Chapitre 3 : Ombres et Révélations

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Le printemps émergeait doucement dans les rues de Paris, apportant avec lui une promesse de renouveau que Gabriel Attal observait d'un œil distrait. Les bourgeons éclosaient timidement sur les arbres des boulevards, les terrasses commençaient à se remplir de Parisiens avides de soleil, mais pour Gabriel, cette saison de renaissance contrastait cruellement avec la complexité de ses émotions. Ses rencontres secrètes avec Jordan Bardella étaient devenues une sorte de rituel clandestin, fait de dîners discrets et de discussions intenses, à la fois stimulantes et troublantes. Mais dernièrement, une ombre grandissante s'était abattue sur cette relation naissante : Mathilde.

Mathilde, collaboratrice proche de Jordan, était une femme d'une élégance froide et d'une intelligence affûtée. Sa présence constante aux côtés de Jordan commençait à titiller une jalousie que Gabriel peinait à réprimer. Chaque fois qu'une photo d'eux apparaissait dans les médias ou que son nom était mentionné, il sentait un pincement amer dans sa poitrine. Ce soir-là, en attendant Jordan dans un petit café caché des regards, Gabriel tentait de refouler ces sentiments, ne voulant pas paraître possessif ou insécurisé.

Lorsque Jordan arriva, le visage illuminé par son sourire habituel, il s'excusa pour le retard en s'asseyant face à Gabriel. "Désolé, Mathilde avait besoin de mon aide pour finaliser un dossier," dit-il d'un ton léger.

"Pas de souci," répondit Gabriel, masquant son agacement derrière un sourire poli. "Elle semble très... impliquée dans ton travail."

Jordan haussa un sourcil, surpris par le sous-entendu. "Elle l'est. Mathilde est une conseillère excellente et une amie précieuse. Pourquoi cette question ?"

Gabriel sentit son cœur se serrer, mais il prit une profonde inspiration pour rester calme. "Disons simplement que je me demande parfois si son implication ne va pas au-delà du travail."

Un sourire en coin apparut sur les lèvres de Jordan, révélant une légère moquerie. "Serais-tu jaloux, Gabriel ?"

Rougissant légèrement, Gabriel chercha ses mots. "Non, pas jaloux. Juste... curieux."

Jordan rit doucement, son rire résonnant comme un écho léger dans le café presque désert. "Il n'y a vraiment pas de quoi t'inquiéter. Mathilde est une amie et une collaboratrice, rien de plus."

Un poids sembla se lever de la poitrine de Gabriel, même si une petite voix sceptique en lui persistait. La soirée se poursuivit avec des conversations animées sur la politique et leurs visions pour l'avenir du pays. Pourtant, une ombre persistait, celle de Mathilde, que Gabriel ne pouvait chasser de ses pensées.

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Quelques jours plus tard, une soirée de printemps enveloppait Paris de sa douceur quand Gabriel, épuisé par une longue journée au ministère, reçut un message de Jordan. Ils se retrouvèrent dans un petit parc paisible, loin de l'agitation des journaux et des caméras. Assis sur un banc, ils observaient les enfants jouer sous les cerisiers en fleurs, les pétales roses dansant dans le vent léger.

Jordan brisa le silence, le visage soudain sérieux. "Gabriel, il y a quelque chose que je dois te demander."

Gabriel, intrigué, tourna la tête vers lui. "Vas-y, je t'écoute."

"Macron. Quel genre d'homme est-il vraiment, en privé ?" La question, inattendue, fit tressaillir Gabriel.

Il baissa les yeux, contemplant une feuille tombée sur le sol. "Pourquoi cette question, Jordan ?"

Jordan soupira, révélant une préoccupation sincère. "Parce que je m'inquiète pour toi. Lors de notre dernier dîner, tu as mentionné son comportement dominateur. J'ai fait quelques recherches et... certaines rumeurs circulent. Je veux savoir si tu es en sécurité."

Gabriel se sentit vulnérable, pris entre la loyauté professionnelle et la confession personnelle. "Macron est... complexe. En public, il est charmant, charismatique, mais en privé, il aime exercer son pouvoir de manière parfois... oppressante."

Jordan posa une main rassurante sur son épaule, son regard empreint de compassion. "Et toi, comment le vis-tu ?"

Gabriel soupira profondément, sentant un poids sur ses épaules. "Ce n'est pas facile. J'essaie de naviguer dans cette relation, de fixer des limites, mais il ne les respecte pas toujours."

Jordan serra légèrement l'épaule de Gabriel, une expression d'indignation sur le visage. "Tu ne devrais pas avoir à supporter ça. Personne ne devrait."

Gabriel leva les yeux, touché par la sincérité de Jordan. "Merci, Jordan. C'est difficile d'admettre ces choses, mais tes paroles m'aident à y voir plus clair."

Jordan hocha la tête, son regard intense. "Si jamais tu as besoin de soutien ou de parler, je suis là pour toi."

Un silence plein de compréhension mutuelle s'installa, lourd de sous-entendus et de non-dits. Jordan semblait sur le point d'ajouter quelque chose, mais il se leva finalement, laissant les mots en suspens. "Je dois retourner au bureau. Mathilde m'attend."

Gabriel hocha la tête, essayant de cacher sa déception. "D'accord. À bientôt."

Alors que Jordan s'éloignait, Gabriel ressentit un mélange de réconfort et de confusion. La conversation avait soulevé des questions difficiles sur sa relation avec Macron et ses sentiments pour Jordan, des sentiments compliqués par une jalousie qu'il n'arrivait pas à définir clairement. Mathilde représentait-elle une simple collaboratrice ou une rivale invisible ?

De retour chez lui, Gabriel s'assit à son bureau, les pensées tourbillonnant dans sa tête. Il savait qu'il devait trouver une manière de gérer cette situation complexe, de naviguer entre les pressions politiques, les manipulations de Macron et ses propres sentiments grandissants pour Jordan. Peut-être qu'avec le temps, il pourrait transformer cette jalousie et cette confusion en quelque chose de plus constructif, de plus sincère, et peut-être même, de libérateur.

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