Chapitre 4 : Les disputes

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     L'alcool ne le faisant pas réfléchir normalement, il finit par appuyer comme un misérable alcoolique appellerai son ex, en soirée, au beau milieu de la nuit, pour la supplier de revenir. Parfaitement conscient que c'était stupide, il se retrouve tout de même avec le téléphone qui sonnait en main. Animé par un ultime petit sentiment d'espoir (ou de désespoir), alors qu'il se faisait déjà tard, son regard ne voulait pas quitter le prénom inscrit sur l'écran. Seul dans l'arrière boutique, il entendait parfaitement l'appel biper dans le vide. Le son résonnait presque dans sa tête tant l'attente paraît longue.

"....... biiiip.... biiiiip......"

- Aller, répond...!

     Le temps était comme figé pour Gabriel qui se faisait de plus en plus impatient de la situation. Il pourrait raccrocher, mais il préféra attendre dans l'espoir que son appel soit enfin prit en charge et qu'il entende la voix de Jordan lui répondre au bout du fil avec un air inquiet quant à la situation qu'il lui expliquera... Où même simplement entendre son répondeur insolent. N'importe quoi qui puisse le consoler un peu. Les secondes semblaient s'étirer indéfiniment. Il écoutait les bips réguliers comme une musique de fond, son regard s'assombrissait au fur et à mesure qu'il réalisait que Jordan ne lui répondrait pas, pas après ce qu'il s'était passé la veille. Il soupire en se disant : "De toute façon qu'est-ce que j'aurais bien pu lui dire ?". Son appel au secours se perdait dans le vide sans réponse, il se sentait terriblement idiot. Alors qu'il rapproche son doigt pour mettre fin à cette bêtise stupide, il fut interrompu par le haut parleur du téléphone qui se mit soudainement à dire autre chose que ces bruits stridents. 

"Allô ?"

     Surprit par l'apparition inespérée de la voix fatiguée de Jordan se faisant finalement entendre à l'autre bout du fil, il rata un battement de cœur et même s'il ne s'agissait que d'une parole banale, il ne peut s'empêcher de rester silencieux un moment, parcouru par un frisson de gêne il ne savait pas quoi dire.

-Jordan, euh... C'est moi, Gabriel...

     Jordan ne semblait pas surprit par son manque d'éloquence dû à l'alcool. Il lui répond d'une manière relativement calme :

"Je sais lire, je t'ai dans mes contacts. Qu'est-ce que tu me veux à cette heure-ci ?"

- Faut que tu m'aides... Je sais que t'es dans le coin, je t'ai vu passer... Je sais aussi que je te dérange du coup, mais je suis vraiment pas bien et je peux appeler personne d'autre ce soir. Mes amis sont en déplacements, je peux pas faire confiance aux taxis ou à la police alors je suis juste foutu-... Juste, reconduit moi chez moi, s'il te plaît... Je te demanderai plus rien.

     Il y eut un moment de silence, Jordan semblait réfléchir, prit au dépourvu par la demande soudaine de Gabriel Attal. Leurs échanges sont évidemment tendus étant donné la situation entre eux et leurs statuts politiques. Jordan était loin d'être du genre à s'abaisser au rôle de chauffeur pour son concurrent bourré mais malgré tout en entendant la vulnérabilité et le désarroi dans le voix de Gabriel il sent une certaine compassion le gagner. Ses sentiments prennent le dessus sur sa fierté, et bien qu'on l'entende soupirer d'un air embêté il finit par répondre :

"Ok, ok... Très bien. Je vais t'aider. T'es toujours dans le bar qui fait l'angle après la boulangerie ?"

-Euh, oui. Confirma-t-il en constatant qu'il l'avait donc aperçu aussi en passant.

"D'accord, je serai là dans quelques minutes. Ne bouges pas de là bas en m'attendant."

     Jordan raccroche, mettant fin à l'appel sans qu'il ne puisse en placer une de plus. Gabriel pose son téléphone et se met à pleurnicher en attendant son rival. Il regrettait ce qu'il venait de faire, et en même temps, il était paradoxalement très heureux qu'il vienne vraiment à son secours.

Entre débats & ébats (Gabriel Attal x Jordan Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant