Étrange coïncidence

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Qu'est-ce qui s'est passé ce soir ? Je n'avais pas envie d'y aller, je me fais bousculer par Bardella, il me tape la causette, m'aide à sortir, et me regarde comme si j'étais la 8ème merveille du monde. Je repense à son regard perçant, comme s'il voulait lire à travers mes yeux, et à sa main qui serre la mienne d'une façon sûre, puissante mais aussi douce et respectueuse. Je repense aussi aux propos tenus par Le Pen et Bardella, et cela m'a conforté dans mon choix d'appartenir à ce parti politique. Je suis épuisée, je m'endors.

Le week-end se termine, nous sommes lundi, je vais en cours avec beaucoup de flemme, chaque jour je me demande si j'ai fait le bon choix d'études... Je finis les cours à 15h, je décide avec une copine, Olivia, d'aller faire un petit quatre heures dans un salon de thé un peu caché en centre-ville. J'aime bien y aller car il n'est pas connu et généralement peu fréquenté.

Avec Olivia, on prend notre petit café, un petit gâteau et on se raconte nos vies. C'est vraiment une de mes meilleures amies, on se ressemble beaucoup caractériellement, mais on arrive à se compléter, à se donner des conseils l'une à l'autre. On se connaît depuis 2 ans, étant dans la même classe, et c'est l'une de mes meilleures rencontres depuis très longtemps.

Dans le salon de thé, il n'y a que nous. D'un coup, des clients rentrent. Je suis dos à la porte, je ne vois pas à quoi ils ressemblent, j'entends juste la porte s'ouvrir et se refermer.

"Bonjour mesdemoiselles."

Je reconnais cette voix, c'est celle de Bardella. Olivia me regarde avec des yeux énormes. Je me retourne et vois Jordan Bardella juste derrière moi, accompagné de deux hommes et d'une femme qui s'assoient à la table juste à côté de la nôtre avec Olivia.

Je me lève et dis : "Bonjour monsieur, je vois que vous connaissez les bonnes adresses."

Je ne savais pas quoi lui dire, et puis qu'est-ce qu'il faisait là ? Le meeting était il y a 3 jours, loin de Paris. Je ne sais pas où il habite mais je suppose que ce n'est pas dans ma ville de 300 000 habitants.

Il me sourit avec beaucoup de bienveillance et répond : "C'est mon ami Antoine" (en regardant l'un des deux hommes à la table d'à côté) "qui connaît bien, c'est un très beau salon."

"Ahah oui, c'est très beau, très bon et le personnel est très gentil. Vous préparez un autre meeting ?" lui dis-je.

"Non pas du tout, j'ai quelques jours de repos, j'avais envie de fuir la vie parisienne," dit-il en souriant.

Olivia intervient : "Vous n'avez pas peur qu'on vous suive dans la rue ?"

"Je suis très proche des Français donc ça ne me fait rien, si quelqu'un veut diriger un pays il ne doit pas avoir peur, ni être lassé d'être au contact des habitants du pays. Mais c'est vrai que parfois un moment de calme n'est pas de refus," dit-il à Olivia.

Cette situation commence à me gêner et j'ai envie de partir. Je ne sais pas pourquoi mais la présence de Bardella me fait sentir mal, je ressens quelque chose que je ne ressens pas habituellement en présence d'étrangers, je ne suis pas timide, loin de là. Mais je ne sais pas comment expliquer cette sensation, c'est comme si une chaleur montait de ma poitrine à mon visage. Je regarde Olivia alors que nous n'avons même pas fini notre café :

"On va vous laisser, nous devons y aller, Olivia."

Olivia ne comprend pas mais elle rentre dans mon jeu : "Oui en effet, ce fut un plaisir de vous rencontrer messieurs, madame."

"À nous aussi, très belle journée," nous dit Bardella et ses accompagnateurs.

Avant de partir pour payer, Bardella me regarde en souriant et me dit "à bientôt, mademoiselle Conti."

Je ne réponds pas et je souris. Avec Olivia, nous payons et nous précipitons vers la porte. Sur au moins 100 mètres, nous ne nous parlons pas, encore choquées par cette rencontre.

"Euh... on en parle de comment il te regardait, Jeanne ? Et puis qu'est-ce qu'il fait là ?" me dit-elle.

Je lui réponds : "Quoi ? Y'a rien du tout. Oui en vrai c'est trop bizarre, la coïncidence. D'habitude, il n'y a que nous dans ce salon, ce sont toujours les mêmes clients."

Olivia : "Oui sûrement, il a dû voir que tu n'étais pas affolée comme les autres gens et c'est pour ça qu'il nous a parlé."

Pouvoir et Passion : L'Étudiante et Bardella le Politicien Prodigieux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant