Chapitre 6 | Crayon et bout de papier

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BONNE LECTURE !

Cry - Cigarettes After Sex

Kara

Miraculeusement, mes yeux ont daigné se fermer. J'ai pu dormir quelques minutes, enfin, ce qui me semble être des minutes peut très bien être des heures...

Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est alors je fais une estimation. Quand ces hommes m'ont enlevé, alors que je voulais simplement trouver mes écouteurs dans mon sac à main... Il faisait nuit. Mais quand ce coffre s'est ouvert il faisait jour. Je n'ai donc aucun repère...

Je suis peut-être ici depuis plusieurs jours, j'en sais trop rien. Mais mes angoisses me ramènent rapidement à la réalité. Ce garde fait les cent pas devant ma cellule, comme s'il s'ennuyait de me garder dans son champ de vision. Il me dévisage d'une manière vraiment effrayante, ce qui me pousse un peu plus à me creuser la tête pour ces foutues informations. Je n'arrive vraiment pas à croire que je suis dans de tels draps...

J'ai pourtant toujours fait attention à mes arrières, d'autant plus depuis que j'ai quitté mon pays natal. Pourquoi faut-il que les foudres du ciel s'abattent sur moi...

Je travaillais, j'avais une vie plus ou moins stable. Mais quand Jade a débarqué, toute la situation s'est retournée contre moi. Je suis sûr qu'elle a employé cet homme pour me faire fuir de ce continent. Mais un détail m'échappe...

Il semblait que l'homme au mauvais accent anglais était énervé, quand j'ai pu imaginer qu'il a été envoyé par Jade. Comme si, un homme comme lui ne recevait d'ordres de personne. Il a une carrure, un timbre de voix, et une aura qui laisse penser que c'est lui, le chef, le commandant de lui-même. Sa présence impose quelque chose, le simple fait de le regarder vous donne la chair de poule.

Alors je ne pense pas que Jade soit mêlée à cet homme, ce qui me laisse un peu plus sur le doute et la réflexion. Des milliers de questions me parcourent, mais je continue à réfléchir. Oui, parce que je ne souhaite pas mourir entre les mains de cet homme. Cette feuille commence à se noircir de graphite, la mine de mon crayon est encore plus mal taillée que lorsque ce garde me l'a tendu.

Mon écriture est tremblante sur ce bout de papier, je m'efforce d'écrire un tant soit peu correctement. Je ne souhaite pas qu'une balle perdue traverse ma tête car mes informations sont illisibles.

J'essaie de tailler le crayon en grattant le bois sur le côté et de dessiner sur le mur. J'ai besoin de me détendre pour réfléchir et pour ça j'ai besoin du dessin. Alors je prends ce crayon de mauvaise qualité et gribouille quelques croquis.

Les pas de cette montagne qui sert de garde me stresse, ma cage thoracique est oppressée depuis mon arrivée, comme si cet endroit m'enlève le droit de respirer. L'air est irrespirable, mais surtout nauséabonde. Réfléchir en continue me donne faim mais j'ai surtout soif, comme si cette tâche me demandait tous les efforts du monde..

Je me sens vraiment lourde, et mon stress continuel ne fait que m'alourdir un peu plus.

J'ai comme l'impression que le temps s'est arrêté. Mais les secondes se font de plus en plus court quand je vois ce garde s'arrêter tout à coup et des pas bruyants parcourir ce couloir de la mort par lequel j'étais arrivé.

Il semble reculer de quelques pas, comme pour laisser la place à une autre personne. Il s'incline légèrement pour finalement prononcer...

— Capo.

Je me fige presque instantanément quand j'aperçois cette carrure, la chemise noire, les manches retroussées, les tatouages recouvrant ses bras, ses bijoux qui n'ont pas l'air d'être très décoratifs et un sourire des plus effrayant collé au visage.

ARTISTA [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant