Creepy Soulmate

13 - ROSE-MARY

ROSE-MARY

Une semaine après,
Début 🌸 Mai 2024.

Je hurlai à Samantha de courir plus vite alors que nous dévalions la colline, notre souffle court se mêlant à la pluie battante. Chaque mot était un cri d'urgence, une prière désespérée pour qu'elle tienne le rythme, qu'elle ne se laisse pas distancer par la peur qui nous poursuivait. Le vent siffla à nos oreilles, emportant avec lui les échos de mes paroles, mais elle m'entendit. Je vis ses jambes trembler, ses pieds glisser sur le sol boueux, mais elle continua de courir, poussée par la même terreur qui me hantait.

Le sol mouillé sous nos pieds se dérobait à chaque pas, nos chaussures s'enfonçant dans la boue, ralentissant notre fuite. Mais je ne pouvais pas m'arrêter, je ne devais pas m'arrêter. Si je m'arrête, ça nous attrapera, ça nous rattrapera. Je n'osais pas me retourner pour vérifier si quelque chose nous suivait, mais l'angoisse qui nouait mon ventre était bien réelle, tout comme la terreur qui contractait mes muscles.

— Dépêche-toi, Sam ! Criais-je, les larmes se mêlant à la pluie sur mon visage. Il faut qu'on rentre vite !

Samantha, trempée jusqu'aux os et couverte de boue, courait à mes côtés. Son visage était marqué par la peur, et elle avait du mal à suivre le rythme.

Les arbres se dressaient autour de nous, menaçants, leurs ombres s'allongeant sous la lumière déclinante du jour. Chaque bruissement de feuilles me faisait sursauter, chaque craquement de branche semblait annoncer une catastrophe imminente.

Pourquoi avons-nous joué si loin ? Pourquoi n'ai-je pas écouté maman ?

— Je... je sais, Rose-Mary ! Mais ça glisse ! On ne peut pas aller plus vite !

La maison se profilait enfin devant nous, une silhouette sombre dans la nuit. En approchant, j'aperçus ma mère se tenant dans l'encadrement de la porte, ses bras croisés et son visage durci par l'angoisse et l'énervement. Ses yeux perçaient les ténèbres, et je pouvais sentir son regard se poser sur nous avec une intensité presque palpable.

— Maman !

Je hurlai, ma voix brisée par la terreur, le mot s'échappant de ma gorge comme un appel à l'aide désespéré, je l'appelais, comme si sa présence pouvait effacer ce que nous avions ressenti, ce qui nous avait poussé à fuir.

— Où étiez-vous ? rugit-elle, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre. Pourquoi avez-vous mis autant de temps à revenir ?

Samantha était à mes côtés, secouée de tremblements, ses joues ravagées par les larmes et la boue. Nous devions avoir l'air de deux folles échappées d'un cauchemar, avec nos vêtements déchirés et nos visages marqués par l'effroi.

Je voulus répondre, mais les mots restèrent coincés dans ma gorge. J'ouvris la bouche, mais aucun son n'en sortit. Mon esprit tourbillonnait, cherchant désespérément à mettre de l'ordre dans le chaos de mes pensées, à comprendre ce qui s'était passé.

Dis-lui... dis-lui ce que tu as vu, dis-lui pourquoi tu as couru.

Mais je n'y arrivais pas. Les mots se refusaient à moi, bloqués par la peur qui serrait ma poitrine.

— Maman, s'il te plaît, aide-nous...

Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine, les larmes coulant librement maintenant. J'étais à bout de souffle, tremblante, et la terreur me nouait l'estomac. Samantha se tenait à mes côtés, aussi effrayée que moi, les yeux écarquillés et les mains tremblantes.