule d'avoir fait tout ça pour l'obtenir, pour ensuite l'exécuter. Enfin, sauf qu'il serait crucial qu'il meurt. Mais ce n'est pas le message que j'ai reçu de Dis. A cet instant, Roderick se doit d'être clair, pour que les choses puissent avancer. Et si cela ne suffit pas, il a raison, nous avons ce que nous sommes venus chercher. Je vois dans les yeux de Dame Mirella qu'elle craint un départ prochain trop précipité avant d'avoir pu me parler. Elle contourne la table et pose une main douce sur l'épaule de Julius, pour apaiser les tensions, et faire retomber la situation avant qu'elle s'envenime plus encore. Nous sommes plus dangereux que notre nombre le laisse penser, et nous pouvons très bien partir sans trop de difficultés, puisque nous restons concentrés.

- Ce n'est pas notre but. Ni de nous allier aux loups, ni de tuer Lyes. Ce serait idiot d'être venu jusqu'ici pour détruire toute idée d'alliance. C'est de ma faute, si Lyes a eu mal, mais c'est de la sienne, si j'ai du m'y résoudre. Il est quelque peu insupportable avec ses exigences.

Tout le monde me fixe sans comprendre exactement de quoi je parle. Je relève donc mon regard vers mes ainés, chacun hoche la tête en signe d'assentiment, car eux savent exactement ce que j'entends par là. J'adresse un sourire aux êtres qui nous font face, puis je gratte à la surface de leurs esprits comme j'ai l'habitude de le faire, mais rien d'aussi profond qu'avec le vampire à mes côtés, après tout, je n'ai pas de lien magique avec eux. Fort heureusement ! Je n'ai pas envie qu'ils puissent m'ennuyer ensuite. Enfin... à une exception près, mais j'espère que cela n'entrainera aucun conséquences désagréables, et je me garde bien de l'évoquer auprès des ainés.

* Je suis télépathe. Mes lèvres sont bien closes, n'en doutez pas. Et c'est bien ma voix que vous entendez.

Je coupe la communication avant que l'un d'entre eux cherche à me parler en retour. Pas de capharnaüm dans ma tête, par pitié ! Ils se sont raidis, sauf Dame Mirella qui semble bien plus intéressée par ma personne encore qu'avant, si c'est possible. Et cela me déplaît. Quand aux autres, je sais ce qu'ils se disent, que je pourrais espionner leurs pensées. Oui, je pourrais... si je les laissais en capacité de me répondre. Mais c'est trop dangereux, bien que ce soit par une extension de ce talent que je suis parvenu à conclure un pacte dans les songes de Julius.

- Valerian n'est pas une menace, je vous rassure. Et nous ne sommes pas venus en ennemis, je vous le rappelle. ose l'ainée Raven, avec ses cheveux blancs soigneusement rassemblés en un chignon soigné. Il serait bon à présent que nous reprenions des échanges plus cordiaux. N'oubliez pas que nos talents seront mis à votre disposition contre vos ennemis lupins, dans vos futurs affrontements. C'est là le pacte négocié par lui avec Julius.

- Négocié ? Ce n'était pas réellement une négociation ! C'était un monde étrange, et il m'a manipulé ! 

- Il ne vous a pas contraint à aller au bout du pacte. Vous auriez pu ne pas prononcer ces mots. Mais vous ne nous vouliez pas en ennemis, n'est-ce pas ?

Le signataire du pacte reste silencieux. Il sait que c'est la vérité, et qu'il a réellement souhaité de nouveaux alliés dans cette guerre, quitte à sacrifier son second. C'est ce qui se trouvait au fond de son coeur : protéger Sameo coûte que coûte. Et sûrement le voudra-t-il encore plus s'il apprend qu'au fond de l'être du loup se forme déjà leur progéniture, conçu à ses dernières chaleurs. Mais il a été décidé que ce point, vu par nos ovates, ne serait pas dévoilé. Tout du moins pas dans l'immédiat, et seulement si cela vient à servir notre cause. 

- Cela signifie que si j'avais refusé... commence Julius.

- Bien sûr. Nous sommes du genre pragmatique. Si une alliance est impossible avec une race, l'autre nous amènera peut-être ce que nous souhaitons.