"-Carelle, attends !
-Non, je m'en vais.
-On va trouver une solution, j'en suis sûre !"Enfin, la jeune femme se tourna vers Vilya. Ses yeux rouges et bouffis, emplis de larmes, étaient le signe qu'elle venait de pleurer.
"-Tu le penses sincèrement ? Regarde moi droit dans les yeux et dis-le moi.
-Oui, je le pense sincèrement. Je ne sais pas si ça se fera rapidement, mais je suis sûre qu'on trouvera le moyen que tout s'arrange et rentre dans l'ordre.
-D'accord. Je te fais confiance. De toute façon, même si je l'avais souhaité, je n'aurai pas pu démissionner."Vilya esquissa un sourire. Son amie était forte. Elle était heureuse de retrouver la combattante en Carelle.
***
Le week-end passa très vite, et bientôt, il était temps de retourner travailler.
Carelle ne pouvait compter que sur elle-même et Vilya. Cette semaine serait sans aucun doute l'une des plus longues de sa carrière.
À peine arrivée, la jeune femme tomba sur Aline. Celle-ci lui lança un sourire mauvais, avant de ricaner méchamment :
"-Et bien Carelle, tu as été déchue de ton trône ? Tu vas devoir retourner nettoyer le sol, alors !"
Elle partit en riant bruyamment. La styliste souffla et la laissa partir : elle ne devait pas prendre la peine de s'énerver pour cette peste.
Alors qu'elle rejoignait son atelier, elle vit M. Erpin et M. Arewa en grande discussion. Ce dernier ne la remarqua même pas. En revanche, M. Erpin lui lança un regard qu'elle ne réussit pas à percer.
Quelques instants plus tard, la jeune femme vit Félix partir vers l'ascenseur, tandis que M. Erpin demandait une réunion à tous.
N'attendant pas que tout le monde soit arrivé, celui-ci commença :
"-Bonjour à tous. Pour aujourd'hui, M. Arewa vient de me donner des missions pour vous : vous allez devoir confectionner des assemblages. Vous devrez choisir différentes textures, coloris, ensembles etc... De façon à ce que ce soit le plus originale et esthétique possible. Mais à cela, vous devrez ajouter quelque chose que vous aurez créé vous-même, que vous n'aurez pas juste pris sur les portants qui vous attendent, afin d'y ajouter une touche spéciale. M. Arewa m'a également remis une liste de groupes que je vais vous donner, afin que vous puissiez démarrer le travail. Sachez que je passerai voir les résultats de vos créations dans une heure."
M. Erpin s'arrêta un instant afin que tous puissent digérer les informations qu'il venait de leur donner, puis repris, en ouvrant un papier :
"-Alors, voyons la liste des groupes. Lucie et Inès, Aurélie et Paul, Cassandre et Aline, et Vilya et Carelle."
Chacun partit à son atelier, sous les cris d'indignation d'Aline :
"-Comment osez vous me mettre en binôme avec Cassandre ! Cette fille ne sait même pas faire deux points de couture ! C'est une honte ! Une honte !"
Alors que la dénommée Cassandre commençait à se défendre face à ces critiques, Aline l'interrompit violemment :
"-Toi, tu te tais ! Je ne veux pas t'entendre dire quoi que ce soit ! Et je te promets que si tu ne fais pas ce que je te dis, je me plaindrai !"
Cassandre se tut. Outrée de voir cela, Carelle se dirigea vers la jeune femme :
"-Ne te laisse pas faire. Tout le monde ici sait qu'Aline est une peste. Défends-toi, ne la laisse pas t'atteindre ! Plus tu te laissera faire, plus elle en profitera pour te faire sublir le pire, comme elle l'a déjà fait avec moi !"
Après les propos de Carelle, les autres collègues se rapprochèrent, puis une dispute éclata.
Rapidement, M. Erpin arriva et hurla, afin de se faire entendre :"-Mais enfin que se passe-t-il ici !"
Tout le monde s'arrêta net. Aussitôt, Aline fondit en larmes, aussi fausses qu'elle :
"-Carelle l'insulte, monsieur Erpin. Elle ligue tout le monde contre moi !
-C'est faux ! Aline a commencé à insulter Cassandre, et je l'ai défendu ! Les autres sont venus me soutenir car ils ont la même opinion d'Aline que moi !"M. Erpin se pinça l'arrête du nez.
"-Que des infantillages. Mademoiselle Aline ?
-Oui ?
-Calmez vous je vous prie. Vous pouvez aller aux toilettes afin de vous remettre en état.
-Merci monsieur.
-Carelle ? Vous n'êtes qu'une idiote. Voyez dans quel état vous mettez tous vos collègues ! Suivez moi dans mon bureau, tout de suite."La jeune femme serra les dents, mais n'eu d'autre choix que d'obéir.
Elle se retourna un instant, et vit le visage teinté de compassion et de réelle tristesse pour elle, de Vilya, et de tous ses autres collègues.
Puis, derrière, elle vit Aline rire sous cape, ses larmes de crocodile ayant comme par hasard, subitement disparues.Alors qu'elle fermait la porte de bureau de M. Erpin, elle entendit une voix grave dans son dos qui la fit sursauter.
"-Ah Carelle, Carelle, Carelle. Je ne te pensais vraiment pas si idiote que ça..."
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Carelle
AcţiuneCarelle débutait dans la mode de haut niveau. Elle venait tout juste d'être acceptée dans une grande école de stylisme. Mais, ce monde dont elle rêvait depuis sa plus tendre enfance n'était en rien ce qu'elle espérait, car dès le début, les nouveaux...