– Mon Dieu!!! Damien!!! c'est l'école ça? Crie une tête brune à lunettes à travers l'écran de mon téléphone.Je comprends son enthousiasme. Cette école ressemble à un ancien château d'une architecture imposante. Ajoutant à son charme le jardin
d'entrée où je me trouve actuellement.– Et oui. T'inquiète je te ferai le tour demain. Je suis tellement crevé. J'ai hâte de me trouver un lit.
À peine ai-je fini ma phrase qu'un employé portant un uniforme qui s'apparente à celui d'un officier royal s'approche de moi. Il me salue et me souhaite le bienvenue en espagnol. C'est donc la nouvelle langue que je vais écouter et parler la majeure partie du temps jusqu'à l'obtention de mon diplôme.
L'employé propose de porter mon sac de voyage.
– Faites attention svp, il y a des choses fragiles et j'ai aussi des valises dans le taxi, lui dis-je en lui remettant mon sac.
– Ils sont déjà dans vos chambres Monsieur, me répond-t-il sur un ton solennel.
– Merci beaucoup.
Il repart le dos droit, ma valise en main.
– Muchas gracias, répète ma petite sœur dans une imitation peu flatteuse de ma voix. On t'a envoyé un taxi à l'aéroport, on porte tes bagages, t'es déjà traité comme un roi. Je sens que tu vas t'éclater là-bas.
Sa remarque augmente mon agacement.
– Si j'arrive à oublier que les parents m'ont envoyé là contre mon gré, oui je pourrais m'éclater.
Ophélie soupire, remarquant que son énième tentative de remonter mon morale à échouer.
Sa bonne humeur revient rapidement.– Et salue le prince de ma part. J'arrive pas à croire que tu vas dans la même école que des princeeeees?
Je ne peux m'empêcher de sourire. Elle est complètement folle. Oh mon Dieu qu'elle va me manquer.
– Je dois retourner en cours mais on s'appelle dès que j'ai fini ok?
– D'accord, je lui dis.
– Monsieur Aragon, dit une voix ferme et féminine.
Je détourne les yeux de mon téléphone. La première chose qui me frappe chez cette femme c'est son charime.Ses louboutins rendent sa grande taille encore plus impressionnante. Je remarque des traces de douceur dans la rondeur de ses pommettes malgré son regard hautain et ses sourcils froncés. Elle pourrait être dans la quarantaine aussi bien que dans la trentaine, difficile à dire avec son visage presque juvénile et les quelques mèches grises parsemant ses cheveux noirs corbeaux. Son tailleur blanc et bretelles noirs me fait étrangement penser à ma mère Aurore.
– Bienvenue à El Glorioso Instituto, me dit-elle en me donnant mon uniforme, des clefs et une feuille de papier. Je suis la directrice Cifuentes Paméla, voici votre clef de chambre, vous êtes au chambre 121 et ceci est l'un de vos uniformes. Je suis sûr que monsieur Geraldo a déjà déposé les autres dans votre chambre.
Je suppose qu'elle parle de l'homme de toute à l'heure.
– Sur la feuille vous trouverez l'emploi du temps qu'on vous a déjà envoyé par mail.
Je prend tout ce qu'elle me donne et corrige :
– St Juste Aragon, j'ai deux noms de familles madame.
Un coup d'œil à mon téléphone et constate qu'Ophélie a déjà raccroché.
Les yeux noirs de Madame Cifuentes me jaugent eux aussi essayant certainement de juger si je suis de taille à entrer dans cette école.
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Les ombres des gloriosos
RomanceDamien, contraint par sa mère de rejoindre le légendaire El Glorioso Instituto, l'internat le plus prestigieux au monde, pour fuir son passé, découvre un univers aussi cruel que fascinant, où il n'est pas le seul à porter une lourde culpabilité. Il...