Desperate Heresy - Soshiro Hoshina (Kaiju no 8)

Chapitre I : Renaissance

Hina - 3 mois plus tard

Ma confrontation avec les forces de défenses s'est répandue comme une traînée de poudre, inondant les médias d'un avis de recherche macabre.

Ma nouvelle condition n'a rien d'anodin, mes sens sont décuplés. Mon ouïe est aussi fine que celle d'un otocyon, je suis capable d'entendre une personne tousser à travers une foule sans le moindre effort. Mon odorat ne se limite plus au commun des êtres humains lambdas, mes sens s'imprègnent de chaque son et chaque odeur sans ne jamais pouvoir les oublier. Ils restent ancrés en moi.

Après ma démission forcée du laboratoire de recherche, je me suis rabattu sur ce qui me permettrait d'en découvrir davantage sur le monstre que je suis devenue. Soit, nettoyeur.
Mon nouveau rôle ? Ramasser les restes des Kaijus que les forces de défenses abattent à tour de bras.
Après plusieurs semaines à décortiquer et déblayer le corps de ces géants dans les moindres recoins, je découvre peu à peu certaines caractéristiques propres à ma nouvelle constitution.

Griffe surdimensionnée, carapace pare-balle et une absence totale d'émotions humaines. Les cas de sociopathie ne sont pas rares au sein des communautés de chercheurs cependant, je n'ai jamais été dans ce cas là jusqu'à il y a six mois.

Chaque injection, chaque greffe me rapprochait inexorablement de cet état de stase. Je ne ressens plus aucun attrait aux plaisirs simples, manger est devenu une corvée et dormir est impossible.

- Ichihara ! Lance l'un de mes collègues, brisant le cours de mes pensées.

Je cligne plusieurs fois des yeux, recentrant mon attention sur Kafka qui me fixe avec un sourire.

- Désolé.

- Tu n'as pas l'air bien aujourd'hui.

Le changement quasi imperceptible de son rythme cardiaque témoigne de son inquiétude.

- Ça va. Je réponds en haussant les épaules puis, me penche pour ramasser mon matériel.

- Tu n'es pas obligée de faire semblant. Si ça ne va pas, rentre chez toi on prendra le relais !

Je force un sourire. Voit-il le mensonge que je tente de dissimuler derrière cette façade fade ?

- Je t'assure que je vais bien.

- Alors laisse le matos et viens prendre ton déjeuner avec nous !

Rapidement, nous sommes assis sur la pelouse en compagnie d'Ichikawa. Ichikawa a rejoins nos rangs il y a peu. D'après le peu de conversation que nous avons eu, il compte rejoindre les forces de défenses.
Je mastique mon repas le plus lentement possible, tentant de refouler la nausée alors que les aliments que j'aimais tant prennent un goût immonde.

Voila encore un changement notable dans cette nouvelle réalité.

- Le concours est pour bientôt. Affirme Kafka d'un hochement de tête tandis qu'il sourit au jeune homme.

- Oui.

Il hausse les épaules l'air ennuyé pourtant, a en juger par la tension qui semble l'habiter, ce concours a bien plus de valeur qu'il n'y laisse paraître.
Kafka s'esclaffe et lui donne une tape bourrue dans le dos.