Chapitre 25 : "Je la déteste !"

26 9 9
                                    

Carelle était dans un rêve. Son patron l'embrassait !

Tout son corps répondit à ce baiser si doux. Des fourmillements lui parcoururent le crâne et des papillons explosèrent dans son ventre.

Le baiser prit fin et la jeune femme se recula un peu. Un grand sourire venait étirer ses lèvres, ainsi que celles de Félix. Ils n'avaient pas besoin de parler, seuls leurs regards suffisaient.
Doucement, Félix lui prit la main et la porta à ses lèvres.

Ils restèrent ainsi longtemps, sans échanger une parole.

---------------------------------------------------------

L'avion était en train de décoller. Carelle était enfoncée dans son siège et ses oreilles bourdonnaient.

À sa droite, Vilya regardait la piste de décollage filer à toute allure, et semblait absorbée dans sa contemplation. À sa gauche, Félix la regardait avec inquiétude, et doucement, il prit sa main.

Depuis leur baiser de l'avant-veille, il prenait plus soin d'elle qu'à son habitude. Ils avaient, d'un commun accord, décidé de ne pas en parler au reste de leurs collègues pour éviter les problèmes.

Le trajet se termina assez rapidement, et Carelle avait hâte de retrouver Mathilde qui était au bureau ce jour-là.

Alors, même s'ils avaient quartier libre le jour de leur arrivée, à peine descendue de l'avion, la jeune femme appela un taxi qui l'emmena sur son lieu de travail.

Elle poussa la porte et vit les sourcils froncés et la mine concentrée de son amie. Elle s'approcha de la réception.

"Bonjour, que puis-je..."

Dès qu'elle la reconnut, Mathilde poussa un petit cri de joie et vint à la rencontre de Carelle. Longuement, elles s'enlacèrent, puis la styliste lui raconta tout.

"Cette Aline, je la déteste ! Comment peut-on faire des coups pareils à ses collègues ? C'est répugnant." dit Mathilde une fois que son amie eut fini son récit.

"-Je sais, soupira Carelle, mais c'est ainsi. Je m'y suis habituée, et j'ai l'impression d'avoir une petite étoile au dessus de la tête qui me protège de tous ses mauvais coups. L'important, c'est que je suis revenue.
Et d'ailleurs, quelle est cette nouvelle dont tu m'as parlé au téléphone l'autre jour ?
-M. Arewa cherchait un nouvel employé, car le travail ne manque pas, et une personne de plus ne vous serait pas de refus. Alors, il a sélectionné quelques personnes, et a laissé sa collègue d'un autre service faire passer les entretiens. Tu as donc un nouveau collègue ! Il se nomme M. Erpin, et il commence son service avec vous demain !"

Carelle était un peu surprise, mais avec le froid qu'il y avait eu entre elle et son patron récemment, cela ne l'étonna pas plus que cela qu'elle ne fut pas au courant.

"C'est une bonne nouvelle, car comme tu l'as dit, il nous manque du monde pour travailler."

Mathilde lui sourit et Carelle reprit :

"-Y-a-t-il eu d'autres changements pendant notre absence ?
-Oui. Les équipes ont changé l'organisation du bureau et des pièces de votre étage, donc ne sois pas étonnée de voir ton bureau déplacé. Et le système de protection à été renforcé, notamment à cause de l'incident avec ton ouvrage."

Dans la voix de Mathilde, il y eu un soupçon, extrêmement rapide, de quelque chose que Carelle ne put discerner.

Rapidement, elle oublia cela et les deux femmes reprirent leur conversation.

Mais lorsque Carelle repensa à cette conversation, elle se souvint d'un détail, qui lui fit comprendre que quelque chose clochait : dès qu'elle parlait d'Aline, la voix de Mathilde se mettait à trembler...

Que cela signifiait-il ?

CarelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant