Chapitre 7

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-QU'EST-CE QUI VA PAS CHEZ TOI?
Lui criai-je.

Esteban saisit ma mâchoire de sa main, son regard perçant plongeant dans le mien avec une intensité qui me glaça plus que l'eau froide.

Il rapprocha son visage du mien, sa voix grave et menaçante résonnant dans la pièce.

-ÉCOUTE-MOI BIEN, CÉLINE. QUAND JE DEMANDE UN TRUC, TU M'OBÉIS AU DOIGT ET À L'ŒIL. JE NE SUIS PAS UN HOMME QU'ON IGNORE OU QU'ON DÉLAISSE. CHAQUE SECONDE DE MON TEMPS EST PRÉCIEUSE, ET JE N'AI PAS DE TEMPS À PERDRE AVEC TES CAPRICES.

Il resserra légèrement sa prise sur ma mâchoire, comme pour s'assurer que j'avais bien compris la gravité de ses paroles.

TU TE CHANGES IMMÉDIATEMENT ET TU ME REJOINS DANS LA VOITURE. SI DANS 30 MINUTES TU N'ES PAS LÀ, JE TE PROMETS QUE TU VERRAS LE VRAI VISAGE DU NOM DE QUINTUS.

Sa voix, froide et autoritaire, résonnait encore dans mes oreilles alors qu'il relâchait enfin ma mâchoire. Sans un mot de plus, il sortit de la chambre, me laissant
tremblante dans l'eau glacée.

Aussitôt, la femme de chambre revint en courant, me sortit précipitamment de l'eau et me tendit une tenue.

-Monsieur Esteban a lui-même choisi cette robe pour vous.
Dit-elle avec une note d'urgence dans la voix.

La robe était somptueuse, d'un rouge profond qui semblait presque briller. Elle était confectionnée en soie, avec un décolleté en V plongeant et des manches longues en dentelle délicate. La taille était cintrée, soulignant les courbes et se terminant en une jupe fluide qui caressait les chevilles.

Je pris une douche rapide, me brossai les dents et m'habillai en hâte. Une fois prête, je pris quelques instants pour arranger mon lit, plus par réflexe que par véritable nécessité. Puis, avec un mélange de résignation et de détermination, je descendis pour rejoindre Esteban dans la voiture.

En entrant dans la voiture, je remarquai qu'Esteban ouvrait les yeux comme s'il ne s'attendait pas à ce que la robe m'aille aussi bien.

T'aurais pas pu choisir une autre tenue pour aller 'faire les magasins' ?
Dis-je avec une pointe de sarcasme.

-On dit merci, et d'ailleurs, pourquoi tu as pris 5 minutes de plus ?
Répondit-il, son ton toujours autoritaire.

-J'arrangeais mon lit
Répliquai-je simplement.

-QUOI ?
Dit-il, choqué.

-Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans 'j'arrangeais mon lit' ?
Insistai-je.

-Mais j'ai des femmes de chambre pour ça. Rétorqua-t-il.

-Et alors ? Elles ne sont pas tes esclaves.

-Elles sont payées pour ça.
Répliqua-t-il sèchement.

-Payées pour faire leur travail, pas pour travailler indéfiniment.
Répondis-je avec fermeté.

Il sourit en mettant sa main sur sa bouche, presque satisfait de ma réponse.

-Je sais pas si tu te rends compte que t'es en train de parler à Esteban Quintus, l'un des plus grands mafieux de Colombie, ou si t'as juste des couilles de fou.

- J'ai juste pas peur de toi, mais par contre si tu recries sur moi comme tu l'as fait ce matin c'est les tiennes que je vais couper. Dis-je d'un ton serein.

Un silence tendu s'installa dans la voiture. Esteban me fixa, surpris par ma hardiesse. Puis, lentement, un sourire narquois se dessina sur ses lèvres.

- Intéressant.
Murmura-t-il finalement. Très intéressant. Tu sais que tu joues avec le feu, n'est-ce pas ?

Je soutiens son regard, refusant de me laisser intimider.

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