Un déluge

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PDV: Thaina

Quelques heures plus tard, vers 22h

- Ne t'inquiète pas, je reviens vite. Je vais t'acheter de quoi aller mieux!

Un souffle fébrile s'échappe de sa bouche et elle dit faiblement:

- Non, ne me laisse pas, je viens avec toi.

Elle tremble de tout son corps mais rien ne peut l'empêcher de faire ce qu'elle veut quand elle est dans cet état. Je l'aide à se relever du lit, les larmes aux yeux tellement je suis choquée par sa fragilité. Elle qui est d'habitude si farouche et forte, c'est vraiment juste un virus? Je ne suis pas médecin mais je n'en suis pas si sûre pour autant. Je lui apporte des habits propres et l'aide à s'habiller convenablement. On va à la pharmacie.

À peine la porte d'entrée passée que l'on regrette déjà d'avoir quitté notre nid douillet. Il fait nuit et foir. Le vent s'engouffre sous nos habits créant un couloir de frissons. Je sent Maya se coller à moi en essayant de se protéger de ce gel. Elle a un spasme et je la vois défaillir à vue d'œil. Elle s'agrippe de plus en plus à moi et nos souffles montent en buée dans le ciel couvert. Je sens qu'il va pleuvoir. Nous tournons à gauche dans une ruelle déserte et rejoignons une résidence que nous devons traverser pour rejoindre la pharmacie.

Si il ne faisait pas aussi lais et que Maya ne soit pas aussi mal j'aurais presque pris cette escapade pour une belle promenade sous le couvert des nuages. En effet cette résidence a un effet sur moi de nostalgie: c'est ici que moi et Felix nous promenions quand il avait du temps libre car ce lieu est entre le K-Poudlard et ma maison. On aimait bien observer tous les gamins jouer dans le parc de la résidence tout en cueillant des feuilles mortes aux couleurs exorbitantes pour en faire une collection factice.

Une quinte me tire de mes souvenirs, Maya ne va vraiment pas bien. Une ride soucieuse barre mon front, le sien est en sueur. Elle à les yeux à demi-clos et elle continue de frissonner. Ça s'annonce mal, je pense quand un éclair zèbre le ciel et que le tonnerre résonne au loin. Une pluie torrentielle se fait sentir et nous puisons dans toutes nos forces pour courir jusqu'à la pharmacie.

Quand seulement la plaque verte luminescente est en vue nous ralentissons. Maya se colle à moi et nous rentrons à l'unisson dans la boutique. Une jeune femme nous acceuillle et comme la fermeture est dans une dizaine de minutes, elle est préssée.

- Bonsoir, que puis-je pour vous?

Maya grelotte et la femme -je lis sur son blouson qu'elle s'appelle Laure- la fixe avec des yeux assez dégoutés.

- Elle est malade, vous auriez quelque chose pour la fièvre et les douleurs musculaires?

La femme à l'aire de douter de mes propos et elle s'adrèsse à Maya en haussant le ton:

- T'as quoi? T'as mal où?

Maya étant quasi inconsciente, ne répond pas et se contente de se blottir contre moi comme un animal blessé.

- Réponds! T'as un problème?

Là, c'est à mon tour de chauffer. Je me redresse de toute ma hauteur, empoigne la main de Maya et hausse le ton:

- Vous ne voyez pas qu'elle souffre là? Si vous ne pouvez pas nous aider on ira dépenser de l'argent ailleurs!

C'est donc dans un excès de colère que je quitte la loge.

Grave erreur.

Dehors il pleut.

Maya tousse.

On fait quelques pas, à la hauteur du parc elle s'écroule.

Tell Me You Hate Me...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant