Partie 1 : Rin Itoshi

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Paris - Stade de France

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Paris - Stade de France

But.

Exclamations.

Coup de sifflet.

Mes yeux se levèrent en direction du panneau de score qui affichait 2-1 contre l'Espagne, le Real Madrid.

Le match était terminé.

Ça y'est, je l'ai fait. Après tant d'années, j'avais réussi à vaincre l'équipe la plus redoutable de la Champion League, l'équipe redoutable menée par mon frère, Sae Itoshi.

Je l'ai fait putain. Je l'ai vaincu.

Le corps figé, j'eus du mal à d'abord assimiler la conclusion de ce match. Puis, mon esprit revint aussitôt à la réalité dès que je sentis le poids de mes coéquipiers bondir sur moi tout en s'exclamant de joie.

- Rin putain ! On a gagné ! On a battu le Real !

Je tournai mon regard vers Nijiro Nanase, qui me souriait de façon joyeuse, son stupide regard empli de joie. Pour la première fois, son expression idiote me fit élancer un petit rire, sous l'étonnement de ce dernier.

- Ouais, Nanase. On a gagné.

J'entendis de nouveau les exclamations de joie tout autour de moi. J'avais l'impression, à cet instant, que mon but était enfin accompli. Que toutes ces années à s'acharner, s'entraîner durement n'étaient pas vaines. J'avais finalement atteint mon objectif après 8 ans.
Mon match contre le Real - qui était pour le moins inattendu je dois dire - je ne l'ai appris qu'une fois après être retourné en France, quelques jours après la fête d'anniversaire de Nao. Bien que l'envie de ne pas me séparer à nouveau d'eux était infiniment présente, je savais qu'il était impossible pour moi de commencer quoique ce soit de stable avec les personnes que j'aimais, tant que je n'avais pas atteint mon objectif.

Et enfin, je pouvais arrêter de compter les jours.

Je vis au loin mon grand frère, à quelques mètres plus loin en train de chuchoter certains échanges avec le capitaine et son entraîneur. La pensée qu'il pourrait sûrement être contrarié ou en colère me traversa l'esprit, avant que je ne me reprenne ; je suis sûr qu'il savait que j'attendais tant ce moment, mais la fierté et l'arrogance de ce dernier était loin de se douter que ce jour finirait par se réaliser. De plus, Sae était du genre très mature - bien plus qu'il ne pouvait paraître - donc imaginer qu'il puisse être frustré par le résultat était probable, mais pas envisageable.
Il quitta par la suite le terrain avec son équipe, me laissant savourer ma victoire avec le PXG et le public. Je me concentrai alors de nouveau sur le plus important, sans apercevoir son regard se tourner légèrement vers moi.

Une fois le match, les interviews et les remerciements terminées, je rentrai chez moi. C'était drôle de me rendre compte seulement maintenant que je n'avais pratiquement jamais mis les pieds ici, dans ce chic appartement qui était le mien. C'est vrai, entre les entraînements et mes activités professionnelles, c'était à peine si je trouvais le temps de respirer ici. Pour moi, cet endroit était juste un chic-lieu pour manger et dormir, rien de plus que ça.
Je me dirigeai ensuite vers la salle de bain, une grande pièce décorée de marbre. Tandis que je me déshabillai afin d'entrer dans mon bain et me détendre enfin, une pensée m'atteignit l'esprit en écoutant le silence régner tout autour de la maison : À quoi ressemblerait-t-elle si un peu de vie y régnait ?
C'est là que le visage de Bria, ma petite-amie, et de notre fils Nao surgirent alors dans mon esprit. Un sourire se dessina sur mes lèvres ; le soir venait tout juste de débuter, ce qui signifiait donc leur arrivée prochaine.

J'avais hâte de les revoir.

Oui, moi, Rin Itoshi, était pour la première fois aussi impatient et plus heureux que jamais.

Toutefois, je doutais que ce soit facile pour eux de s'habituer à une ville complètement étrangère et opposée de leur campagne japonaise paisible ; comme ils venaient d'une ville tranquille, bien différente d'une ville citadine, l'impression n'allait pas être la même pour eux. Moi-même, ça m'a pris du temps pour m'adapter, mais heureusement pour moi, je m'entendais assez bien avec Julien Loki - un de mes coéquipiers, mais aussi un ami - qui s'est montré très bienveillant à mon égard dès mon arrivée en France. Et maintenant que mon but ultime était accompli, je voulais leur montrer que j'étais là, que je serais toujours là malgré la distance qui nous sépare, et que ma présence pour eux soit aussi réciproque que la leur, afin que Bria accepte de s'installer définitivement ici.

Ce n'était pas une chose simple, je sais. Convaincre Bria de rester à mes côtés, ici, dans une ville qui lui est totalement inconnue, allait être un sacré défi. Mais je suis prêt à tout pour elle. Je veux construire quelque chose de bien plus qu'une relation, un avenir avec elle, avec notre fils.

Après avoir fini mon bain revigorant, je me dirigeai vers ma chambre - serviette autour de la taille - celle-ci plongée dans l'obscurité. Le contraste avec la lumière de la salle de bain était frappant, mais comme je l'ai dit plus tôt, je m'y habituais rapidement. De là, mon téléphone posé sur le lit vibra bruyamment sur la couverture : un message de mon manager, m'informant qu'un taxi m'attendait en bas de l'immeuble afin de me conduire à la fête organisée en l'honneur de notre victoire.
Je soupirai légèrement, sentant la fatigue peser sur mes muscles : et encore une putain de soirée. En temps normal, rien ne m'aurait fait plus plaisir que de m'effondrer sur le lit et ignorer cet évènement comme j'avais l'habitude de si bien le faire - je n'étais pas le genre à aimer les grandes fêtes organisées ; Mais en tant qu'attaquant vedette et star internationale du football - non je n'exagère pas - je savais que je ne pouvais pas me permettre de manquer cet événement. Ma présence était attendue, voire même « exigée ».

« Mouais... j'ai qu'à passer vite fait, puis repartir direct pour l'aéroport ».

Bonne idée. Comme ça, j'aurais au moins fait « acte de présence » sans que les médias ne me reprochent quoique ce soit.

« Comme si t'en avais quelque chose à foutre de toute façon ».

Je ris pour moi-même à cette pensée, laissai tomber mon téléphone sur le lit et prit quelques minutes pour choisir la tenue pour l'occasion. Je m'habillai chic, optant pour des couleurs sombres qui reflétait bien ma personnalité, comme toujours. Et une fois prêt, je quittai mon appartement dans la même hâte que celle avec laquelle je suis arrivé.

Le temps passé à l'intérieur n'a finalement duré qu'une trentaine de minutes, comme toujours.

Soulmates - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant