Chapitre 15 - Bonne route

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En arrivant chez moi, la pression retombe petit à petit. La sensation d'une victoire quasi certaine.

Je regardais Jordan avec détermination et soulagement, nous allions enfin pouvoir vivre notre relation sereinement.

Je déboutonne mon veston pour le poser sur une des chaises du salon, je m'approche du bar afin de me servir un bon verre de whisky.

"Ça se fête." Lançais-je à Jordan.

"T'as raison, j'vais faire de même."

"Il y a des choses dont j'aimerais qu'on parle..." Répliqua t-il aussi vite.

Je vois ses pupilles se dilatées peu à peu, son regard froid et plein de désespoir. Je ne comprends pas pourquoi il pouvait être comme ça après la confrontation que nous venions d'avoir avec ceux qui ont mis nos vies et avenir en péril. Il prend une légère inspiration, s'assoit calmement sur le sofa, son bras derrière ma nuque, un frisson se dresse sur moi.

"Il s'est passé énormément de choses en si peu de temps.

Je n'aurais jamais imaginé il y a quelques semaines que nous serions assis là, dans ton fauteuil, un verre à la main.

Je n'ai pas eu l'occasion de te dire à quel point j'étais désolé. Désolé de t'avoir tendu un message pareil, il y a quelques jours... Ce n'était pas moi. Ou peut-être que si, mais je n'étais pas maître de mon corps.

Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée au cours de ces dernières années, et je te remercie d'être encore là. Tu aurais pu choisir d'accepter ma décision et de laisser tomber, mais au lieu de ça, tu n'as rien lâché.

Et pour ça je te remercie."

"C'est tout à fait normal, je t'aime, Jordan. Et quand on aime quelqu'un, on se doit de ne jamais perdre espoir."

"Pendant ces quelques jours où tu étais coupé du monde, j'ai été traqué, torturé psychologiquement, par Marine, mais pas que, il y avait beaucoup de ses complices.

Les journées étaient interminables... Je lisais tes lettres avec un stock de larmes au coin de mes yeux afin de ne pas montrer ma vulnérabilité auprès des autres.

J'ai tenté, tant bien que mal, de te contacter. C'est Manu lui-même qui m'a averti de ne pas le faire, j'ai compris qu'il savait.

Ensuite, les événements se sont enchaînés."

Je lui suis reconnaissant de m'avoir parlé de ce qu'il s'était passé durant tout ce temps, même si ce n'était plus important pour moi. Je savais qu'il pensait à moi, mais que quelque chose ou quelqu'un l'empêcher de me contacter.

"J'ai eu beaucoup d'informations concernant les personnes impliquées... Quand j'ai su, j'ai essayer de toutes mes forces... je te jure..."

"Quoi ?"

"Pour les ramener à la raison. Leurs motivations étant enfantines et déroutantes, ils étaient comme nous, des collègues qui venaient le matin faire leur devoir pour notre pays. Mais avec une rancœur et la détermination de faire tomber l'un d'eux.

J'espère que, après toutes ces révélations, la tension sera apaisée."

Je lui lance alors un sourire timide, comprenant ses craintes et doutes, mais tout ce que je voulais pour ce soir, c'était de profiter avec lui.

Profiter et rattraper tous ces moments que nous n'avons pas eus. Tous ces moments qui nous ont été volés.

Bien sûr, maintenant que nous savons que beaucoup étaient au courant de notre relation, tout nous semble plus clair; les manigances, les plans pour nous nuire.

Éperdument - BARDELLA X ATTALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant