Chapitre 3

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Lucas prit une grande inspiration alors que nous arrivions à notre tour au contrôle routier. Il abaissa lentement la fenêtre et adressa un sourire nerveux au policier qui s'approchait.

-Bonsoir, monsieur.
Commença Lucas d'une voix légèrement tremblante.

-J'ai reçu un cadeau de mon beau-père pour célébrer nos fiançailles, c'est du porc, mais mon beau-père ne sait pas que ma femme et moi sommes musulmans. Je voudrais m'en débarrasser discrètement. Est-ce que je pourrais jeter le sac poubelle dans la prochaine benne à ordures que nous croiserons ?

Lucas regarda anxieusement le policier, espérant que cette explication suffirait à éviter une fouille plus approfondie.

-Euh, la pelle et le sceau ?
Dit le policier, regardant dans le siège arrière de la voiture.

Lucas prit une seconde pour rassembler ses pensées.

-C'est parce que cette voiture ne nous appartient pas, elle est à mes grands-parents qui habitent dans une ferme. Ils m'ont donc demandé de la ramener, vu qu'il y avait leur outils de travail et en plus c'est l'anniversaire de ma femme nous allons le fêter là-bas.

Répondit-il finalement, en espérant que son explication paraîtrait plausible.

Le policier observa Lucas avec attention, puis demanda d'un ton professionnel : Puis-je voir les papiers du véhicule, s'il vous plaît ?

Lucas acquiesça avec un léger signe de tête. Il fouilla rapidement dans la boîte à gants et sortit les papiers du véhicule, ainsi que son permis de conduire.

Il les tendit poliment au policier, espérant que cela clarifierait la situation et apaiserait ses suspicions.

Le policier prit les papiers que Lucas lui tendait et les examina rapidement. Après un bref regard, il lui rendit les papiers avec un grand sourire aux lèvres.

-Désolé du dérangement, Monsieur !
Dit-il cordialement à Lucas.

Puis, se tournant vers son collègue, il ajouta.

-Laisse-les passer.

Lucas expira un soupir de soulagement tandis que les policiers levaient la main pour indiquer qu'ils pouvaient continuer leur chemin.

Un grand soulagement m'envahit alors que les policiers nous laissaient enfin passer. Durant tout le reste du trajet, Lucas et moi n'avons pas échangé un mot. L'atmosphère dans la voiture était chargée de tension et de réflexion sur ce qui venait de se passer.

Quelques kilomètres plus tard, nous arrivions enfin dans les bois.

Descendant de la voiture, nous ouvrions la portière arrière avec précaution. Sous l'éclairage des feux de la voiture et de la lueur douce de la lune, Lucas prit fermement la pelle et le sceau avant d'ouvrir le coffre.

Il se mit à creuser, enfonçant la pelle dans le sol mou de la forêt, tandis que je ramassais la terre qu'il déplaçait, la tassant soigneusement dans le sceau.

Chaque mouvement de la pelle résonnait dans le silence paisible de la forêt.

Lucas se dirigea ensuite vers l'arrière de la voiture. Il prit le sac du coffre s'avança vers le trou.

Arrivé au bord du trou, Lucas hésita un instant, regardant fixement le sac. Puis, sans un mot, il le laissa tomber dans le trou.

Le sac fit un bruit mat en touchant le fond, puis Lucas se mit à recouvrir le tout avec la terre, utilisant la pelle pour remplir le trou. Chaque geste était précis, presque mécanique, comme s'il voulait effacer toute trace de ce qu'ils venaient de faire.

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