Chapitre 29

440 49 24
                                    

PDV Colleen

Personne n'avait dit un mot depuis la sortie de l'hôtel, comme si on s'était tous mis d'accord sur le fait qu'on ouvrirait le gros chapitre une fois installé. On entendait tout de même Pierre, monté à l'avant, raconter sa vie au chauffeur. Ce dernier lui répondait uniquement des polis « oh oui » ou « ah non », mais ça ne semblait pas dissuader le français à continuer son monologue sans fin. Ellie, assise derrière lui, lui donnait des coups furtifs sur l'épaule pour lui faire comprendre qu'il saoulait tout le monde, mais sans grand succès. Elle nous lançait des regards de détresse, l'air de dire qu'elle se dédouanait de tout ce que Pierre pouvait dire. Daniel regardait le temps qu'il nous restait avant d'arriver sur son téléphone pendant que j'attrapais celui de Camille, passé préalablement dans les mains de Charles, placés derrière dans le coffre, où elle m'avait préparé le menu du restaurant. Je venais de découvrir un nouveau point commun avec le couple : détester arriver au restaurant sans savoir à l'avance ce que l'on va prendre. Blague à part, je ne comprendrais jamais les gens assez détendus pour pouvoir être sûr de choisir un plat qui leur plaît et non pas prendre un truc au pif en paniquant quand le serveur arrive.

20 minutes plus tard, Ellie put enfin souffler lorsque que la voiture s'arrêta devant le restaurant que Daniel avait réservé. Elle s'empressa de donner une tape derrière la tête de son copain avant de d'attraper nos bras, avec Camille, pour entrer. Pierre s'arrêta et la regarda l'air de dire « qu'est-ce que j'ai encore fait ? ». Charles lui attrapa, à son tour le bras, pour le forcer à marcher, très probablement pressé par les gargouillis de son estomac.

« - Putain ça sent bon en plus. J'espère que vous avez déjà tous une idée de quoi prendre. Au plus vite c'est commandé, au plus vite ça arrive, déclara Charles en se laissant tomber sur sa chaise.

- Il est comme ça aussi à la maison ? demandais-je à Camille en riant.

- Si seulement tu savais, souffla-t-elle en levant les yeux au ciel. »

Je regardai paisiblement les autres hésiter sur leur futur repas en voyant les innombrables plats défilés en direction d'autres tables, convaincue de mon choix de cannellonis à la bolognaise. Pour le plus grand désespoir de Charles, son meilleur ami passa plus de 10 minutes à lire les ingrédients de chaque intitulé. Une fois les plats commandés et servis, Daniel se lança.

« - Il faut qu'on établisse un plan d'attaque.

- Il est touchours pas au chourant, on est d'acchord ? demanda Charles, la bouche pleine.

- Normalement, si personne ne lui a dit, non. D'autant plus qu'il ne m'a pas envoyé de message. Je pense qu'il l'aurait fait à la seconde où il aurait appris que je dormais à un étage de lui.

- Il faut quand même que tu saches qu'il est drôlement proche de Mia ces derniers temps. J'ai un peu sympathisé avec elle et depuis elle m'a ajouté dans ses « amis proches » sur insta, je vois pas mal de trucs avec Lando, déclara Camille.

- Pas de soucis, s'il est heureux, je le suis aussi.

- Non mais Colleen, énerve-toi un peu. A ta place j'aurais pété un câble. Le gars t'a utilisé puis t'a laissé tomber au moment où le vent tournait en sa faveur, me dit Pierre.

- D'autant plus que vu votre relation ! Ne même pas te donner de réponses claires et ensuite faire comme s'il ne s'était rien passé c'est particulièrement abusé, ajouta Daniel.

- Il ne fait même pas comme s'il ne s'était rien passé les gars, l'oubliez pas ! Il ne t'a pas invité à votre homerace. Ça me choque vraiment son comportement, continua Ellie.

- Avec toute l'amitié que j'ai pour Lando, là, il va vraiment trop loin. Il aurait fait ça à n'importe qui, ça m'aurait saoulé, mais à toi, ça me rend fou.

Fais-moi un signe - Lando NorrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant