Murmures

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Le deuxième jour commence avec la même routine. Sophie se réveille, s'habille et prend un petit déjeuner silencieux avec sa mère. Cependant, une légère appréhension l'accompagne lorsqu'elle se dirige vers le lycée. La journée d'hier lui a donné un peu d'espoir, mais elle sent que l'intégration ne sera pas si facile.

En arrivant au lycée, elle retrouve Clara et Léa qui l'attendent à l'entrée. « Salut Sophie ! Prête pour une nouvelle journée ? » demande Clara avec un sourire. Sophie sourit faiblement, se demandant si elle peut vraiment faire confiance à ces nouvelles amies.

Les premiers cours se déroulent sans encombre, mais Sophie commence à remarquer des chuchotements et des regards en coin de la part de certains élèves. Elle essaie de les ignorer, concentrant son attention sur les leçons. Cependant, une sensation d'inconfort grandit en elle.

À la pause déjeuner, elle rejoint Clara et Léa à la table habituelle. Dès qu'elle s'assoit, elle sent une atmosphère étrange. Clara et Léa échangent des regards complices, et Sophie se demande ce qui se passe. « Tu sais, Sophie, on parlait avec les autres et... ils trouvent que tu es un peu bizarre, » dit Léa avec un sourire narquois. Clara ajoute, « Mais ne t'inquiète pas, on est là pour t'aider à t'intégrer. »

Les mots frappent Sophie comme une claque. Elle se sent soudainement exposée et vulnérable. « Bizarre ? » répète-t-elle, essayant de comprendre. « Oui, tu sais, tes manières un peu différentes. Mais c'est normal, tu viens d'arriver, » dit Clara avec un ton condescendant. Sophie sent les larmes monter mais elle se force à sourire. « D'accord, je vais faire des efforts. »

Les filles continuent de parler, mais Sophie se sent de plus en plus isolée. Les mots de Clara et Léa résonnent en elle, exacerbant son sentiment de solitude. L'après-midi se passe dans une sorte de brume. Elle suit les cours, mais son esprit est ailleurs, préoccupé par les insinuations de ses prétendues amies.

Après les cours, alors qu'elle se dirige vers la sortie, elle entend des ricanements derrière elle. « Regarde, c'est Sophie la bizarre, » dit une voix qu'elle reconnaît comme celle de Clara. Les mots la poignardent en plein cœur. Elle marche plus vite, tentant de fuir ces remarques cruelles.

En rentrant chez elle, Sophie essaie de cacher son malaise à sa mère. « Comment s'est passée ta journée, ma chérie ? » demande sa mère avec inquiétude. « Bien, » ment-elle, esquivant le regard. Elle monte rapidement dans sa chambre, se sentant submergée par une tristesse écrasante.

Allongée sur son lit, les pensées sombres l'envahissent. Elle pense à ses amis, à Manon, à tout ce qu'elle a laissé derrière elle. Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi les autres sont-ils si cruels ? Les larmes coulent silencieusement sur ses joues. Elle se sent piégée dans une spirale de tristesse et de désespoir.

Mais au fond d'elle, une petite voix refuse de se laisser abattre. Elle pense à sa mère, à tout ce qu'elles ont traversé ensemble. Elle se rappelle les mots de Manon : « On se reverra grâce au destin un jour ! » Peut-être que ce destin la mènera aussi à trouver sa place ici.

Avec cette pensée, Sophie décide de ne pas abandonner. Demain est un autre jour, une autre chance. Elle essuie ses larmes, se promettant de trouver une solution. La nuit tombe, apportant un peu de paix. Sophie s'endort avec un léger espoir, prête à affronter les défis du lendemain.

L'Écho de l'indifférenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant