Creepy Soulmate

11 - ROSE-MARY

ROSE-MARY

Je prends une pause et me rends à la salle de repos. La pièce est presque entièrement plongée dans l'obscurité, éclairée uniquement par les néons fatigués accrochés au plafond. L'air est lourd, saturé d'une odeur de café refroidi et de papier jauni, un contraste avec le tumulte des bureaux plus tôt dans la journée.

Ma tasse de café en main je vais m'asseoir à l'une des petites tables en plastique, observant la vapeur qui s'échappe du liquide sombre.

Mon troisième de la journée.

— Détends-toi, c'est juste la fatigue, me dis-je en prenant une gorgée.

Mais cette fois, le goût amer du café ne m'apporte aucun réconfort. Au contraire, il laisse une amertume étrange sur ma langue, comme si quelque chose n'allait vraiment pas.

Mais alors que je commence à me détendre, une sensation étrange commence à monter en moi, une pression sur ma poitrine qui me rend de plus en plus inconfortable.

Je ne suis pas seule... Je le sens.

Un frisson parcourt ma colonne vertébrale, je me redresse et mes yeux s'ouvrent immédiatement, scrutant les ombres mouvantes projetées par les néons clignotants.

— Il y a quelqu'un ?

Je jette un coup d'œil aux coins sombres de la pièce, mais rien ne semble bouger. Pourtant, ce sentiment de présence est de plus en plus fort, oppressant.

C'est ridicule.

Il n'y a personne ici.

Tu es seule dans cette pièce.

Mais cette conviction se heurte à une peur viscérale qui m'envahit peu à peu et j'entends un bruit.

Peut-être que c'est lui.

C'est peut-être ce type de la ruelle.

Peut-être qu'il est revenu pour te suivre.

Ce ne serait pas si surprenant, non ?

Je le cherche depuis un mois.

Je tente de chasser ces pensées, mais chaque ombre semble plus menaçante que la précédente. Je vérifie la pièce une fois de plus, en essayant de rationaliser ma peur.

Non mais tu deviens paranoïaque, ça fait plus de un mois.

— He oh ?! Il y a quelqu'un ? Demandais je cette fois ci la voix tremblante.

Je tente de rationaliser, mais chaque mouvement dans la pièce semble amplifié, chaque ombre paraît plus menaçante.

Quand j'entends un second bruit.

Ce n'est rien.

C'est juste ton imagination qui te joue des tours.

Concentre-toi.

Je sens une goutte de sueur froide glisser le long de ma nuque, et je repose ma tasse, le bruit du verre contre le plastique me faisant sursauter.

— Putain je-

Je dois retourner au travail, ça me changera les idées.

Je respire profondément, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur, mais en vain. Je me lève brusquement, le cœur battant la chamade, et me dirige vers la porte, mes pas résonnant dans le silence pesant. Mes mains tremblent légèrement alors que je pose une main sur la poignée, hésitant un moment et l'ouvrant doucement.