Chapitre VI : première mission

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Music : throw it all Away - bryce savage

Hina


Les jours suivants, nous nous entraînons sans relâche. Mes coéquipiers progressent à toute vitesse, augmentant considérablement l'aptitude au combat de leur combinaison.
La sueur, la douleur mais surtout le sentiment d'avoir accompli l'impossible nous maintient en haleine et nous pousse à continuer, quitte à nous briser les os.

- Ichihara, montre nous ce que tu vaux avec une arme. Hèle la voix autoritaire du vice capitaine dans mon oreillette.

Je soupire et me saisis du fusil d'assaut qu'Ichikawa me tend. Devant moi s'étend un parcours d'obstacles, je dois les esquiver, tirer sur les cibles, tout ça le plus rapidement possible.

- Prête ? S'enquiert Ichikawa.

- Autant que possible.

Je me mets en position, mon arme chargée et prête à l'emploi.

- C'est parti !

Mes jambes s'élancent d'elles-mêmes. Le chemin est sinueux, si je ne fais pas attention je peux tomber à tout moment et perdre un temps considérable. J'esquive le premier obstacle en passant par dessus, puis le deuxième en laissant glisser mon corps en dessous.
Je retire le cran de sûreté et tire. Une, deux, trois cibles éclatent sous l'impact mais c'est sans compter sur la dernière. Elle est dissimulée au sommet d'un bâtiment, l'atteindre doit être une simple formalité pour un cadet ayant atteint les quinze pour-cent d'aptitude au combat, mais ce n'est pas mon cas.

Mes yeux tombent sur les couteaux de lancer sanglés autour de ma cuisse. Si cette combinaison ne me sers à rien, alors je vais devoir improviser. Je laisse tomber le fusil sur le sol dans un fracas métallique puis, analyse la structure du building.
Les murs effondrés deviennent alors de parfaites plateformes pour me hisser vers le sommet.

Je prends une profonde inspiration et m'abaisse sur les genoux en expirant lentement.
Les yeux clos, je m'imprègne de chaque son, chaque odeur. Le temps semble suspendu dans l'air et mon esprit se libère enfin du carcan qu'est ma propre chair.
Une puissante vague d'énergie se propage à travers chacun de mes muscles, renforçant leurs fibres au delà de la limite humaine. Les cellules Kaiju prennent le dessus.

- Alors, Ichihara ? Tu abandonnes déjà ? Ronronne le vice capitaine dans mon oreillette.

- Vous êtes loin d'avoir tout vue.

Si seulement il était possible de mettre cet appareil en sourdine, ça m'épargnerait ces remarques acerbes et l'envie irrépressible de lui arracher les yeux.

Mon itinéraire étant partiellement prêt, je n'attends pas plus longtemps et me précipite vers le bâtiment à toutes jambes. J'escalade le premier mur avec une facilité déconcertante puis, j'enchaîne le reste sans faiblir une seule fois ce qui me vaut le meilleur temps.

De retour au baraquement, je délaisse mes vêtements sales et me dirige à grands pas vers les bains. Après ma démonstration lors de l'entraînement, je ne suis pas certaine de pouvoir me passer de la force du Kaiju.

Il y a des bains intérieurs et extérieurs, force est de constater que les supérieurs entretiennent bien leurs recrues. Ma serviette tombe sur le sol, l'air frais du soir envoie une décharge glaciale à travers mon corps cependant, l'eau brûlante vient rapidement palier à ça.

Mes muscles jusqu'alors tendus, évacuent enfin la tension accumulée tout au long de la journée. Un soupir d'extase m'échappe tandis que je me prélasse contre la pierre de l'onsen, les yeux clos.

Desperate Heresy  - Soshiro Hoshina (Kaiju no 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant