Chapitre 5 - Confrontations et confidences

62 1 0
                                    

Le lendemain matin, Gabriel Attal se réveilla avec un nœud à l'estomac. La lumière du jour filtrait à travers les rideaux de son appartement parisien, dessinant des motifs changeants sur le parquet, mais Gabriel se sentait engourdi, comme s'il était pris dans un brouillard épais. La nuit avait été agitée, peuplée de rêves confus où se mêlaient les visages de Jordan et d'Emmanuel, brouillant les lignes entre le personnel et le politique.

Finalement, après s'être tourné et retourné dans ses draps, il se résigna à se lever. Chaque geste semblait alourdi par la fatigue mentale. Il se dirigea vers la cuisine et se prépara un café, espérant que l'amertume de la boisson le réveillerait. Alors qu'il sirotait son café brûlant, tentant de trouver un semblant de calme, son téléphone vibra sur la table. Le nom affiché à l'écran lui fit lever les yeux au ciel. C'était le président de la République.

"Gabriel, j'aimerais te voir dans mon bureau. Immédiatement," ordonna la voix autoritaire de Macron, sans même un bonjour.

Gabriel poussa un soupir, se demandant ce que le président lui voulait cette fois-ci. Il savait que la rencontre ne serait pas agréable. Terminant son café, il se hâta de se préparer, enfilant une tenue professionnelle tout en se demandant ce qu'il allait affronter.

Le trajet vers l'Élysée se déroula dans une atmosphère de tension croissante. Gabriel fixa le paysage urbain qui défilait par la fenêtre de la voiture, ses pensées vagabondant malgré lui vers Jordan. Il sortit machinalement son téléphone et, en ouvrant TikTok, tomba immédiatement sur une vidéo de Jordan. Ce dernier souriait, évoquant des sujets de politique avec passion. Gabriel ne put s'empêcher de se demander comment deux personnes pouvaient être si proches tout en étant si opposées politiquement.

À son arrivée à l'Élysée, Gabriel fut accueilli par un silence pesant. Le secrétaire l'accompagna jusqu'au bureau présidentiel, où Macron l'attendait déjà, assis derrière son imposant bureau de bois sombre, une expression indéchiffrable sur le visage.

"Gabriel, entre et ferme la porte," dit Macron d'un ton qui ne laissait aucune place à la discussion.

Gabriel obéit, le cœur battant. Il s'assit en face du président, ressentant la lourdeur de l'atmosphère comme une pression physique. L'Élysée, habituellement si majestueuse, semblait oppressante.

"Hier soir, tu as été excellent lors du débat," commença Macron, un sourire fin se dessinant sur ses lèvres. "Mais je t'ai trouvé distrait."

Gabriel esquissa un sourire crispé. "Merci, Monsieur le Président. C'était une soirée difficile, on va dire..."

Macron se leva et contourna son bureau, s'approchant de Gabriel avec une aisance calculée. "Je suis là pour toi, tu le sais. Mais tu dois te concentrer, ne pas te laisser distraire par... des influences extérieures."

Gabriel comprit immédiatement l'allusion. Il se tendit, sentant une sueur froide glisser le long de sa colonne vertébrale. "Je fais de mon mieux," répondit-il, essayant de garder une voix neutre.

Macron se posta derrière lui, posant ses mains sur les épaules de Gabriel dans un geste à la fois paternaliste et dérangeant. "Tu as beaucoup de potentiel, Gabriel. Ne le gaspille pas."

La proximité de Macron le mettait mal à l'aise. Chaque fibre de son être lui criait de s'éloigner, mais il resta figé. "Je ferai ce qu'il faut pour réussir, monsieur le président," dit-il, tentant de masquer son malaise.

"Bien," murmura Macron, ses mains glissant lentement des épaules de Gabriel. "N'oublie pas que je suis là pour te guider. Et s'il te plaît, ne sois pas si formel avec moi quand nous sommes seuls... Emmanuel, c'est très bien."

Au-delà des interditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant