Sous le masque de la haine

9. Amaya

- On se réveille la princesse, dit Mirco en me poussant du lit.

Suite à cela je tombe brutalement sur mon bras, ce qui me fait un mal de chien. Alors je masse mon bras tout en me relevant.

- Assez fainéanter, tu vas reprendre le boulot.

Il me balance une photo que j'attrape.

- Tu as pour mission de tuer cet homme. Tu seras accompagné de Raffaele qui sera là pour te surveiller. Vous partez dans 5 minutes.

Il tourne les talons sans me laisser le temps de répondre. Sombre connard, fais le malin tant que tu le peux.

Encore un peu dans les vapes, je pose la photo sur mon lit et pars me préparer.

Quand je descend, un garde me dis que Raffaele m'attend dans la voiture. Je souffle et le dirige vers celle-ci. Je sens que la journée va être belle.
Je dois avouer que Raffaele m'effraie un peu. Je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec lui mais de ce que j'ai eu à apercevoir, il s'est calqué au modèle de Mirco, ce qui est loin de me rassurer sur nos futurs rapports.

- Bonjour, me dit Raffaele.

- Bonjour

Il ne s'attarde pas sur les formalités et démarre la voiture. Au moins il ne m'insulte ou ne me dénigre pas, c'est déjà ça.

- L'homme de qui tu dois te charger est un sicilien qui veut voler un peu trop haut. Moi je ne suis là que pour voir si tu es aussi efficace que le prétendent les rumeurs.

Les rumeurs ? Alors comme ça ça parle de moi. Je suis bien curieuse de savoir ce qui se dit dans le coin.

Je jette un regard vers lui. Il faut dire qu'il ressemble beaucoup à Mirco, qui lui a pris de leur père.

- Et ne t'inquiètes pas, nous avons eu la bénédiction des siciliens pour en finir avec lui.

Ah, ces bon vieux siciliens.

À peine a-t-il fini de parler qu'il me la musique au maximum. Okay, j'ai compris, le mec est asocial. Ce qui n'est pas pour me déplaire, je dois avouer.
Au bout d'une trentaine des minutes, il arrête la musique et coupe le contact.

- Nous sommes arrivés.

Si j'ai bien compris le delir de monsieur, il n'ouvre la bouche que pour aller droit à l'essentiel, il ne s'encombre pas des politesses. Je sens qu'on va bien s'entendre, ou plutôt que je vais bien m'entendre avec sa façon d'être.

Il me donne les indications et me fait descendre de la voiture. Devant l'immeuble, quelques hommes m'attendent déjà pour la mission.
Je revêt mon masque d'impassibilité et leur fais face. Là maintenant, je ne suis plus Amaya mais juste l'impitoyable tueuse.

- Quel appartement ?

- 3B madame

- Bien

Je leur donne quelques directives ainsi que le déroulement du plan.

Nous montons ensuite dans l'immeuble où je toque à la porte.

- Je sais que tu es là Micah alors sors et fais moi face, dis-je d'une voix pleine de colère.

Aucune réponse

- Tu ne peux pas te terrer indéfiniment dans cet appartement. Il faudra bien que tu sortes assumer tes actes.

- DEGAGE SALOPE, TU RISQUE DE DERANGER MES VOUSINS, j'entends crier de l'intérieur.

- Tu penses vraiment t'en sortir comme ça après m'avoir trompée ? Sors d'ici et fais moi face comme un homme au lieu de demander à quelle d'autre de parler à ta place.

La porte s'ouvre sur un homme assez grand et tatoué. Pour rendre plus crédible mon rôle, j'entre dans l'appartement en prétendant chercher le fameux Micah. Je ne vais quand même prendre le risque de le tuer dans le alors que n'importe qui peut ouvrir la porte de son appartement. Il ne faut quand même pas pousser le jeu.
Lorsque je suis assez éloignée de la porte avec toujours l'homme dans mes bottes, je fait volte-face et lui plante mon couteau dans l'épaule puis dans la cuisse.

- Que ce que tu fais conasse ?

Il allait bouger pour prendre son arme mais j'ai braqué la mienne sur lui.

- Un mouvement et ton crâne saute.

Je ne sais pas pour les autres mais j'aimes trop dire des trucs pareils aux gens. Je crois même vous avoir déjà dit que je suis assez sadique.

Il me regarde avant de plonger vers son arme mais malheureusement pour lui je suis plus rapide et une balle se loge dans la paume de sa main. Les gens n'aiment pas coopérer je vous dis.

- Pour qui tu travailles, gémit-il.

- Tu n'es pas en position de poser des questions mais comme je suis gentille, je vais te répondre. Après tout, il faut toujours exaucer les derniers voeux d'un mourrant.

Il me regarde avec une lueur de défis dans les yeux, comme s'il ne croit pas que je suis capable de le tuer. Ça ne me dérange pas, au moins comme ça l'effet surprise sera meilleure.
Je lui fais un petit sourire en coin et m'accroupis en face de lui

- Je viens de la part des italiens, dis-je avant de me redresser.

À peine la phrase finie que je vois l'homme trembler de tout son corps. C'est bien, au moins il sait qu'il ne s'en sortira pas.

Je le regarde une dernière fois et loge une balle dans son oeil gauche. Alala, j'avais oublié à quel point c'est jouissif.

Je sors de l'appartement et demande aux hommes de tout nettoyer.
Je sors de l'immeuble sans plus tarder et monte dans la voiture de Raffaele qui n'avait pas bougé. 

- Bon boulot Amaya.

- Gracias

Il démarre la voiture et nous partons.

Il me dépose ensuite à la maison et s'en va je ne sais où.
Je monte dans ma chambre et prend des somnifères pour m'endormir.
J'ai commencé à les prendre après avoir commis mon premier meurtre et je ne me suis jamais arrêtée. C'est la seule chose qui me permet de dormir. Bref, ce n'est pas le moment pour en parler car le sommeil m'emporte déjà.

________

Je me fais réveillée par Stefano qui avait besoin qu'on lui tienne compagnie parce que Mirco était parti en réunion avec son père et Raffaele. À croire que je suis son chien, mais je ne dirais rien. Il est quand même sympas donc voilà quoi.

- Raffaele a fait un bon rapport de ta mission de tout à l'heure, ce qui est assez rare chez lui. Il est du genre perfectionniste donc s'il a apprécié ton boulot ça veut dire que t'es excellente dans ce que tu fais.

Je le remercie tout en me redressant.
Il sort de la chambre et revient quelques minutes après avec un ordinateur qu'il pose sur ses genoux après s'être fait une place à côté de moi.

- On va regarder un film. Tu veux lequel ?

- Celui que tu préfère.

- Ok, on va voir un film d'action, mais avant allons faire du popcorn.

Il pause l'ordinateur et me tire hors du lit.

À ce rythme je crois bien que je finirai par perdre mon bras dans cette maison.

Dans la cuisine, il se charge de prendre tout ce dont nous avons besoin puis nous nous mettons au boulot. Bien évidemment, nous avons foirée 1001 fois avant de réussir. Je rigole, je n'ai pas compté.