behind their masks (réécriture)

Chapitres 45

Jenna
Jenna fixait l'écran du test de grossesse avec une intensité glaciale. Les lettres numériques tremblaient légèrement sous son regard incrédule.

Enceinte. Trois semaines.

Son souffle se bloqua dans sa gorge, son estomac se contracta douloureusement. Elle s'adossa contre le mur de la salle de bain, les doigts crispés sur le plastique du test, comme si elle pouvait le briser et effacer la réalité.

Elle n'avait pas pleuré. Pas crié. Juste un silence vide, lourd, presque oppressant.

Ce n'était pas possible. Ce ne devait pas être possible.

Son cycle avait toujours été irrégulier, elle n'y avait pas prêté attention. Et avec tout ce qui s'était passé ces derniers mois, la fatigue, les nausées... elle avait mis ça sur le compte du stress. Mais maintenant, tout prenait un sens brutal.

Le poids de cette vérité s'écrasa sur ses épaules.

Un enfant.

De lui.

Rafe.

Jenna sentit son cœur s'emballer, la panique monter. Comment pouvait-elle être enceinte de lui après tout ce qui s'était passé entre eux ? Après tout ce qu'ils s'étaient fait subir ? Leur relation était un champ de ruines, une guerre silencieuse où chacun portait ses blessures.

Elle ferma les yeux, cherchant désespérément à se calmer. Mais c'était impossible.

Il allait falloir lui dire.

L'heure qui suivit fut un enfer.

Jenna se força à agir normalement. Elle sortit de la salle de bain, enfouit le test sous un tas de serviettes et se lava le visage à l'eau froide. Elle se répéta qu'elle pouvait garder ça pour elle encore un moment. Juste le temps d'y réfléchir. De savoir quoi faire.

Mais à peine avait-elle quitté la pièce que Rafe fronça les sourcils en la voyant.

— Qu'est-ce que t'as ? demanda-t-il en la scrutant avec son habituel regard perçant.

Son cœur rata un battement.

— Rien, mentit-elle immédiatement.

Il ne mordit pas à l'hameçon.

Rafe s'approcha lentement, son regard glissant sur elle avec une intensité qui la fit frissonner. Il n'avait pas besoin de parler pour qu'elle sente la tension monter. Il la connaissait trop bien. Il voyait tout.

— Tu mens.

Sa voix était calme, posée, mais teintée d'un soupçon d'impatience.

Jenna détourna les yeux, cherchant une échappatoire.

— J'ai juste pas bien dormi.

— Jenna.

Elle ferma les paupières.

Il savait.

Il ne savait pas encore quoi, mais il savait qu'elle cachait quelque chose.

Rafe s'approcha encore, réduisant l'espace entre eux. Elle sentit la chaleur de son corps, l'odeur familière de son parfum. Et cette proximité la rendit soudainement nauséeuse.

— Putain... t'es malade ? demanda-t-il, soudain plus inquiet.

Elle secoua la tête.

— Non...

Elle allait mentir encore. Dire que tout allait bien, qu'il se faisait des idées. Mais les mots moururent sur sa langue.

Elle ne pouvait pas.