Chapitre 6

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Pdv Sirius.

James et Peter ne se sont pas levés, ils ont du oublier que c'est la pleine Lune. Même si je ne parle plus à Remus, le savoir seul dans ce genre de circonstance m'est insupportable. Tant pis si on est plus amis, je dois aller le voir.

Je travers le château au pas de course. Je ne sais pas depuis combien de temps il est parti. S'est-il blessé ? Je secoue ma tête pour chasser mes pensées et redouble de vitesse. Une fois dehors je fonce vers la Cabane Hurlante. Lorsque j'arrive devant l'entrée souterraine j'entends des cris. Ils sont déformés par la douleur. En quelques secondes je me métamorphose et me précipite à l'intérieur.

Dans l'unique petite pièce je trouve Remus, se débattant contre lui-même. Son pelage gris est taché de sang et de sueur. Il a le visage crispé de rage. Plus loin dans la pièce, le lit est détruit, réduit en morceaux indissociables.

Mon cœur se déchire lentement. Il souffre, atrocement même. Je dois y mettre un terme. Maintenant. D'un bond, je me jette sur le loup. Il tente de me dégager à coups de pattes, de griffes et de dents. Malgré la fatigue de mes muscles je tiens bon. J'aboie, il hurle. Nous nous battons dans une guerre de poils et de crocs. Essoufflé, je recule. Si me blesser lui permet de ne pas s'ensanglanter alors je le laisserai me tailler en pièces.

Sauf que le loup ne revient pas à la charge. Il se contente de me regarder. Prudemment, je m'avance à pas lents. Remus, c'est moi. Tout va bien. La colère de l'animal est redescendue. Il a perdu tellement de sang, constate-je en regardant le sol. Quand je relève la tête vers lui, il s'est écroulé.

Il m'a fallu deux heures pour nettoyer ses plaies. J'ai même dû voler des bandages à l'infirmerie. Remus paraît si vulnérable.

L'aurore arrive et je me laisse tomber de fatigue. Je sens son odeur envelopper la mienne. Son corps est chaud alors je me calle au creux de celui-ci. Pendant un instant j'oublie notre dispute, ma jalousie, Henry Nelson, le fait qu'on ne soit plus amis et profite d'être à ses côtés.

J'aimerai y rester pout toujours. Sa respiration est lente, apaisée. Il ne semble pas faire de cauchemars car son visage sourit. De quoi rêve-t-il ? J'aimerai savoir. Je le regarde dormir paisiblement jusqu'à ce que le sommeil s'empare de moi.

Une fois le soleil levé, je le sens remué à mes côté. J'ouvre les yeux à contrecœur. Je n'ai dormi que quelques heures. Quand je me tourne vers Remus celui-ci me regarde déjà.

« Sirius »

Ce n'est pas une question. Il a juste dit mon nom. Sa voix est un peu rauque. La façon dont il m'appelle me donne des frissons. Je ne sais pas si je dois m'excuser d'être venu, me justifier ou juste repartir sans rien dire. Je me contente de le regarder. Et il fait de même. Nos corps sont toujours collés, si bien que je sens les battements de son cœur. Je ne recule pas, lui non plus, je n'en ai pas envie.

« Merci, articule Remus. » Nos visages sont tellement proches, nos souffles s'emmêlent. Je sens une certaine tension dans l'air, sans pour autant savoir si c'est du rejet ou de l'attirance. Il suffit que je tende le cou pour l'embrasser.

Cette pensée résonne violemment dans ma tête.

Il suffit que je tende le cou pour l'embrasser.

Il suffit que je tende le cou pour l'embrasser.

Il suffit que je tende le cou pour l'embrasse.

Il suffit que je tende le cou pour l'embrasser.

Il suffit que je tende le cou pour l'embrasser.

Il suffit que je tende le cou pour l'embrasser.

Je ne réfléchis plus. Peut-être que j'aurai du réfléchir. Peut-être que j'aurai du m'écarter. Peut-être que j'aurai du partir. Peut-être que j'aurai du rester dans le dortoir.

Je l'embrasse.

J'embrasse Remus Lupin. Mon cœur me martèle la poitrine, j'en ai presque mal. C'est si doux, c'est si bon. Je suis en train de faire une connerie, je le sais, mais je garde mes lèvres plaquées aux siennes. Il recule sa tête. Son regard me scrute. C'est une erreur, je suis en train de commettre une grosse erreur. « Désolé. »

Fébrile, je me relève. Ses yeux ne quittent pas les miens. Je repars la Cabane Hurlante le cœur lourd mais léger, fatigué mais trop excité pour dormir. Qu'est-ce que j'ai fait putain. Les larmes me montent aux yeux.

Quand j'entre dans le dortoir, James et Peter dorment toujours. Je voudrais faire comme eux et me glisser comme si de rien était dans mes draps, mais je n'y arrive pas, je ne peux pas. J'ai envie de pleurer.

« Sirius, qu'est-ce que tu fais debout ? » C'est Peter qui a parlé. Je me tourne vers lui. James aussi est réveillé. Tous les deux se sont redressés et me regardent avec inquiétude. Des larmes dévalent mes joues. Je ne tente pas de les retenir.

☆ Wolfstar- Quatre mois pour t'aimer ☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant