behind their masks (réécriture)

Chapitres 8

Elle se mordit l'intérieur de la joue, luttant pour garder son calme. Chaque fibre de son être lui criait de le confronter, de lui dire ce qu'elle pensait vraiment. Mais non, elle n'allait pas lui donner ce plaisir. Pas cette fois. Pas cette fois où il avait décidé de jouer à ce petit jeu de manipulation, à ce jeu qu'il maîtrisait si bien.

Elle se leva brusquement du canapé, le regard fixé sur la télévision éteinte, qui semblait soudainement aussi vide et sans intérêt que son propre esprit. Elle avait besoin de se concentrer. De ne pas se laisser déborder par l'émotion. Elle ferma les yeux quelques instants, laissant son esprit vagabonder. Mais chaque pensée la ramenait à lui, à Rafe, à tout ce qu'il représentait, et à la guerre silencieuse qu'ils menaient tous les deux depuis trop longtemps.

Elle croisa les bras, sentant la pression monter dans ses épaules, mais refusa de se laisser aller à la colère. Ce n'était pas ce qu'il attendait. Ce n'était pas ce qu'elle allait lui donner. Elle ne le laisserait pas avoir ce pouvoir sur elle, comme il l'avait eu autrefois.

La dernière fois qu'ils s'étaient confrontés de cette manière, il avait joué avec ses émotions, l'avait poussée dans ses retranchements, et elle avait failli céder. Mais ce soir-là, elle s'était jurée que cela ne se reproduirait pas. Elle ne le laisserait plus la manipuler, plus la faire douter d'elle-même.

Elle se tourna alors vers la fenêtre, l'esprit toujours aussi agité, mais d'un calme apparent. De là, elle avait une vue sur la ville, sur ses rues animées, où des inconnus déambulaient, sans savoir ce qui se jouait dans sa tête. Les lumières de la ville brillaient comme des étoiles suspendues dans un ciel sans lune, un contraste frappant avec la noirceur de la nuit qui l'enveloppait.

Elle inspira profondément, fermant les yeux un instant. Un petit sourire se forma sur ses lèvres. Ce jeu n'était pas fini. Et elle allait le mener à bien, à sa manière. Il ne se doutait pas à quel point elle était prête à le repousser, à le surprendre. Il croyait la connaître, mais elle allait lui prouver qu'il se trompait.

Elle s'approcha du tiroir où elle rangeait toutes ses affaires, des petites armes secrètes qu'elle utilisait pour garder le contrôle sur sa vie. Mais cette fois, ce ne seraient pas des objets physiques qui allaient la protéger, non. Ce serait sa force intérieure, sa volonté d'aller au-delà de ce qu'il attendait. Elle avait appris à se connaître, à se défendre contre les attaques sournoises et les manipulations. Elle savait maintenant qu'elle n'avait plus besoin de lui pour exister.

Les souvenirs de leurs premiers moments ensemble, leurs rires et leurs discussions, semblaient appartenir à une autre époque. À une autre version d'elle-même. Un temps révolu. Elle n'était plus cette personne-là. Il ne pouvait pas le comprendre maintenant, mais elle était prête à lui montrer. Il allait bientôt comprendre qu'elle n'était plus la même.

Elle se rassit sur le canapé, cette fois avec une détermination inébranlable. Elle regarda autour d'elle, le silence pesant de la pièce devenant presque suffocant. Rafe était parti, sans un mot, sans un regard. Mais elle savait que ce n'était que temporaire. Il reviendrait, parce qu'il avait toujours besoin de contrôler, besoin de cette confrontation pour valider sa position. Mais elle allait lui offrir une réponse qu'il ne pourrait pas ignorer.

Il avait toujours eu ce pouvoir sur elle, un pouvoir qu'il n'hésitait jamais à utiliser. Mais tout ça, c'était fini. Elle avait passé trop de temps à le laisser jouer avec ses émotions, à hésiter entre le désir et la colère. À douter d'elle-même alors qu'elle savait au fond qu'elle avait la force de tout surmonter. Elle se sentait prête à tout affronter, même à lui.

Ses mains se serrèrent sur le canapé. Elle entendait encore sa voix, celle de Rafe, son ton implacable, ses mots pleins de mépris. Mais ce n'était plus le moment de se laisser submerger. Elle n'allait pas se rabaisser à se battre pour son attention ou sa validation. Elle avait plus à offrir que ça. Bien plus.