Aron
Je rentre toujours aussi déboussolé. Maman dort et on pourrait presque croire qu'elle le fait paisiblement, si on ne devinait pas encore les traces que ses larmes lui ont laissées. Je me suis dépêché de donner à manger à Fripouille pour me précipiter ici, ce qui en général ne m'arrive pas. J'aime rester le plus longtemps possible avec lui, mais aujourd'hui je ne pouvais pas. Une pensée, ou plutôt une personne, ne quitte pas ma tête. Je m'installe dans mon lit dans un effet de vape duquel je n'arrive pas à sortir depuis que j'ai eu envie de poser mes lèvres sur les siennes. C'était merveilleux, bien mieux que la première fois et rien qu'en y repensant, mon sexe se relève tout doucement. Il se rabaisse quand je pense à Aron, et à comment je l'ai laissé planté là. Je l'ai déjà laissé travailler pratiquement seul, maintenant ça, je suis vraiment une ordure. J'hésite, je me tourne et me retourne dans mes draps, comme si tout allait passer. Ça allait un peu mieux entre nous et il faut que je gâche tout. Je ne me retiens plus, je sors mon téléphone de ma poche. Je parcours mes quelques contacts avant de tomber sur celui souhaité.
Je souffle un coup, je n'ai pas l'habitude de le faire, mais c'est pour le mieux.
« Désolé pour aujourd'hui, d'être arrivé en retard et de t'avoir laissé faire la fermeture seul. »
Mon téléphone ne met pas longtemps avant de sonner en retour, me faisant presque sursauter. Pourquoi est-ce que j'ai si peur de sa réponse ?
« Ne t'inquiète pas, ça n'avait pas l'air d'aller alors je sais qu'il devait y avoir une raison. » Lis-je.
C'est tout ? Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, mais pas à ça. Donc il me pardonne ? C'est ce que les mots disent, toutefois j'ai l'impression que ce n'est pas le cas. Je cogite avant de me rendre compte que je dois avant tout m'excuser pour une tout autre chose. J'hésite de nouveau, cette fois de plus bel. Si je lui envoie, je ne pourrais pas faire comme si de rien n'était, ce que j'aimerais beaucoup. J'écris, efface, écrit de nouveau, ainsi de suite pendant de bonnes minutes avant de me persuader que je n'ai rien à perdre.
« Désolé aussi de t'avoir embrassé, puis d'être parti comme un voleur. »
Super, c'est maintenant qu'il décide de mettre du temps à répondre. J'angoisse, ce qui n'est pas bon, mais je n'ai vraiment pas envie qu'il m'en veuille, surtout pas pour ça. Quand j'entends mon téléphone sonner de nouveau, je me précipite dessus. Il m'a répondu.
« Je ne vais pas te dire que ça ne m'a pas vexé, ce serait faux, mais je comprends. Je suis moi-même désolé de t'avoir fait peur et d'être peut-être allé trop loin. Je ne pensais pas que tu voulais simplement m'embrasser, ce que j'ai adoré. J'avais mal compris et je me suis laissé emporter par mes désirs, excuse-moi. »
Quoi ? Je fronce les sourcils, ce n'est pas sa faute. Je voulais davantage que l'embrasser moi. Mais attend, il a aimé ça lui aussi et il voulait plus ? Je ne sais pas pourquoi je rougis à ce contact qui était en soi assez évident, sinon il m'aurait repoussé. C'est comme si la réalité me revenait en pleine face, je n'étais pas le seul à le vouloir.
« Tu n'as pas à t'excuser puisque que je voulais aussi avoir plus avec toi et non, tu ne m'as pas fait peur et oui, j'ai aussi adoré. Mais j'ai paniqué, j'avais peur que tout devienne réel, je n'en ai pas l'habitude. ». Je réfléchis, avant d'ajouter un second message. « Même si je voulais vraiment que ça devienne réel. » Je ne savais pas ce que ça allait changer ou non, je ne savais pas comment réagir et je ne le sais toujours pas, cependant je ne mens pas quand je lui dis que je voulais vraiment le faire. De toute manière, mon cerveau, tout comme mon sexe, me le rappelle bien trop souvent pour que je l'oublie .
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Qui perdra ? (BxB)
RomanceMilo fait tout pour s'en sortir dans la vie. Avec une mère atteinte de dépression chronique depuis la mort de son père, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple. Subvenir à leurs besoins tout en essayant d'atteindre son objectif ne l'est pas non plu...