Chap 7: Tourbillon émotionel

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Marcus et Gonzales rigolent pendant que j'explique une de mes chutes à cheval. Je sens quelqu'un me taper l'épaule. Je me retourne avec mon regard de dédain habituel.
   
Celui qui m'a tapé l'épaule a un léger sursaut.
  
Je suis sûr de ne l'avoir jamais vu ici, ce n'est pas un visage qu'on oublie. Il a un beau sourire et de grands beaux yeux noirs qui tentent de se montrer amicaux. Il a une carrure et une taille impressionantes. Sa peau on dirait un mélange de chocolat noir et du caramel.

Sa taille me met mal à l'aise, je me sens petit. Il a un charisme de fou dans son jeans et sa large chemise à fleurs, une chemise que je n'oserais porter avec toute cette aisance. Je ne peux l'expliquer mais malgré son aura amicale, mon instinct me dit que c'est une menace. J'essaie de le rendre plus petit avec mon regard condescendant.
   
– Excusez moi je suis nouveau ici tu peux me dire où sont les toilettes svp?  dit-il avec un léger accent qui s'entend plus sur la lettre r.

Ça explique donc pourquoi je ne le connais pas.  C'est maintenant que je remarque qu'il a un uniforme de l'école en mains.
   
– Et tu t'es dit que moi, dis-je en me pointant du doigt, je pourrais t'aider.
   
Non mais on est où là ? Le mec me prend pour qui?
Je le dévisage comme s'il n'était qu'un nuisible insecte. Je suis tellement habitué à faire ça même avec mes proches donc je sais que ça fonctionne. Son assurance ne flanche pas, ça me dérange.
   
– Il faut vraiment que Paméla arrête de prendre n'importe qui dans cet école. Oh pardon t'es un élève ou t'es juste le nouveau nettoyeur de chiottes ?
   
Mes potes rigolent derrière moi et je me sens surpuissant comme à chaque fois qu'ils encouragent mes agissements. Depuis mon coming-out je suis devenu plus arrogant, plus sarcastique. J'ai l'impression de devoir toujours prouver au monde entier que je ne suis pas une chiffe molle. Je dois remettre les gens à leur place avant qu'ils ne pensent même à la quitter.
   
Je m'attends à ce que le nouveau parte la queue entre les jambes et se débrouille pour paraître plus petit à l'avenir en ma présence.
   
– Oh je vois, il me répond, et toi c'est pas difficile de voir qui t'es juste un gros con qui aime jouer au clown pour amuser la galerie.
   
Je suis choqué. Les élèves s'agglutinent déjà autour de nous avec leur caméra. Tout le monde ici connaît mon caractère de feu, ils savent que ça ne va pas bien se passer. Après un regard à mes tatouages, il continue sa tirade.
   
– La prochaine fois dis à ton tatoueur ou ta tatoueuse de te tatouer gros con sur ton front. Ça évitera aux gens comme moi de perdre leur temps en adressant la parole.
   
Oh non! On ne parle pas mal de l'art de Pequito. Le meilleur tatoueur d'Espagne et mon psy par intermittence.

– Par gens comme toi tu veux dire des pauvres types qui recherchent de l'attention.
   
– Je crois que tu me confonds avec ton reflet.

– Fais attention à ce que tu dis et à qui tu le dis, je m'approche.
   
– Si non quoi ton papounet plein aux as me le fera regretter.
   
On s'affronte du regard . J'attends le moment où il baissera son regard et vite sinon il recevra mon poing dans la figure.
   
Annetess débarque et l'emporte dans son sillage.
   
– Viens je vais te montrer les toilettes, lui dit-elle en lui tirant le bras.
   
– C'est ça la rouquine on sait que tu as hâte de lui montrer bien plus que ça crie Gonzaless derrière moi.
   
– Le spectacle est fini, je crie aux élèves.
   
Florencia une fille reste debout à quelques centimètres de moi.
   
– Bou! je fais devant sa figure.
   
Elle bredouille des excuses et s'en va.
Imissé
   
– Non mais c'était quoi son problème, dit Gonzales énervé.
   
Je ne suis même pas étonné de voir qu'il tient son sac devant ses bijoux de famille. Ses chemises d'uniformes ne sont plus à sa taille depuis qu'il n'arrête pas d'abuser de la muscu. Il passe les mains pour plaquer un peu plus ses cheveux bruns.
   
Marcus lui est appuyé au poteau une main dans sa poche et l'autre en train de jouer avec son yoyo de petit canard jaune. Il souffle sur une mèche de cheveu rebel pour l'éloigner de ses yeux.
   
– C'était qui celui-là? je demande, c'est bizarre d'avoir un nouveau en janvier.
   
– Damien St Juste Aragon, dit Marcus, le fils de madame Aragon.
   
–  Madame Aragon? La dragonne?
   
Il ne répond pas. Ça veut dire oui. Mais je ne savais pas qu'elle avait un fils.
   
– Quoi la meuf hyper badass qui vient nous donner des conférences. Celle qui transforme Paméla en lèche bottes, dit Gonzales.

Les ombres des gloriososOù les histoires vivent. Découvrez maintenant