En arrivant sur son lieu de travail le lendemain, Carelle voulut parler à son patron.
"Félix, je voudrais te parler s'il te plaît." dit-elle lorsqu'elle arriva dans le bureau de son petit ami.
Il ne prit même pas la peine de lever les yeux vers elle, continuant à chercher un dossier, semblait-il, et répondit :
"Je t'écoute."
Carelle se tordit les mains de stress ; elle ne savait pas comment aborder le sujet de son nouveau collègue de travail aux comportements étranges et déplacés. Alors, timidement, elle se lança nerveusement :
"Et bien... C'est à dire que je ne sais pas trop comment te dire ça mais... Mais..."
Enfin, Félix leva les yeux vers son employée. Ceux ci étaient emprunts de douceur et de tendresse :
"Je comprends Carelle que la montée en grade te fasse peur. Mais ne t'en fais pas, je sais que tu sauras te débrouiller et que le poste t'ira parfaitement."
Si seulement il savait réellement ce que voulait dire Carelle...
Cette dernière ouvrit la bouche pour lui, répondre que ce n'était pas de cela qu'elle voulait lui parler, mais un toquement à la porte du bureau l'interrompit.Un visage se dessina dans l'entrebaillement de la porte : il s'agissait de Vilya.
"Excusez-moi de vous déranger monsieur, mais je dois poser des questions à Carelle pour savoir quel tissu utiliser, puisqu'elle est désormais notre supérieure."
Elle fit un rapide clin d'œil à son amie et un sourire complice à son patron, que ce dernier lui rendit en répondant :
"Mais bien sûr, mademoiselle Vilya. Laissez nous juste une petite seconde, je dois finir de parler à mademoiselle Carelle."
La jeune femme obéit, et Félix se leva puis se dirigea vers sa petite amie.
"Tu vois, c'est une bonne occasion qui se présente pour accomplir ton nouveau rôle. Je suis sûre que tu vas y arriver, j'ai confiance en toi."
Il déposa un furtif baiser sur les lèvres de Carelle, et ce contact détendit la styliste.
Elle pourrait lui en parler plus tard... De toute façon, pour l'instant, il n'avait pas réussi à la coincer.Elle sourit donc à Félix, geste qu'il lui rendit, puis sortit rejoindre Vilya.
Quelques minutes plus tard, tandis que Carelle parlait à ses collègues, son patron s'approcha d'elle et lui tendit un paquet de feuilles. Puis, très discrètement, il ajouta un petit papier dans la main de sa petite amie.
"Je t'offre un verre ce soir en sortant du travail. Fais en sorte d'être la dernière à sortir ;)"
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme : elle avait hâte d'être à ce soir...
***
Presque tout le monde était parti du bureau, il ne restait que Carelle, Félix et M. Erpin.
Alors que la styliste passait à côté de lui, ce dernier l'interpella :
"Mademoiselle Carelle, s'il vous plaît, pourriez vous venir m'aider à ranger ce dossier ? Je ne sais pas dans quelle catégorie il faut le mettre."
La jeune femme serra les dents : toute la journée, son nouveau collègue l'avait appelé pour des choses inutiles, profitant du fait qu'elle vienne "l'aider" pour la complimenter. Malgré tout, elle devait accomplir son travail, et celui-ci passait par lui venir en aide.
Elle colla donc un faux sourire à son visage et entra dans la réserve où se tenait M. Erpin.
"-Quel est le dossier qui vous pose un problème ?
-Un très gros dossier. Un dossier du nom de Carelle. Il me pose problème car il n'accepte pas de sortir prendre un verre."La jeune femme respira un bon coup : comment osait-il ? Alors, elle répondit sèchement :
"Dans ce cas, je ne suis pas sûre de pouvoir vous être utile : les dossiers du nom de "Carelle" sont inexistants -et donc inatteignables-. Peut-être que si vous allez voir dans une autre entreprise, vous trouveriez votre bonheur."
Sur ce, elle tourna vite les talons et repartie comme elle était arrivée. Elle jura pourtant sentir le regard brûlant et le rictus de cet homme dont elle faisait des cauchemars sur elle...
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Carelle
AksiCarelle débutait dans la mode de haut niveau. Elle venait tout juste d'être acceptée dans une grande école de stylisme. Mais, ce monde dont elle rêvait depuis sa plus tendre enfance n'était en rien ce qu'elle espérait, car dès le début, les nouveaux...