5 - ROSE-MARY

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« Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: Ta houlette et ton bâton me rassurent. »
Louis - Segond Bible.








ROSE-MARY










Ruelle, environ deux heures du matin.




Il faut que je sorte de cette ruelle, et vite...

Je vais mourir...

Est-ce qu'il me suit ?

Je tourne un tout petit peu la tête mais me résigne très vite et je retourne la tête devant moi en serrant mes bras encore plus fort.

Non, ne regarde pas en arrière.

Juste continue...

À ce moment, une main sale agrippe brusquement mon bras, me tirant en arrière. Une odeur nauséabonde de sueur et de décomposition envahit mes narines, me donnant envie de vomir. Je me débats, essayant de me libérer, mais la poigne du sans abris est ferme, ses ongles sales s'enfonçant dans ma peau.

Mon dieu j'ai envie de vomir.

Lâchez-moi ! criai-je, mon cœur battant à tout rompre.

Ses yeux sont fous, injectés de sang, et son visage se tord en une grimace de mécontentement. Il tire plus fort, me forçant à reculer.

J'ai juste besoin d'une petite pièce, marmonne-t-il d'une voix rauque, son haleine fétide me faisant tourner la tête.

Je ressens un relan de nausée.

S'il vous plaît, insiste-t-il, sa voix se brisant presque en un sanglot. Vous ne comprenez pas... C'est une question de vie ou de mort pour moi.

Pour moi aussi !

Ses mains tremblent et son regard devient implorant, presque désespéré. Ses yeux sont deux abîmes de souffrance, des fenêtres sur un monde de misère sans fin. Mon cœur se serre malgré moi, mais la peur est plus forte. Je suis pétrifiée, incapable de bouger, de parler. Je commence à trembler.

Vous avez une famille, n'est-ce pas ? poursuit-il, ses paroles devenant de plus en plus incohérentes. Moi aussi, j'avais une famille autrefois... Avant que tout ne s'écroule. Maintenant, je suis seul. Je n'ai plus rien... plus personne. Juste une petite pièce... pour manger, pour survivre encore un jour.

Sa voix se fait plus pressante, plus désespérée, et je sens mes yeux se remplir de larmes. La douleur et le désespoir dans son regard sont palpables, presque insupportables. Il n'est plus seulement un clochard ; il est l'incarnation de la détresse humaine, de la chute sans fin.

Je vais mourir ici, c'est sûr...

Les larmes commencent à remplir mes yeux, brouillant ma vision. Le désespoir et la terreur se mêlent, créant un cocktail d'émotions presque paralysant.

Je tire de toutes mes forces, parvenant finalement à me libérer de son emprise. Mon bras me fait encore mal comme si, il était encore enchaîné à sa poigne. Je trébuche en arrière, presque tombant, mais je parviens à retrouver mon équilibre. Je cherche à une allure folle dans ma poche une pièce à lui donner mais j'en ai pas le seule truc que j'ai c'est un billet de 100$ que je lui tend. Mes mains tremblent comme des filles.

T.. Tenez..

Enfin, je lui lance presque dessus pour m'en débarrasser et je recommence à reprendre ma marche rapide, presque en courant. Mon souffle est saccadé, et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil derrière moi, m'assurant qu'il ne me suit plus.

Creepy SoulmateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant