Tes cheveux couleur neige

Chapitre 2: LA SOIRÉE

C'était Jean.

Ma respiration se bloque alors que mon cerveau tourne à toute allure. "Mais oui... Jeannot, c'est Jean ! Il était donc bien à la fête chez Alicia."

Je sors mon téléphone de ma poche alors que Jean somnole sur le canapé et j'écris rapidement à Éloïse.

« Éloïse, j'ai une info qui pourrait te plaire, appelle-moi demain. » Puis je range mon téléphone. Je suis beaucoup plus à l'aise par téléphone, ce qui facilite grandement notre relation avec Éloïse.

Je pars poser Raphaël dans son lit alors qu'il dort maintenant profondément et retourne dans le salon où je tente de réveiller Jean.

— Hmm... Il dit en se redressant légèrement. Oh ! Qu'est-ce que tu fous là... ?

Il demande alors que ses yeux se ferment légèrement. Il se relève ensuite mais vacille et se tient au mur derrière lui. Je ne bouge pas, j'en suis incapable.

— Je... je suis la baby-sitter que tes parents ont appelée. Ils ne vont d'ailleurs pas tarder.

— Oups ! Je vais me coucher alors, qu'ils me voient pas comme ça, ils seraient énervés...

Il dit avec un léger haut le corps avant d'éclater de rire pour aucune raison. Puis il met sa main sur sa bouche et murmure un « chuuuut » avant de se diriger sur la pointe des pieds vers sa chambre. "Littéralement sur la pointe des pieds..." me souffle ma conscience. J'entends la porte claquer puis son lit s'affaisser et c'est alors que je me permets de reprendre ma respiration.

Leurs parents arrivent vers 1h45. J'ai eu le temps de ranger mes affaires de cours et de vérifier que tous les enfants dormaient, en oubliant volontairement d'aller dans la chambre de Jean et Raphaël.

Quand je rentre chez moi, il est deux heures trente et je suis crevée. Mon chat arrive en miaulant, je lui ressers donc des croquettes. Je me redresse et alors que je pensais être seule, je croise le regard de mon beau-père.

Ma mère n'est pas là ce soir et je pensais qu'il ne serait pas là non plus, mais je me suis trompée. Je le regarde descendre les escaliers. Il s'arrête à quelques pas de moi alors que je suis trop effrayée pour bouger et, quand il allume la lumière, les sourcils froncés, je comprends que la nuit ne faisait que commencer pour moi.

— Sacha ? Sacha, tu m'écoutes ?? T'es comme... absente depuis ce matin.

Je redresse la tête alors qu'Éloïse me regarde sans prêter attention au prof de physique.

— Bébé, t'es sûre que ça va..?

— Oui, oui, t'inquiète pas. Je dis en me redressant.

— Tu n'as jamais répondu à mes appels samedi, qu'est-ce que tu voulais me dire ?

— Ah oui, je t'avais dit que j'allais faire du baby-sitting ?

— Oui comme toujours quoi. Elle dit en prenant rapidement les cours.

— Bah c'était chez Jean.

— QUOI ?!

Elle hurle dans la classe tandis que toute la classe se retourne pour nous regarder, le prof y compris, qui lève les yeux au ciel pour continuer son cours.

— Chuuuuut ! chuchote la fille à côté de nous.

— Et alors ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Elle demande avec de gros points d'interrogation dans ses yeux.

— Il s'est passé qu'il a 7 frères et sœurs et qu'il est rentré complètement bourré. Il est juste parti se coucher, je sais même pas s'il se souvient que j'étais là.