Chapitre 6

4 1 0
                                    

Roslyn - Ben Pellow
Atlantis - Seafret

---

SIRIUS

Elle a sauté et j'ai fais croire qu'elle avait profité que je lui apporte son repas pour me voler les clés. Deux marques de griffure que je me suis fait à la va-vite et mon air le plus niais ont suffi à les convaincre.

Le roi est furieux. Autant dire que j'ai pris cher mais ça en valait la peine. Elle en vaut la peine.

Tout s'est déroulé selon nos plans. Maintenant, il ne me reste plus qu'à disparaître en profitant que Véga soit obnubilé sur la fugitive plutôt que sur moi.

***

LILITH

Des heures que je marche. Mes pieds sont nus alors j'évite toutes les zones avec des cailloux.

Le plus dur a été de sortir de Yostorn. Heureusement pour moi j'ai appris très jeune l'art de disparaître, de me fondre dans la masse.

Je me rapproche de plus en plus d'Iliyana. C'est une ville moyenne qui a la particularité d'être assiégée par des chênes pourpres qui n'ont plus de feuilles en cette période. Sur l'un deux est maintenue par un vieux clou, une petite pancarte en forme de flèche qui pointe vers la droite, indiquant l'auberge du "Roseau jaune". Je tourne donc sur un petit chemin à travers les bois.

A plusieurs centaines de mètres, une haute maison faite en bois sombre apparaît. Il y a de la lumière et plusieurs ombres circulent sur les différents étages. La plupart sont concentrés au rez de chaussée. J'en déduis que c'est la salle de restauration. Je jette un coup d'œil aux alentours pour être sûre de ne tomber dans aucun piège.

La porte grince à cause des gonds rouillés sur lesquels elle repose. Toutes les têtes se tournent un instant vers moi avant de retourner à leur occupation. Il y a relativement peu de monde, certaines tables sont vacantes.

Je m'assois sur une chaise de bar. Un petit homme, trapu, avec une chemise fleurie et un torchon sur l'épaule sort de la porte qui mène au cuisine -si je me réfère à l'odeur de grillé- et s'approche. Mon odorat s'est amélioré depuis ma transformation et je pourrais jurer que c'est un changelin rat qui se tient face à moi. Cette espèce est réputée pour sa capacité à obtenir des renseignements mais aussi pour sa lâcheté.

— Qu'est ce que je sers à la p'tite dame ?

J'ouvre la main, paume vers le comptoir, ce qui laisse pendre la chaîne de l'inconnu entre les deux yeux du barman.

— La constellation est magnifique ce soir...

J'espère qu'il a compris le sous entendu.

— Chut, pas ici ! souffle t il. Suivez moi.

Il me guide dans les étages. Je fais un repérage du lieu, mémorisant chaque échappatoire possible si quelque chose tourne mal. Tout comme la porte, les escaliers protestent sous notre poids. On grimpe jusqu'au troisième et dernier étage. Mon guide est un peu essoufflé lorsqu'il toque au numéro 302.

— Orion, le colis est arrivé.

On nous invite à entrer. Le barman me laisse passer puis part après avoir fermé la porte.

Tu te bats, tu fuis ou tu meursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant