Chapitre 4 : LA PLAGE

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Je tremble et éclate en sanglot sur le sol de ma chambre, brisée et en sang..

Un mois est passé depuis la soirée, j'ai été un fantôme depuis ce jour là. Je ne parlais plus, m'enfermais souvent dans les toilettes pour pleurer ou vomir. J'ai essayé de faire abstraction du sentiment de culpabilité qui me rongeait. "Peut-être qu'après tout, je n'aurais simplement pas du m'habiller comme cela." Il n'a pas recommencé depuis mais je me doute que la seule cause est la présence de ma mère ces derniers temps.

Ma mère n'est presque jamais à la maison, c'est une femme d'affaires qui voyage beaucoup. Elle m'aime et j'aime passer du temps avec elle. Pourtant, même si j'aimerais lui parler, lui partager ce que son amant me fait subir depuis deux ans m'est impossible. "Tu ne doit pas lui dire. Tout est de ta faute. C'est à cause de toi si je suis comme ça, si tu ne te montrais pas autant, si tu ne ressemblais pas autant à ta mère, si elle était plus présente pour assouvir mes besoins" Je ne serais pas son souffre-douleur. C'est ce qu'il m'a fait comprendre.

Tout est de ma faute.

Alors je ne dis rien. J'encaisse. Je n'ai pas de traces physiques de ce qu'il me fait, je ne peux donc rien dire à la police. "De toutes manières ils n'agissent jamais." Lorsqu'il me fouette à coup de ceinture il tape assez fort pour me faire mal mais pas assez pour me laisser une cicatrice assez profonde. Il ne le fait plus. Les seules cicatrices sont mental. "Ou alors je me les inflige seule".

J'essaie de faire de mon mieux pour ne rien laisser paraître, je ne passe plus de temps à la maison, je reste le plus longtemps au lycée ou dehors. Je reste éloignée de tout le monde, j'ai peur des hommes. Ils sont tous les mêmes.

Éloïse a remarqué que je n'étais plus comme à mon habitude alors après beaucoup de refus j'ai finalement accepter de passer une journée avec elle. C'est pour ça qu'elle m'a invité à la plage aujourd'hui. « On est en mars, il y aura personne! C'est parfait ! Prend juste de quoi te baigner je me charge du repas. » m'a-t-elle dit mot pour mot au téléphone.

Il est 10h45 quand je sors de chez moi avec un t-shirt large blanc et un short bleu ciel, mon maillot de bain une pièce sous mon t-shirt. J'ai aussi un vieux sac à bandoulière en crochet que j'avais fais quand j'avais douze ans, avec une serviette, une pince à cheveux et de la crème solaire dedans.

Quand j'arrive à 11h, la plage est effectivement vide, ce qui est étonnant pour un dimanche matin. Éloïse m'y attend, une serviette étendue sur la plage avec un parasol, elle avait mis sur la nappe une salade de pâte et de thon, des assiettes et couverts pour nous deux, du coca-cola, de l'eau, une salade de fruits et des gâteaux fait mains avec mon nom dessus.
Je laisse échapper un sourire ému alors qu'elle me sourit de toutes ses dents.

— Alors ? Contente ? Elle demande en me regardant toute sourire.

— C'est parfait, je dis en déglutissant alors que mon sourire ne s'enlève pas de mon visage.

Éloïse n'est pas maquillée aujourd'hui, c'est la première fois que je la vois sans rien. Elle est magnifique.

— Bon, d'abord on mange ou d'abord on se baigne ? Elle demande en regardant à tour de rôle l'océan et la nappe.

— Comme tu veux.

Elle me fait un sourire machiavélique et m'attrape par le bras pour que je la suive alors alors qu'elle court vers l'eau avant de me jeter dedans.

Je fais une tête outré bien que mes vêtements soit trempés. L'eau est froide mais supportable.
Je regarde rapidement autours de nous, vérifiant que nous sommes que toutes les deux. Puisque c'est le cas je me permets de me lâcher et souris de plus belle avant d'enlever mon t-shirt trempé pour lui lancer dessus. Elle ouvre grand la bouche, faussement choquée et commence à me jeter de l'eau avec ses mains. Je me jette sur elle et elle tombe à la reverse, elle aussi tremper.

Tes cheveux couleur neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant