Chapitre 17 - Lolita, une nouvelle pas si innocente que ça ?

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Quinze heure trente, je marchais dans la cour, le cœur palpitant et la boule au ventre. Durant les deux précédentes heures de cours, je n'avais sans cesse pensée à vendredi soir, la dispute avec Castiel. Depuis, ça me rongeait, ça me faisait mal qu'il pense que j'avais fait ça exprès pour qu'on se fasse prendre, mais je ne pouvais pas lui dire la réelle cause de mon comportement. Castiel n'était pas quelqu'un de méchant, bien qu'au tout début j'avais peur de lui, en un mois j'avais pu apprendre à le connaître et j'arrivais même à me sentir plus confiante à ses côtés, chose qui me paraissait improbable à mon arrivée ici.
Il était là, adossé à la grille du lycée, tirant une taffe de cigarette, puis deux, puis trois, le regard au loin. Je tripotais les manches de ma veste de mes mains moites, j'avais peur de sa réaction, mais j'avais pris une décision. Je voulais qu'il me pardonne, qu'il arrête de m'ignorer. Pourtant, plus je m'approchais et plus je voulais m'enfuir, il était connu pour être impulsif et j'en avais payé les frais.
Un nuage de fumée sortait de sa bouche avant que son regard ne croise le mien, mon corps se crispait. Qu'est-ce que je faisais là ?

-Euh...
-Quelque chose à dire ?
Fit-il avec un léger sourire en coin qui me surprit.
-Oui en fait je... je voulais... enfin... Balbutiais-je.

Je le voyais qui me faisait toujours ce sourire narquois, j'avais l'impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine, à tel point que j'en avais des sueurs froide. Pourquoi il me regardait comme ça ?

-Je voulais... m'excuser.
-Tsss...
Ricana-t-il. Tout ça pour ça ?

Je relevais la tête, surprise. Ca le faisait rire ? Mais pourquoi ?

-C'est plus moi qui suit en tort dans l'histoire, je t'ai gueulé dessus sous le coup de la colère et j'avais pas mal bu. Lança-t-il finalement.
-Non, c'est... c'est de ma faute.
-Ouais aussi.
Dit-il en haussant les épaules.
-Tu m'en veux ?
-Laisse-moi réfléchir...
Commença-t-il avec un sourire carnassier. Plus maintenant.

Je sentais un poids se retirer de mes épaules, je soufflais de soulagement alors qu'un fin sourire venait se dessiner sur mon visage. Ma réaction le fit sourire à son tour. En fin de compte, je m'étais vraiment angoissée pour rien. Soudain, un petit détail traversait mon esprit, je fourrais ma main dans ma poche de veste avant de tâter l'intérieur. Il arquait un sourcil, se demandant ce que je recherchais avec autant d'entrain. Une fois le petit objet entre mes doigts, je le sortais avant de lui tendre.

-Tiens, je crois tu as perdu ça.

Il fixait en détail le médiator avant de le prendre du bout des doigts et le retourner entre ceux-ci, le regard vide. Puis un petit ricanement cassait le silence, et d'un geste décidé, il le balançait aussi loin qu'il pouvait sous mon regard surprit.

-C'est gentil mais... je n'en veux plus. Rit-il.

Je me grattais l'arrière de la tête en riant nerveusement. Je me sentais stupide et je ne savais pas pourquoi. La sonnerie des cours sonnait comme une libération pour moi. Castiel écrasait son mégot sur le goudron avant de prendre la direction de notre salle de classe, moi sur ses pas. Alors que l'on franchissait le portail, je sentais un regard insistant sur moi, je relevais la tête et vis Debrah, appuyée contre le mur à côté de la porte d'entrée. Elle nous regardait, les sourcils froncés avant d'entrer dans l'établissement. Une vague de stress envahissait mon être. Cette fille me faisait peur.

◄►◄►

Fin des cours, enfin. Je marchais une fois de plus toute seule dans la cour en direction de la sortie, à vrai dire ça commençait à être une petite habitude. Rosalya était partie en vitesse rejoindre son petit ami et bien que je me sente un peu proche de certain de mes autres camarades ce n'était pas la même complicité. Soudain, quelqu'un m'interpellait, puis je sentais une main sur mon épaule. Relevant la tête, j'apercevais Sebastian, un sourire amical aux lèvres.

-Je sais que c'est pas le jour du club de cuisine mais je me suis dit qu'on pouvait se voir en dehors aussi ! Rit-il.

J'affichais un petit sourire embarrassée. C'est étrange, mais je ne savais plus comment me comporter avec lui depuis que je savais qu'il était le fils de Morgan.

-Je te dérange pas au moins ?
-Non non !
Me précipitais-je de répondre.
-Et puis j'en ai profité, tu n'étais pas avec cette fille aux cheveux blancs ! Rit-il à nouveau.
-Rosalya, on est souvent ensemble c'est vrai. Souriais-je.
-Hum... tu veux qu'on fasse un bout de chemin ensemble ?
-Oui, pourquoi pas !


On dépassait le portail du lycée, et soudainement, ses pas se stoppèrent. Je me tournais vers lui, intriguée. Il semblait regarder quelque chose devant lui, choqué. Curieuse, je dirigeais mes yeux vers l'objet de son attention et me figeais. Oh non... Morgan se tenait debout au côté de sa voiture, la bouche entre-ouverte en fixant Sebastian. Non non non... je suis en train de rêver. C'est ça, je vais me réveiller.
Malheureusement, la réalité me frappait de plein fouet quand je vis Morgan se diriger vers nous.

-Sebastian ? Fit-il d'une voix légèrement tremblante.
-Morgan... Répondit froidement ce dernier.

A ce moment-là, je voulais me faire toute petite. Aucun des deux ne savait que j'étais au courant pour eux. Sebastian ne savait même pas que j'étais la fille qu'il détestait tant. Je savais que cette confrontation allait arriver, mais pas si tôt... Pas ici...

-Ca... ça fait longtemps... Souffla mon tuteur, encore chamboulé.

Sebastian ne répondait pas et regardait froidement son père.

-Je crois... Je crois qu'on devrait parler. Tu ne penses pas ? Tenta-t-il.
-Je suis occupé, je raccompagne une amie.

Il passa son bras autour de mon épaule avant de m'inciter à partir. Mais c'était sans compter sur Morgan.

-Elle est avec moi. Lança-t-il.

Mon cœur ratait un battement. Non Morgan, non...
Il se retournait vers lui alors que mon corps se crispait.

-Comment ça, avec toi ?
-C'est elle...
-« Elle » ?
-La fille dont je m'occupe.


Le corps entier de Sebastian se figeait, puis il glissait lentement son regard vers moi. Avant de baisser la tête, honteuse, j'avais cru voir une lueur de tristesse et d'incompréhension dans son regard.

-Lolita, je dois te présenter Sebastian.
-Je sais qui il est...
Murmurais-je.
-Pardon ?
-C'est ton fils !
Lançais-je en relevant la tête.
-C... Comment tu sais ça ?
-J'ai vu la photo dans ton bureau.
Soufflais-je.
-Je vois... Je crois qu'on devrait discuter tous ensemble.
-Je n'ai rien à te dire.
Fit-il sèchement.

Je lui attrapais le bras, avant de planter mes yeux dans les siens.

Arrêtez ! Je ne suis pas folle ! Non...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant