Chapitre 6

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      Daniel Dalton dormait profondément dans le salon en attendant l'arrivée de son mari Mayor. Lorsque celui-ci vit les lumières allumés il comprit immédiatement que sa femme n'allait jamais accorder la moindre attention à son sage conseil.

Et pour la première fois en huit ans de mariage il saisit enfin pourquoi. Presque tous les soirs elle patientait tranquillement  le temps qu'il rentre du service et parfois jusqu'au petit matin. Alors qu'il lui avait maintes fois dit qu'il valait mieux pour elle et sa santé de profiter pleinement de ses heures de repos réparateurs.

Il ne pensait pas qu'il puisse exister plus têtue jusqu'à ce qu'il comprenne. En réalité l'unique entêtée était lui qui refusait de voir l'immense preuve d'amour derrière ce geste. Elle sacrifiait son temps afin de pourvoir s'occuper de lui dès qu'il arrivait à la maison.

Après avoir déposé sa voiture au garage il essaya le plus silencieusement possible d'ouvrir la porte de sa maison même s'il présageait que sa femme était déjà en éveil. Mais à sa grande surprise il l'a trouva endormi et à points fermés. Il sourit.

Même si elle gagnait en âge tout comme lui Daniel étaient plus belle chaque fois qu'il l'a contemplait. Ses légères rides de la patte d'oie signent de sa joie de vivre, ses minuscules fossettes qui conservaient sa jeunesse et sa douce chevelure doré, elle était un réel plaisir pour les yeux.

Il balaya les mèches encombrantes de son visage puis la souleva doucement en prenant garde à ne pas interrompre sa sieste pour la conduire dans leur chambre. Pendant qu'il la bordait elle émit un long soupir et cligna des yeux.

« _Mayor ? Elle murmura

_Désolé j'ai fait un peu trop de bruit on dirait. Dissolvant sa gêne dans un petit rire.

_Non t'inquiètes pas. Je tenais à te voir.

Ses mains se entrelacèrent celle de son mari. Il répondit en déposant un doux baisé sur le dos de sa paume.

_ Dur journée ?

Il consentit.

_ On a enfin retrouvé la sœur de ton patron. Morte.

_Bon Dieu !

Elle couvrit avec frayeur sa bouche. Il s'écarta pour se changer.

_ Comment est-ce possible ?

Tout en se désagrafant les vêtements, il lui faisait un compte rendu suscint de la situation sous son air ébahit.

_ Mes collègues penchent pour un assassinat. Si tu avais vu l'état de la maison... de son visage... un soupir retenu, il s'accroupit, coudes sur le lit.

_ Qu'est-ce que toi tu en pense ?

_ Pour moi c'est le petit ami. Même si je doute qu'il oserait commettre un parjure. À ce que je sache ils sont très réservés, j'hésite à dire que c'est une histoire de règlement de comptes. Elle est partie de son plein gré, nul n'avait idée d'où elle se cachait qui plus est. À part ce petit ami. Et son argumentation... N'est vraiment pas solide.

_ Qu'est-ce qu'il a dit concrètement ?

_ Le deuxième jour de leur arrivée dans la maison, elle s'était soudainement réveillée, les nerfs à vif. Elle se mettait en rogne pour tout et rien. Et à un moment donné de la journée elle s'est barrée sans rien lui dire.

_ Pourquoi ça ne tient pas la route ?

_ Admettons que ce qu'il raconte est vrai. Pourquoi a-t-il attendu quatre jours avant de prévenir qui que ce soit ? Pourquoi aurait-elle décidé de disparaître sans raison apparente, sans liquidité dans une ville inconnue ?

ÂCREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant