Chapitre 6

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Une fois cette révélation faite, le détenu reposa ses fesses sur sa chaise cette fois-ci sans me lâcher une seconde du regard. Et dire qu'au début de notre séance, il ne me regardait même pas du coin de l'œil il ne faisait que fuir en permanence dès que je posais mes yeux sur lui. 

Dès que je sentis la puissance de son regard sur moi, je sentis mon corps se raidir, il m'intimidait. Je m'amusais avec son dossier en tapotant mes ongles dessus, je ne savais pas vraiment comment me comporter, je voulais rester là plus neutre possible malgré la situation qui me déstabilisait de plus en plus.

-- Étudiante en Psy, fabuleux, tu vas me dire quoi ? Que je suis taré ? Que j'ai une case en moins ? Que je suis un psychopathe ?


Un rire insolent sortit d'entre ses lèvres, il secouait la tête de gauche à droite comme si c'était la chose la plus drôle qu'il avait jamais entendue. Un sourire trônait toujours au coin de ses lèvres d'un air victorieux il se sentait fier, mais pourquoi ?

-- Si tu leur dis que suis taré, ils vont m'envoyer chez les fous ? Ça sera mieux que ce trou à rat de toute façon.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il se mette à parler, mais encore moins à ce qu'il ne s'arrête pas. Je ne savais pas quoi répondre, il se moquait ouvertement de moi et de lui par la même occasion, le prisonnier ne ressemblait pas du tout à l'homme que j'avais rencontré, il y a de ça trois ans au Nightmare..

-- Je suis venu pour faire une sorte de check-up mental, je pense que vous allez très bien Monsieur Ryder.

Son sourire s'évapora immédiatement quand il m'entendit parler, je ne savais pas si je venais de déclencher un ouragan ou s'il allait redevenir muet.

-- Je vais bien ? Mais tu m'as vu ? Je suis complètement bousillé comme mec, mais je vais bien ?! Je suis en taule et je vais bien ? Ne viens pas me faire croire que tu es psy si tu ne remarques pas toutes ces choses.

Les mots qu'ils employaient pour parler de lui me déchiraient le cœur, j'avais l'impression de m'entendre parler dans mes mauvais jours, je savais qu'il ne se sentait pas bien, mais je savais qu'il n'avait pas de maladie mentale à proprement parler. Il est fou à sa manière.


-- Ce que je veux dire Monsieur Ryder, c'est que vous n'êtes certainement pas atteint de maladie mentale, vous êtes sûrement amoché par la vie comme moi ou même d'autres être humains, mais pas atteint de cette façon-là.

Je pensais ne plus avoir d'échanges avec lui à partir de maintenant et je n'en avais plus vraiment l'envie, mais je faisais tout pour rester professionnelle, j'étais en train de penser à ce qu'il pouvait bien se passer si j'étais amenée à revenir ici. Il ne parlait pas à la base et j'avais réussi à le faire parler, j'étais la seule à qui il parlait bien sur que j'allait revenir c'était évident.


-- Arrêtes de m'appeler monsieur sinon tu vas apprendre à me connaître... Hope


Pendant qu'il était en train de m'adresser cette adorable menace, je vis son regard dériver sur ma blouse où il y avait la petite plaquette avec mon nom et mon prénom écrit dessus. J'avais rajouté cette plaquette moi-même pour me donner un minimum d'importance, pour que les autres me respectent.

-- Très bien Hélio je...


Hélio venait de me prendre au dépourvu que je faisais ce qu'il me disait de faire. Soudain, la porte de la pièce s'ouvrit d'un coup sec et le gardien de toute à l'heure entra dans la pièce et me coupa dans mon élan. 

Cet échange avec Hélio avait été tumultueux, il ne s'était pas laissé faire alors j'avais l'impression d'avoir échoué, mais il a choisi de me parler à moi et à personne d'autre, je me sentais spéciale, je trouvais ça stupide de me sentir ainsi juste parceque un criminel avait décidé de me parler.

-- Ryder, on y retourne dépêche toi.

Le brun se leva en me regardant avec des yeux plein de malice tout en suivant le gardien très doucement, une fois qu'il fut prêt de moi, il se rapproche de mon épaule pour me chuchoter très rapidement quelques mots.


-- À bientôt little swan..


Un frisson parcouru l'entièreté de mon corps suite à son souffle qui venait de s'échouer au creux de mon oreille, aussitôt le gardien l'attrapa pour l'éloigner de moi par peur d'un faux pas de sa part, mais c'était déjà trop tard.

J'avais entendu ces mots et ils m'avaient donné une décharge électrique le long de ma nuque.La situation me rendait vulnérable, le stress était à présent au point mort et je détestais le comportement du prisonnier, mais il m'intriguait. Ce n'était que mon avis, mais pour moi Hélio cachait quelque chose d'important derrière cette carapace. little swan..


J'allais me répéter ces mots en boucle pendant un moment.


Une fois que le gardien et le détenu étaient enfin sortis de la pièce, je les suivis de près puis sortis à mon tour de cette pièce, j'avais qu'une hâte, c'était de sortir de cette prison et retrouvé l'air de l'extérieur, je me sentais compressée dans cet endroit.


J'étais venu pour faire une évaluation très importante, mais il s'était mis à parler seulement pour crier ou me menacer, je n'avais pas réussi à l'évaluer correctement...Je fis le chemin inverse que j'ai fait il y a quelques heures puis déposai de nouveau ma blouse et repris mon manteau et mon sac à main. Quand je sortis de l'infirmerie le maton, gringalet, m'interpella.


-- Mademoiselle, Ryder vous a-t-il adressé la parole ?


Je savais qu'Hélio ne parlait pas aux autres, mais à moi, il m'avait parlé effectivement.


-- Oui nous avons parlé brièvement, je n'ai rien fait de spécial monsieur.


J'essayais de convaincre le gardien que je n'avais rien fait d'autre que discuter, j'avais tout simplement fait mon travail, et ça venait seulement de son plein gré.


-- Honnêtement, je ne sais pas comment vous avez fait depuis son arrivé, il n'a parlé à personne, il n'est pas violent, mais il nous parait à tous comment je peux dire... Mort de l'intérieur.


La déclaration du gringalet rejoignit parfaitement ce que je pensais depuis que j'avais parlé avec le criminel, ce n'était qu'une carapace au fond, j'étais sûr que ce dernier cachait une tristesse énorme cela se lisait en lui.


Je ne savais pas de quoi il s'agissait, mais j'avais été appelé pour ça, je ne savais pas encore ce qui allait se passer par la suite, mais je savais une chose. Je voulais impérativement revenir. J'étais curieuse pourquoi m'avait-il choisi ?


-- Il à l'air vide d'émotions, mais je pense que son mutisme n'a rien avoir, il ne parle pas par envie et non parceque il n'a pas le choix. Monsieur Ryder sait très bien ce qu'il fait.Le gardien haussa les épaules peu convaincues par ce que je venais de lui dire, je lui fis un signe de tête poliment puis me dirigeai vers la sortie. Je me fichais de ce qu'il pensait, je devais découvrir qui était cet homme si intrigant.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 01 ⏰

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