Ma vraie frangine

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Wilfrid cracha par terre alors que Mélodia glissa entre les barreaux le masque, avec peine car ils étaient assez fins. Mais, par chance, ils étaient assez souples pour que le masque fait de plâtre puisse passer. 

-Allez, p'tit Wil, prends le...

-Ne m'appelle plus jamais comme ça ! Je n'ai rien à voir avec ce vieux con. 

-Est-ce que tu l'as connu au moins ? Moi oui ! 

-Non, à peine. Mais on m'a raconté pleins de choses sur lui, ça me suffit laaarge ! 

-Bon, prends au moins le masque. Comme ça tu peux sortir en prenant l'apparence de quelqu'un d'autre ! Vite, à l'accueil il n'y a personne... mais plus pour très longtemps.  Le jeune garçon regrettait vivement que la main de Mélodia n'ait pas pu passer entre les barreaux, il aurait aimé la mordre. Mais il prit le masque à une main et le laissa tomber au sol, d'un air faussement désolé.

-Jamais je n'accepterai le moindre cadeau de toi ! Je préfère encore rester coincé ici jusqu'à être transféré à Promission. Là bas, je trouverai un moyen de me faire la malle et je tuerai pleins de bourgeois... peut-être même un dirigeant ! 

-Ne sois pas stupide... ça ne sera pas possible.

-Si. L'audace, la chance et le courage ! Ce n'étaient pas les qualités de Wil ? 

-Si...

-Si je suis son fils, j'aurai forcément ces mêmes qualités. 

-Ne sois pas aussi têtu !    Wilfrid grimaça avant de se mettre tout au fond de la cellule tout en s'asseyant.

-Ta gueule. On dirait que tu te prends pour ma sœur. Mais tu n'es pas elle.     Mélodia parut réfléchir plusieurs minutes, puis elle se tourna vers ses acolytes pour leur demander de la laisser seule avec le petit sociopathe. Philos, méfiant, accepta néanmoins mais en demandant à Enzo et à Lali d'entrer dans la salle où la garde locale devait travailler afin de faire diversion, au cas où ils décideraient de revenir à l'accueil. Comme ils étaient bons pour ce genre de chose, pour les farces également, il savait qu'il pouvait leur faire confiance. Quant à lui, il sortit du petit commissariat. Mélodia, rassurée, s'assied sur le sol froid et sec. 

-C'est sale tu sais.   En entendant cette petite remarque lancée comme de rien, la jeune blonde ne put s'empêcher d'émettre un petit rire léger. 

-Tu t'inquiètes pour l'état de mon pantalon ? 

-Non. C'est juste pour te prévenir. 

-Bon... j'aimerais qu'on parle tous les deux.

-Pour dire quoi ? 

-Visiblement tu détestes vraiment ton père, alors je me dois de le réhabiliter ! 

-Non sans façon.   Mélodia soupira puis entonna un léger air.

-Li li li...là là là...    En entendant cette mélodie, Wil junior se précipita sur les barreaux, essayant de passer sa main entre eux pour attraper l'adolescente pour la tuer, ou peut-être simplement pour l'impressionner. 

-Comment tu connais cet air, toi ?! 

-Wil me l'a appris quand il m'a recueilli... il m'a confié que c'était l'air d'une chanson familiale de la femme qu'il a aimé. Ta mère, n'est-ce pas ? 

-Ma mère... que mon soi-disant père a assassiné ! Exact. 

-Non c'est faux ! Il me parlait rarement d'elle, mais quand il le faisait c'était avec un accent super douloureux, il l'aimait de tout son cœur et...

-Et alors il lui a arraché le sien ! 

-Non il m'a dit qu'il avait tenté de la sauver ! Elle a été tuée par...   Elle s'arrêta net, ne pensant pas pouvoir révéler l'odieuse vérité à cet enfant instable.

Néo-Terre, l'amour briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant