Chapitre 5 : LE LIVRE

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Je redresse doucement la tête et, adossé à la porte, se trouve Jean qui me regarde avec un sourire émerveillé.

Mes jambes se clouent au sol, ma respiration se bloque alors que je ne peux lâcher mes yeux de Jean qui s'approche désormais de moi. J'angoisse, il n'était pas sensé m'entendre. Personne n'était sensé m'entendre.

— Wow ! C'était magnifique ! T'as vraiment du talent. Il dit avec un sourire.

Je me touche nerveusement le cou à la recherche de mon collier que je trouve et viens machinalement traîner le pendentif sur sa chaîne à répétition.

— Merci.

Il s'approche et vient se placer derrière moi, regardant le piano par dessus mon épaule.

— Tu sais jouer autres choses ?

— Je..

Je marque une pause et réfléchis, faisant de mon mieux pour pas le regarder.

— Je sais pas, je sais plus.. peut-être ?

Je relève la tête vers lui, je suis déjà petite habituellement mais quand je suis assise j'ai vraiment l'impression d'être une fourmi face à lui. "ou un minimoys" me souffle ma conscience.

Il lève un sourcil en me regardant avant de sourire de plus belle.

— Essaye, on verra bien.

Je souffle doucement pour moi-même. Je n'ai qu'une envie, prendre mes jambes à mon cou. Or, ce serait très étrange et je ne suis tout simplement pas capable de bouger. Alors je prend sur moi et regarde à nouveau le piano, essayant de me souvenir des musiques que j'avais appris.

Mes doigts se posent sur le piano et je joue un autre morceau dont je ne me souvenais même plus. Ma mémoire musculaire joue pour moi et ne me laisse pas le temps de comprendre ce qu'il se passe. Je fais quelques fausses notes de temps en temps qui ne s'entendent presque pas.

Quand je fini, mes mains sont moites. Je les essuie sur mon pantalon, n'osant pas regarder dans la direction de mon camarade.

— C'est magnifique.

Ma bouche s'ouvre, j'aimerais parler mais je ne sais pas quoi dire alors je la referme.

— Tu prend des cours ? Il demande en s'adossant au mur pendant que je me tourne vers lui.

J'attrape mon pendentif et joue avec.

— Non, mais j'en ai pris.

— Ils donnent des cours au lycée si tu veux, ça fait partie des clubs qu'ils présentent en début d'année.

— Des clubs ?

Il a l'air de prendre conscience que je n'étais pas la en début d'année et m'explique.

— Oui, en debut d'année des élèves de terminale passent dans les classes pour nous présenter les clubs et activités au lycée. Je ne les connais pas tous, j'avoue ne pas tout avoir écouté mais si tu cherches sur le site du lycée tu pourras probablement trouver les infos qu'il te faut.

Je souris légèrement en guise de remerciement et ne rajoute rien. Un silence gênant s'installe alors que personne ne parle. Puis quand je pense qu'il va prendre la parole, il ferme la bouche et s'éloigne.

— Ça va bientôt sonner, hésite pas à passer quand tu veux dans cette salle, elle est utilisée que pendant les heures méridiennes mais elle est toujours ouverte.

J'acquiesce d'un geste de tête et continue à faire glisser mon pendentif sur sa chaîne.
Comme il l'avait prédit, la cloche sonne et il sort, je sors quelques minutes plus tard et attend Éloïse dehors.

Tes cheveux couleur neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant