Les ombres des gloriosos

Chap 28: Le point de non-retour

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Pov Damien:

Mon cœur rate un battement. J'ai envie de sauter de joie, le prendre dans mes bras, l'embrasser, le kidnapper.

On se calme Damien.
Non

Je souris de toute mes dents.

– En chair et en os.

– Qu'est-ce que tu fais là ?

– Je viens débattre évidemment, penses-tu que je serais là pour une quelconque autre chose ou personne ? dit-il avec son sourire ravageur.

– Asseyez-vous, dit la coordonatrice du débat.

Moi et Zeus nous assaillons en face de Luiza Fernandéz à l'allure d'une guerrière et d'Alejandro Martínez.

– De retour après la pause pour le moment fatidique du tournoi de débat inter-scolaire d'Espagne. Nous avons devant nous deux écoles qui ont déjà été champions. Accrochez-vous bien, ça risque de secouer un peu, mais promis, on vous ramène en un seul morceau ! dit-elle sur un ton léger.

Un rire s'élève dans la salle. J'en profite pour me pencher vers Zeus.

– Qu'est-ce que tu fais là ? Tu es revenu ou c'est juste pour le débat?

– Je me suis échappé, tu me manquais.

Pris au dépourvu je ne réponds rien. Je flotte sur un petit nuage. Nous nous perdons dans les yeux l'un de l'autre.

Le son d'une petite cloche en face me rappelle où je suis. On est sensée y appuyer avant de parler.

Mademoiselle Fernandéz se lance dans une tirade.

– Je trouve ça simpliste de pointer du doigt uniquement les entreprises. Le changement climatique est un problème systémique. Prenez l'énergie par exemple : les entreprises produisent ce que les consommateurs et les gouvernements demandent. Si on se concentre seulement sur les entreprises, on ignore le rôle des autres acteurs qui permettent et alimentent cette pollution. Est-ce que ça ne devrait pas être la responsabilité de tous, plutôt que d'imposer des sanctions qui risquent de nuire à l'économie globale ? Les entreprises ne peuvent pas tout porter sur leurs épaules.

Zeus se penche me donnant plus accès à son odeur qui m'étourdie d'euphorie.

– Coño, je suis complètement perdu. Je n'ai pas écouté qui est pour ou contre, chuchote-t-il à mon oreille.

– Silence c'est toi qui m'a déconcentré. Laisse moi réfléchir.

– Los gloriosos c'est à vous, répète la coordonatrice avec insistance assise en tête de table.

Je repasse rapidement les paroles de Fernandéz dans mon esprit.

– Selon ses arguments ils sont contre la responsabilité des entreprises dans la lutte contre le changement climatique et nous sommes pour.

– Ah ok, dit Zeus en s'asseyant droit sur sa chaise.

J'appuie sur la petite cloche jettant un coup d'œil à ma tablette électronique devant moi pour lire mes fiches.