Chapitre 8 - Rupture

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Le jour prévu de sa sortie de l'hôpital, Remus se réveilla de mauvaise humeur.

En fait, il était tous les jours de mauvaise humeur. Chaque putain de matin il se réveillait endolori, immobilisé et incapable de bouger sans aide et sans médicament. Chaque putain de matin il se réveillait après avoir rêvé d'un homme aux cheveux noirs et il s'en voulait. Il se détestait de penser à quelqu'un d'autre qu'à sa petite-amie, il se détestait de penser à un usager du centre social où il travaillait. Ça n'était pas une option envisageable.

Sa mère était venue le chercher pour le ramener à la maison et elle préparait sa valise en tournant partout dans la chambre.

- Il ne faut pas qu'on oublie quelque chose, répétait-elle.

- C'est bon maman, l'infirmière t'a fait une liste des médicaments.

Il était assis sur son lit, ses pieds au sol et il essayait de se convaincre qu'il allait pouvoir marcher à nouveau. Pour le moment, il appréhendait les douleurs lancinantes qui le prenaient à chaque pas, à chaque fois que son talon touchait le sol. C'était comme un éclair de souffrance qui irradiait soudainement dans sa jambe et remontait jusqu'à sa tête. Ça le rendait fou.

- Bon, j'ai toutes les affaires je pense, conclut enfin sa mère.

- C'est bon, vous êtes prêts à partir ? leur demanda le médecin du service en entrant pour signer les derniers papiers.

- Je pense que oui, déclara Hope. N'est-ce pas Remus ?

- Ouais, grogna-t-il.

Il essaya de se lever, trembla, tangua et se rassit sur le lit.

- Peut-être qu'on peut - Hope hésita - qu'on peut utiliser un fauteuil pour aller jusqu'à la voiture.

Remus ne voulait pas l'admettre à voix haute alors il se contenta d'un signe de la tête. Sa mère ressortit dans le couloir et revint avec un fauteuil. Remus se déplaça jusqu'à l'assise du fauteuil et se laissa tomber.

- Tu veux que je te pousse ? demanda Hope.

- C'est bon, on m'a montré comment faire.

Il attrapa les roues avec ses mains et hésita quelques secondes avant de réussir à les manœuvrer correctement. Une fois qu'il se sentit prêt, il roula dans le couloir puis jusqu'aux ascenseurs.

Dans la voiture, Remus posa sa tête contre la vitre et regarda les lumières de New-York dans la nuit qui tombait. Il sortait de l'hôpital différent. Quelque chose avait changé, mais il ne savait pas encore quoi. Ce n'était pas seulement ses douleurs et les cicatrices qui parsemaient désormais ses jambes et son torse. C'était autre chose.

- Dora passera te voir demain, elle a hâte de te retrouver.

Remus grogna.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda sa mère.

Il haussa les épaules.

- On s'est disputé à l'hôpital, elle m'a énervé avec sa pitié.

En fait, tout l'agaçait chez elle ces derniers temps. Remus devait bien admettre que cela datait d'avant son accident.

- Elle tient à toi, chéri, dit simplement Hope, les yeux sur la route.

- Mais si je ne suis plus amoureux d'elle, maman ?

Cette fois, sa mère tourna brièvement les yeux vers lui.

- La route maman, j'ai eu assez d'accident !

Elle sourit et retourna la tête vers la route.

- Si tu n'es plus amoureux d'elle, tu sais ce que tu dois faire Remus. J'ai confiance en toi, tu feras ce qu'il faut.

Sirius is MissingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant