Creepy Soulmate

10 - ROSE-MARY

ROSE MARY

🌸 Fin Avril 2024
Lieu de travail de Rose-Mary

New York, la ville qui ne dort jamais.

Depuis que j'ai posé le pied ici, tout a été un tourbillon. Les lumières, les foules, l'énergie palpable qui imprègne chaque rue... Mais aujourd'hui, tout ce que je ressens, c'est la fatigue.

Une lassitude qui s'est installée dans mes os, comme un poids que je traîne depuis des semaines. Depuis ce jour où tout a basculé.

Cette affaire m'obsède.

A tel point que chez moi, j'ai déjà fait un mur d'enquêtes. Mes recherches m'ont menés à rien. Je suis un piètre journaliste...

Mais il y a un point que je n'ai pas regarder. Les caméras de surveillances de la supérette où je me suis réfugiée. Il doit y en avoir à l'intérieur et à l'extérieur, avec un peu de chances je pourrais voir quelque chose.

Alors que je suis assise à mon petit bureau, coincée dans un coin sombre de la rédaction, entre la salle des archives et la machine à café qui ne cesse de bourdonner je cherche encore quelques documents pour finir ce qu'on m'a demandé de faire, enfin... ce que Luke m'a demandé.

Le bureau est à peine assez grand pour mon ordinateur portable, une tasse de café froide depuis des heures, et le tas de papiers que je dois trier.

En plus de ça, comme ci cela ne suffisait pas, le bruit incessant du clavier des autres rédacteurs, le va-et-vient constant des collègues plus expérimentés qui me frôlent sans même me regarder, contribue à l'atmosphère oppressante qui règne ici et qui me rappelle que je ne suis qu'une simple stagiaire.

Mon ordinateur portable émet un léger bourdonnement, la page blanche du traitement de texte me nargue, attendant que je la remplisse de mots, d'idées, de quelque chose... Mais rien ne vient.

Je pensais que je passerais mes journées à écrire des articles, à couvrir des événements palpitants, à apprendre des meilleurs... mais la réalité est bien différente.

Pourquoi suis-je ici déjà ?

Parce que tu veux être journaliste ?

Je me pose cette question plusieurs fois par jour. Une ville comme New York, ça vend du rêve, mais pour l'instant, tout ce que je fais, c'est essayer de ne pas m'écrouler sous le poids des petites humiliations quotidiennes.

J'ai menti à Sam, il n'a pas trouvé un nouveau souffre douleur. Je suis la seule et l'unique.

C'est censé être temporaire...

La porte du bureau de Luke claque brusquement, me tirant de mes pensées. Mon corps se tend, mes doigts serrent légèrement le bord de mon bureau.

Encore un coup de sa mauvaise humeur matinale... Qu'est-ce qu'il va encore me demander ?

Je lève les yeux timidement, essayant de cacher mon appréhension. Luke s'avance vers moi d'un pas rapide et déterminé. Il porte sous son bras un dossier épais, qui semble avoir été manipulé plusieurs fois, et dans sa main, un gobelet de café dont la vapeur s'échappe encore. Il ne me regarde pas vraiment. Son regard est froid, détaché, indifférent. Je n'existe pas vraiment pour lui, je suis juste une ombre, une présence dispensable dans l'immense machine de cette rédaction.

Il dépose le dossier sur mon bureau avec un bruit sourd qui résonne étrangement fort dans ce petit coin exigu. Je sens le bois du bureau vibrer sous l'impact.