Chapitre 3: T.I.R

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De nos jours:

                   Cela n'avait pas raté. Danny Vargas, le chef du cartel, n'avait pas lâché Chaïma du regard. Elle était assise, jambes croisées, sur un des tabourets du bar en buvant nonchalamment un cocktail à base de Tequila.

Il finit par se rapprocher d'elle, faisant un geste rapide au barman. Celui-ci, sans un mot, posa un autre  verre devant Chaïma. Elle prit le verre dans ses mains, tout en jetant une oeillade assassine au puissant narco trafiquant.

L'homme prit la main de la belle inconnue qu'il porta à ses lèvres.  

-" Un nouveau visage. C'est agréable." Murmura t-il, ses yeux s'attardant sur ses lèvres.

Elle se rapprocha de lui, affichant un sourire énigmatique.

-" Aussi agréable que d'être remarqué par le seigneur Vargas en personne."

Elle trouvait le compliment outré et se demandait si l'homme allait tomber dans le panneau. Heureusement pour elle, le seigneur Vargas avait l'habitude que les femmes le reconnaissent  et cherchent à le séduire.

-" Quel tristesse d'être de voir une belle femme assise seule. Venez plutôt à ma table."

-" M'avez-vous prise pour une de vos "régulières"? Il faudrait faire mieux que ça et m'emmener dans un endroit plus convenable."

Le chef du Cartel fronça un sourcil. Ce n'était pas souvent qu'on lui résistait un peu. Sans un mot, il lui tendit son bras. Bien qu'elle bouillait de l'intérieur de voir cet homme aussi sûr de lui et de sa conquête, elle obéit sans hésitation apparente.

Ils marchèrent à travers un dédale de couloirs sombres, suivis de près par plusieurs gardes du corps lourdement armés. Ils arrivèrent enfin devant une porte en bois massif. D'un geste assuré, Vargas l'ouvrit, révélant une suite luxueuse. Les gardes du corps refermèrent la porte derrière eux et attendirent à l'extérieur.

La pièce était somptueusement décorée de meubles en bois sombres et de tentures de soie rouge. Un lustre en cristal diffusait une lumière tamisée, ajoutant une touche d'élégance à l'ensemble. 

Vargas invita Chaïma à s'assoir sur un canapé en cuir d'une couleur similaire aux tentures. Il s'assit à ses côtés et s'approcha dangereusement. Convaincu qu'elle était sous son charme, il commença à effleurer de ses lèvres la gorge de la jeune femme. 

Au moment où il s'apprêtait à aller plus loin, des cris perçants retentirent à l'extérieur. Vargas se figea, le visage assombrit par l'inquiétude. Cela avait l'air d'être de plus en plus le chaos à l'extérieur.

-" Ne bouge pas." Dit -il a Chaïma.

-" Vous plaisantez j'espère." Dit elle.

Vargas la regarda, surpris. Elle se leva et sa peau commença à émettre des arabesques bleues qui blanchissaient petit à petit. Elle toucha son collier et en une fraction de seconde, sa robe rouge se transforma en une tenue noire et près du corps incroyablement résistante.

La porte s'ouvrit avec fracas. Un des gardes du corps pénétra dans la pièce pour aider son chef à s'enfuir. Mais il n'eut pas le temps de dire un mot, Chaïma avait levé sa main en sa direction, propulsant une puissante décharge de vibranium et le tuant sur le coup.

D'autres gardes pénétrèrent dans la pièce. Tout le corps de Chaïma eut l'air de se charger d'une énergie bleutée qu'elle projeta sur tous les gardes. Ils subirent le même sort que le premier, sous le regard horrifié de Vargas.

A l'extérieur, tout était étrangement silencieux. Un homme, affublé d'un costume à capuche, d'un masque et armé d'une épée, pénétra enfin dans la pièce.

Vargas se rua sur une machette qui était accrochée à un mur et la pointa en direction de Chaïma et de l'homme masqué. 

-" MAIS VOUS ÊTES QUI BON SANG?" hurla t'il.

L'homme masqué s'avança mais ne dit pas un  mot. Avec la rage du désespoir, Vargas s'élança vers l'homme. Celui-ci esquiva au dernier moment, désarma Vargas et d'un d'un coup sec, l'égorgea de son épée.

Sans un mot, ils firent demi-tour et partirent pendant que le puissant Chef du cartel rendait son dernier souffle.

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7 ans auparavant:

Même si sa fierté l'empêchait de l'admettre, elle s'était régalée avec cette ration de poulet. Ils avaient mangé en silence. Malgré tout, rien n'était silencieux dans la nuit Wakandaise, on était en début de soirée et les créatures de la nuit commençaient à s'éveiller.

Ce fût Chaïma qui brisa le silence de manière cynique.

-" Bon on fait quoi maintenant? Je sors une guitare et je chante "Kumbaya" pendant que tu grilles des Marshmallows?"

Bucky soupira.

-" On va se coucher. Une grosse journée nous attend demain. L'habitation que tu as brulée doit être reconstruite."

-" C'est une blague?"

-" Non. Vois ça comme un travail d'intérêt général."

-" C'est ça. Allons-nous coucher. Cela me donnera une possibilité de quitter ce lieu."

Bucky leva les yeux au ciel et l'emmena dans la tente. Chaïma constata qu'il avait prévu toutes les éventualités. T'Challa lui avait fourni des entraves en Vibranium qui lui mit aux mains et aux pieds. Elle n'eut pas d'autre choix que de se coucher dans le lit de camp ainsi immobilisé. Une fois couché, les entraves aux pieds s'aimantèrent automatiquement au lit. 

Bucky se changea et se coucha près d'elle. 

-" Tu peux pas aller dormir ailleurs?" dit elle de mauvaise humeur.

-" Il n'y a qu'un lit deux places. Donc non , je ne dormirais pas ailleurs. Et puis nous avons déjà dormi ensemble je te rappelle, tu n'en mourras pas."

-" Mais pourquoi tu fais tout ça, Bucky? Tu as dit que tu ne voulais plus de moi dans ta vie. Tu as été très clair là-dessus. Pourquoi ne tiens-tu pas parole? Laisse-moi partir."

-" Parce que la mémoire me revient petit à petit. Et que j'ai commencé à me souvenir de toi au temps où j'étais le Soldat de l'Hiver." 

Ces dernières paroles laissèrent Chaïma interdite.

-" Je me souviens de ta voix calme lors de mes réveils." dit-il doucement. -" Je me souviens qu'il t'arrivait de gifler des médecins s'ils se montraient trop brutales avec moi. Et surtout,  je me souviens de tes yeux tristes quand je partais en mission. Je te crois à présent, tu ne voulais pas ça."

Chaïma resta silencieuse, incapable de dire le moindre mot.

-" Tu étais dans le mauvais camp." reprit il. -" Mais tu as pris soin de moi à ta manière.  A mon tour de prendre soin de toi et d'essayer de trouver un moyen pour que tu ailles mieux."

Il se tourna sur le côté pour dormir. Dans les ténèbres de la nuit, une larme coula sur la joue de Chaïma.


Baast l'éternelle Volume 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant