Plan d'action

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Le débat avait pris fin et Gabriel prit soin d'esquiver Jordan, qui avait eu l'air assez perturbé pendant ce débat, ce qui ne pouvait que réjouir le Premier Ministre. Il était déterminé à ne pas laisser ces vidéos le perturber de son côté. Il était concentré sur son plan d'action qui consistait à éloigner le Rassemblement National de l'Assemblée Nationale. Il devait la jouer fine mais dans les règles de l'art. Hors de question de laisser quoi que ce soit entraver son chemin pendant ses missions. Gabriel n'était pas du genre à lâcher facilement l'affaire. Ce soir, c'était en utilisant la ruse qu'il avait atteint ses fins, mais maintenant qu'il avait utilisé cette carte, il se devait de se méfier des coups de son adversaire et de trouver d'autres idées pour réussir à affaiblir Jordan.

Il n'était pas du genre à tenter les coups forts et puissants ou encore malsains, il n'allait pas jouer plus qu'il ne l'avait fait de ces vidéos, non, ce ne serait pas digne de lui. Mais si cela avait tendance à mettre Jordan dans un état second, peut-être que cela voulait dire que ces vidéos n'étaient pas si fausses que ça dans un sens ? Peut-être avait-il loupé quelque chose ? Les questions fusaient de nouveau dans l'esprit du politicien qui était dans la voiture pour retourner chez lui, pas de passage au bureau, Emmanuel Macron lui avait dispensé.

De son côté, Jordan, en rentrant chez lui, prit une bonne douche, bien chaude. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à ce que Gabriel lui avait dit avant le débat. Il fallait se l'avouer, il était plutôt perturbé, en réalité il était frustré de savoir que Gabriel avait peut-être touché un point sensible. Il ne comprenait pas lui-même pourquoi il avait accordé autant d'importance à de simples vidéos qui tournaient sur les réseaux sociaux alors que dans quelques temps ce serait oublié et après les élections, il ne le croiserait plus autant, encore moins pour des débats.

Il soupira en sortant de sa salle de bain, prêt à rejoindre son lit. Il fixait son plafond sans grande conviction, déçu de ne pas avoir plus de réponses que ça à ses questions. Il devait dès demain travailler sans relâche pour rattraper son erreur, il avait été perturbé pendant ce débat et ceci était loin d'être favorable pour eux.

Les jours sont passés plus vite que d'ordinaire du côté de Jordan Bardella, il était bien trop pris dans ses affaires. Néanmoins, les journées étaient plus longues du côté de Gabriel. Son plan d'action contre le Rassemblement National était loin d'être une tâche facile et il ne dormait que très peu. Il voyait les jours passer malgré tout bien qu'il fût très pris dans son travail. L'agitation autour de lui avait tendance à lui rajouter un poids en plus, une petite angoisse refoulée.

Le soir même, Gabriel ainsi que son équipe décidèrent qu'ils avaient bien mérité de se poser pour se féliciter de leur travail. Ils se sont donc rendus dans un bar parisien plutôt discret dans le but de se détendre sans avoir à se méfier des regards des citoyens. Gabriel entra le premier et tomba nez à nez avec Jordan Bardella ainsi que son équipe qui occupaient déjà les lieux. Le Premier Ministre se tourna alors pour dire à ses collègues qu'ils allaient trouver un autre bar mais Marine Le Pen les arrêta, leur expliquant que ce serait dommage de ne pas partager ces lieux à cause de divergences politiques.

En vérité, Gabriel était plutôt mal à l'aise à l'idée de se retrouver avec Jordan Bardella suite à ses derniers mots avec lui en coulisse. Il espérait que Jordan n'avait pas pris trop à cœur ses mots et surtout qu'il ne s'attendait à rien de sa part, mais il se doutait bien que ce moment devait arriver puisque les débats n'étaient pas encore terminés. Cependant, il pensait avoir encore une bonne semaine pour savoir ce qu'il lui dirait en cas de questionnement, il venait d'être pris de court. Gabriel s'installa dans un coin plutôt éloigné des autres, les laissant discuter entre eux, bien trop pris dans ses pensées pour participer à une discussion sans y décrocher au bout de quelques secondes.

Jordan remarqua rapidement l'isolement de Gabriel et c'était pour lui le moment idéal pour discuter avec lui. Il ne pouvait se permettre de rester dans le silence, lui qui n'avait jamais pu répondre aux propos de Gabriel dans les loges.

- Vous avez réussi à me fuir une fois, mais apparemment le destin nous amène l'un à l'autre, monsieur Attal, commença alors le politicien français.

- Certes, j'aurais apprécié pouvoir vous éviter un peu plus longtemps, répondit simplement Gabriel en levant les yeux vers lui.

- Vous avez l'air déçu de me croiser alors que c'est vous qui insinuez de drôles de choses. C'est assez embarrassant, je dois dire, expliqua Jordan, assez détendu, un verre à la main.

- J'ignore si vous êtes sérieux ou si l'alcool vous monte à la tête, monsieur Bardella, rétorqua le Premier Ministre.

- Je suis sérieux. Vous insinuez que je prends à cœur ces vidéos et ce que vous pouvez en penser. Vous aviez l'air de prendre un malin plaisir à affirmer ce genre de choses, continua Bardella.

- Pourquoi cela vous préoccupe tant ? questionna Gabriel, perplexe.

- Parce que ça vous préoccupe aussi. Nous n'avons pas discuté ensemble de ces vidéos sérieusement. Avez-vous prévu quelque chose pour que cela cesse ? interrogea Jordan.

- Non, je compte laisser couler, ça finira par être oublié, réagit monsieur Attal.

- Et si cela continue de persister ? insista monsieur Bardella.

- Alors l'un de nous prendra la parole pour dire que ceci n'est même pas imaginable, même si nous avions des sentiments, expliqua Gabriel Attal.

Jordan resta silencieux. Pourquoi trouvait-il que cela semblait bien trop simple aux yeux de Gabriel, comme si ce n'était rien ? Ou alors peut-être que c'était lui qui se posait bien trop de questions inutilement. Il termina son verre qu'il déposa sur la table devant eux. Il reprit enfin la parole, ses idées étant plus claires.

- Pourquoi suis-je le seul à me poser des millions de questions avec ces vidéos ? finit par avouer Jordan Bardella, un peu moins serein que d'ordinaire.

- Parce que vous n'avez pas l'habitude de gérer ce genre de choses certainement, essaya d'introduire Gabriel, assez perturbé par les propos de l'homme à côté de lui. Ou alors parce que je vous fais du charme, tenta d'ajouter Gabriel en observant les personnes autour qui semblaient ne pas s'occuper d'eux, fort heureusement.

Jordan resta bouche bée. Il n'avait jamais eu l'once d'un sentiment à l'égard d'un homme et il était inimaginable que ce soit le cas pour une personne défendant un parti différent du sien, un concurrent mais aussi une personne dont il n'était pas proche. Ils s'entendaient plus ou moins bien en dehors de la politique mais il n'avait jamais approfondi la discussion avec lui. Une question lui revenait régulièrement : Comment ont-ils pu voir dans des regards et des échanges un amour qu'ils ne voyaient pas ? Exténué de tout ce remue-ménage, Jordan Bardella souhaita une bonne soirée à Gabriel et son équipe ainsi qu'à la sienne. Il les remercia pour la soirée et retourna chez lui.

Quand il fut enfin chez lui, il put faire le point sur la soirée et réfléchir encore et encore à tout cela. Beaucoup de remise en question mais également énormément de regret, il avait laissé échapper une question qui pouvait laisser sous-entendre des choses à Gabriel. Soit qu'il était faible, soit qu'il se remettait en question sur ce qu'il pouvait ressentir envers lui. Dans les deux cas, il se sentait mal à l'aise à cette idée. Il se demandait à présent comment Gabriel agirait suite à ses propos.


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Je souhaites aujourd'hui m'exprimer par rapport à la suite de ce chapitre, tout d'abord, le but n'était pas d'influencer un parti politique ou idéaliser qui que ce soit avec ces histoires et c'est pourquoi j'attendrais que les élections soit terminé avant de continuer la fanfiction. Je ne souhaite pas recevoir de haine par rapport à ça et c'est pourquoi j'ai décidée d'attendre un peu et prendre de l'avance pour les prochains chapitres. Pour rappel, le comportement des personnages n'est pas relié à la réalité bien que j'essaye de mettre parfois quelques références aux personnes. J'espère que vous comprenez et que vous appréciez ce début d'histoire. J'essayerai d'en poster une par jour dés lundi !

Et pourquoi pas ? Attal x BardellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant