Chapitre II : Choix

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Music : Arrakis - STIM

Hina

L'échange silencieux qui s'ensuit n'a rien d'amical. Je n'ai jamais vue cet homme pourtant, j'ai la nette impression qu'il a percé mon secret d'un seul regard.

- Dans ce cas, si vous voulez bien m'excuser. Il me salue à la manière des soldats avant de tourner les talons et d'aller constater la scène sordide non loin.

Je l'observe du coin de l'œil puis, une fois certaine d'être hors de vue, je m'éclipse.
Si les forces de défenses sont ici, cela signifie que l'alerte a été donnée et je ne peux pas me permettre d'être démasquée aussi facilement.

Les jours suivants, Je travaille seule. Kafka et Ichikawa ont été admis d'urgence à l'hôpital. Je dois donc redoubler d'efforts et assurer les tâches de trois personnes à la fois. C'est rude, mais nécessaire.

Et comme chaque soir, je m'effondre sur mon lit, les yeux fixés sur le plafond. Mes muscles sont douloureux, le moindre mouvement m'arrache une grimace.

- Que faire ? Je murmure.

Je n'ai jamais pris le temps de réfléchir à ce que ma nouvelle vie implique. Je dois dissimuler mon existence au reste du monde, survivre pour ainsi dire.
Mais, survivre en vaut-il la peine ? Dois-je me rendre aux forces de défenses ?
Je secoue la tête. Non, me rendre équivaut à renier toutes mes recherches. Je suis allée bien trop loin pour avoir la prétention de simplement « survivre ». Je veux vivre.

Mon téléphone vibre. Ma main s'en saisit et fait défiler l'écran d'accueil pour y afficher les actualités.
Un nouveau Kaiju a fait son apparition il y a peu. Les médias l'ont nommé « Kaiju numéro huit ».
J'inspecte la mine affreuse du Kaiju, détaillant avec minutie ses traits. Il n'a rien en commun avec les mégas-kaijus qui ont été recensés jusque-là. J'ai la nette impression que cette créature est comme moi, je le sens, bien que je n'ai aucune preuve.

Le lendemain, je traîne des pieds jusqu'au dépôt pour y récupérer mon matériel. A ma grande surprise, Kafka et Ichikawa sont présents et discutent joyeusement du concours à venir. Il semblerait qu'ils aient pris la décision de se présenter ensemble.

- Hina ! Hèle Kafka en me saluant de la main, son éternel sourire scotché au visage.

- Kafka, je constate que vous allez mieux. Je hoche la tête avec approbation.

- Évidemment ! D'ailleurs, j'ai suivis ton conseil. Je me suis inscrit au concours ! Il lève le pouce en l'air triomphalement.

- J'espère que vous réussirez.

C'est peut-être ça, en fin de compte ce concours est finalement ma seule échappatoire.
Quelle ironie.
Mon nouveau corps semble l'avoir oublié mais, toutes ces recherches ont été menées dans un seul but. L'éradication pure et simple de tous ces montres, alors pourquoi ne pas tenter ma chance ?
C'est un risque, un gros risque mais l'humanité mérite que je me batte pour elle, quitte à y perdre la mienne.

- Je viens avec vous. Je lâche enfin, a mi-voix.

Les deux hommes haussent les sourcils.

- Vraiment ? S'exclament ils en chœur.

Je lève les mains, sur la défensive.

- Je pense que ce serait une expérience enrichissante.

Kafka éclate de rire puis viens me serrer dans ses bras en me donnant une tape amicale dans le dos.

- Tu as toujours une façon très formelle de t'exprimer. Tu peux me tutoyer tu sais !

Ballottée contre son torse, je ne peux qu'hocher à nouveau la tête.

Desperate Heresy  - Soshiro Hoshina (Kaiju no 8)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant