behind their masks (réécriture)

Chapitres 36

Jenna
Le soleil tapait fort cet après-midi-là. Jenna était allongée sur un transat au bord de la piscine, son corps exposé à la chaleur écrasante. Elle portait un maillot de bain noir qui contrastait avec sa peau légèrement dorée, et une paire de lunettes de soleil couvrait ses yeux mi-clos. Elle essayait de se détendre, d'ignorer les pensées qui tournaient en boucle dans son esprit.

Mais c'était impossible.

Depuis la veille, elle sentait encore le regard perçant de Rafe sur elle. Il avait compris qu'elle lui cachait quelque chose. Et il avait raison.

Elle détestait lui mentir, mais elle n'avait pas le choix.

Un soupir lui échappa, et elle tourna la tête vers l'eau cristalline de la piscine. Elle aurait pu plonger, laisser l'eau froide effacer un instant le poids sur ses épaules. Mais alors qu'elle s'apprêtait à se lever, son téléphone vibra sur la petite table à côté d'elle.

Elle tendit la main et regarda l'écran.

Tante Carla.

Son cœur rata un battement.

Elle hésita une seconde avant de décrocher et porta lentement le téléphone à son oreille.

— Allô ?

— Jenna.

La voix de Carla était calme, mais il y avait une pointe d'émotion dedans.

— Ça fait un moment que tu ne m'as pas appelée.

Jenna passa une main dans ses cheveux mouillés et se redressa légèrement sur le transat.

— Je sais... J'ai été occupée.

— Trop occupée pour demander des nouvelles de Susanne ?

Jenna sentit son cœur se serrer.

— Carla...

— Non. Tu vas m'écouter.

La voix de sa tante se fit plus dure, plus tranchante.

— Tu as disparu de la vie de ta sœur du jour au lendemain. Elle demande après toi, Jenna. Elle se demande pourquoi tu ne viens plus la voir. Tu crois que c'est facile pour elle ?

Jenna ferma les yeux, une boule se formant dans sa gorge.

— Ce n'est pas aussi simple que tu le crois.

— Alors explique-moi.

Mais Jenna ne pouvait pas.

Parce qu'elle savait que si elle revoyait Susanne, elle ne pourrait plus repartir.

Elle avait choisi de s'éloigner pour ne pas lui faire de mal, pour ne pas l'entraîner dans ses propres problèmes. Mais maintenant, elle se demandait si elle n'avait pas fait pire.

— Susanne va bien ? demanda-t-elle doucement.

— Elle va bien, oui. Mais elle est triste. Elle ne comprend pas pourquoi sa grande sœur ne l'appelle plus.

Jenna sentit une vague de culpabilité la submerger.

Elle imaginait Susanne, avec ses grands yeux brillants, attendant un appel qui ne venait jamais.

Elle serra les dents.

— Je vais l'appeler, promit-elle d'une voix rauque.

Un silence s'installa à l'autre bout du fil.

Puis, Carla soupira.

— J'espère que tu tiendras parole cette fois. Parce qu'un jour, il sera trop tard.