Chapitre 8

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LOUISE
vendredi, 23h54

Allongée sous ma couette, je souris en voyant Mathieu qui arrive seulement vêtu d'un caleçon.

- T'aimes la vanille toi nan ?

Il referme la porte avant de me rejoindre sous les draps.

- Comment tu sais ? je demande.

- Ton gel douche, ton déo, ton parfum, ta crème là, même ton shampoing c'est d'la vanille wesh.

- C'est mon odeur préférée.

Il s'approche de moi avant de me tendre son bras.

- J'sens la meuf maintenant.

J'attrape son bras avant de le sentir. C'est vrai qu'il sent bon la vanille, et j'adore.

- Et alors ? C'est mieux ça que sentir le Dior sauvage.

Je souris faussement tandis qu'il hausse les sourcils.

- T'aimes pas ?

- Non. C'est le parfum des trompeurs.

- Putain tu m'connais bien maint'nant.

Il sourit tandis que je lève les yeux au ciel. Je sais qu'il me taquine, et ça me fait rire qu'il soit sans gêne avec moi comme ça.

- Il est confort ton lit il me dit en s'allongeant correctement.

- T'y habitues pas trop, Polak.

Il me lance un regard en coin, faussement énervé, avant d'attraper son téléphone. J'ai bien compris qu'il aimait pas quand je l'appelle comme ça. Pourtant tout le monde l'appelle Polak.

- Guette le message de ma grand-mère.

Il me tend son téléphone et je l'attrape avant de lire son dernier message.

De : Mamie ❤️

- Ce soir c'était haricot et poisson. Super bon. Ton amie infirmière est venue me dire au revoir. Très charmante. Bonne nuit mon chéri. Fais attention a toi.

- Elle est trop chou avec toi.

Je lui rends son téléphone et il pianote en souriant. Lorsqu'on le voit de l'extérieur, on a du mal à imaginer qu'il envoie des mots mignons à sa mamie avant de se coucher le soir.

- J'te jure...

- T'as grandit avec elle ? je demande en posant ma joue contre l'oreiller.

- Ouais.

- Pourquoi ?

Il pose son téléphone avant de se tourner vers moi et poser sa joue sur l'oreiller à son tour.

- Mes parents se sont séparés, c'etait la galère... il me répond alors.

- C'est elle qui t'a élevé ?

- En vrai ouais. J'devais avoir 10 ans quand j'suis allé chez elle.

- Et tes parents ?

- Mon père habitait avec sa nouvelle meuf, et ma mère elle est repartie en Corse.

- Et tu leur en veux ?

- J'sais pas, j'crois pas.

Il hausse les épaules, et ça me touche qu'il se confie à moi. J'ai vite compris que c'était un garçon assez discret, qui a du mal à accorder sa confiance, pourtant je le sens étrangement à l'aise avec moi.

- T'as un problème d'attachement avec les filles parce que t'as peur de recréer le schéma de tes parents ?

- T'es psy ou infirmière, toi ?

- J'essaie juste de comprendre comment ça marche dans le cerveau d'un garçon comme toi.

- Ça marche pas, justement.

Je souris tandis qu'il se tourne pour s'allonger sur le dos.

- J'ai pas de problème d'attachement, c'est juste que j'ai jamais trouvé une fille avec qui je pourrais me poser sérieusement.

- Parce que tu cherches pas.

- Parce que je m'en fous il répond en haussant les épaules.

- Tu vas coucher à droite à gauche jusqu'à quel âge ? T'as 25 ans mon vieux.

- Eh mais j'rêve là, c'est toi qui m'dit ça ? Y'a un « inconnu » dans ton lit là.

- T'es plus un inconnu maintenant, je connais même ton père et ta mamie.

- Putain j'avoue.. comment j'vais me débarrasser de toi ?

Il se tourne vers moi tandis que je me redresse sur mon coude. Je soupire en calant ma main sous ma mâchoire.

- T'auras pas à me supplier, promis.

Il me sourit en me regardant et je profite qu'il soit de profil pour le détailler. Il a laissé pousser sa barbe, et ça lui va pas si mal.

- Ton père m'a offert un café la dernière fois j'avoue alors

- Jure ? Me dis pas qu'mon daron te drague là ? J'peux pas me battre contre mon père.

- Mais non, il est juste super gentil.

- Putain mais tu connais déjà mon daron et ma mamie.. ça va vite entre nous, hein.

- Un peu trop vite, ouais.

Il sourit avant de s'approcher de moi. Tellement près que je sens l'odeur de mon gel douche.

Il dégage les mèches rebelles de mon visage avant de passer ses doigts sur mon front, puis sur ma joue avant de descendre sur ma bouche. Il scrute chaque partie de mon visage et il est tellement près qu'il voit certainement chacun de mes pores.

- Tombe pas amoureux, hein.

Il me sourit avant de se pencher encore plus. J'en profite et pose mes lèvres sur les siennes. Je le sens sourire et le pousse pour qu'il s'allonge. Je me mets à califourchon sur le bas de son ventre tandis qu'il continue de m'embrasser tout en passant ses mains sous mon haut de pyjama.

- C'est à toi que j'devrais dire ça Loulou.

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